Amadou Gallo Fall, est-ce que Sam Vincent est confirmé à son poste d’entraîneur national des Lions ?
(Catégorique) Il est confirmé ! Je pense comme nous avons des ambitions de marquer la scène internationale. Nous avons des joueurs qui évoluent dans des championnats de haut niveau et ont acquis un capital-expérience sur le terrain. La plupart sont des joueurs universitaires, premières Ligues en France, Espagne et Russie. Je pense qu’il est souhaitable que le leadership que constitue le staff technique soit confié à quelqu’un qui a fait ses marques à ce niveau en tant que joueur et entraîneur. Le coach Sam Vincent a gagné partout où il a été, en plus Sam connaît l’Afrique. Il a vécu pendant 6 ans en Afrique du Sud. Il a coaché l’Afrique du Sud en 2003 lors du championnat d’Afrique en Egypte. Et sur le papier, les Sud-africains n’avaient pas d’argument, mais il a impressionné son monde en Alexandrie. Par la suite, il a coaché l’Equipe nationale féminine du Nigeria avec laquelle il fut champion d’Afrique à Maputo (Mozambique). Puis, récemment, il était à la tête des «Green Eagles» à Alger en 2005 où il s’est classé troisième sans compter le très bon résultat du Nigéria en championnat du monde au Japon en août dernier. Donc, en Sam (Vincent) qui est aussi un formateur des formateurs, notre équipe peut avoir un véritable professionnel, un leader. Nous sommes confiants qu’il pourra amener notre équipe sur la plus haute marche du podium. Nous avons l’ambition d’aller en Angola pour décrocher le titre. Ce n’est ni de l’arrogance, ni de l’excès de confiance mais l’avis du compétiteur. Tous nos joueurs ont cette approche de la compétition. Notre ambition est de finir premier. Nous avons l’attitude qu’il faut et tout doit commencer par le haut. Je ne dis pas que nous avons eu des expériences avant, nous avons des coaches locaux qui ont un super futur, mais ils ont besoin d’être accompagnés et encadrés par quelqu’un qui a plus d’expérience et qui nous permettra d’asseoir la haute compétition.
A-t-il été difficile de le convaincre ?
Ce n’était pas facile. Vu ce qu’il a vécu avec le Nigéria, il y avait une certaine volonté de rester dans la continuité. Mais, en même temps, il a toujours été charmé par le potentiel du Sénégal. Et c’est un nouveau challenge pour lui. Un nouveau défi. De plus, il y a déjà un rapport existant entre lui et le Sénégal où il a séjourné et participé à des camps de basket. Il est attiré par le Sénégal, même si la décision de se séparer du Nigeria n’a pas été facile.
Comment comptez-vous relever le défi de la participation de nos meilleurs éléments ?
Nous aspirons gagner ce combat. Nous sommes confiants que nous allons avoir tous nos meilleurs éléments à la Can. Nous allons nous assurer que la meilleure équipe du Sénégal soit représentée. Nous savons quelle direction prendre avec le programme de préparation bien avant même que l’on ne confirme Sam (Vincent). Le directeur technique national (Magatte Diop), a déjà arrêté un programme de préparation qui se déroulera à l’extérieur (Ndlr : Dallas-Etats-Unis). Nous avons des invitations aussi bien en Europe, en Amérique et en Afrique. Il nous reste quelques éléments à finaliser pour nous mettre dans les meilleures conditions. Contrairement à ce que certains pensent, c’est la qualité de la préparation qui prime sur la durée. Nous avons juste besoin d’un bon cadre, de la complicité entre l’entraîneur et les joueurs… Le temps sera largement suffisant pour asseoir et développer une bonne équipe. Le challenge, c’est d’amener les différentes individualités à se sacrifier pour le bénéfice de l’équipe. Et c’est là où la présence de l’entraîneur et son expérience vont jouer. Nous allons démarrer sur les structures puisque aussi bien les joueurs, Sam Vincent et Moustapha Gaye (le coach-adjoint) ont un vécu de la Can. Alors ils ont un capital d’expérience non négligeable. Mon rôle, c’est juste d’essayer de créer une infrastructure autour de l’équipe.
On a effectué le tirage aujourd’hui (l’entretien s’est déroulé vendredi soir), quel sera le plan d’action ?
Le travail commence aujourd’hui. Nous allons d’abord déceler le matériel audiovisuel. A partir de là, nos entraîneurs sauront ce que valent nos adversaires. C’est un élément extrêmement important du sport moderne. Nous n’avons pas besoin comme le football d’une longue préparation mais juste une préparation de qualité. Maintenant, il faut plus gérer les détails. Nous allons contrer cet aspect là. Et si nous ne tâtonnons pas, on peut réussir notre objectif : remporter le titre.
Avec la présence dans le staff technique de dirigeants de Dallas, est-ce qu’on est assuré qu’il y aura moins de défection des joueurs de Nba, tel Ngagne Desagana Diop ?
Comme je l’ai dit, nous avons l’ambition de mettre la meilleure équipe sénégalaise sur le parquet. Et les joueurs ont manifesté aussi ce désir. Je vais voir le coach (Sam Vincent), on va s’asseoir avec le staff technique et les joueurs seront de la partie. Notre première tâche est de définir le leadership de l’équipe, puis définir le programme de préparation. Toutefois, nous allons prendre nos meilleurs éléments partout dans le monde. Nous amènerons la meilleure équipe sénégalaise possible en Angola.
Il y a deux sénégalais (Pape Sow et Ngagne Desagana Diop) dont les équipes sont qualifiées aux plays-off. Si tout leur réussit, est-ce qu’ils seront performants avec plus de 100 matches dans les jambes ?
Nous avons déjà discuté de cela avec Magatte Diop (Dtn), ce matin (Ndlr : vendredi matin). Nous avons identifié les dernières différentes dates. Concernant, la Nba, c’est le 22 juin la date limite pour les finales. Dans tous les cas, nous n’allons pas être inflexibles, et nous devrons même faire montre de flexibilité et prendre en compte certaines considérations. On n’a pas envie d’avoir un joueur qui n’est pas au meilleur de sa forme.
Quelle est la prochaine mission du manager général ?
La prochaine étape, c’est de mettre tous ces éléments en rapport avec le coach. Puis, nous allons poser les premiers jalons du rapport coach-joueur qui est extrêmement important. Je vais présenter le visuel sur les joueurs qu’il ne connaît pas. Ensuite, nous allons nous focaliser sur le plan de préparation qui est déjà établi par la direction technique nationale. Les dispositions sont déjà établies donc il nous faut gérer le détail logistique pour acheminer le groupe à temps. Le plus important étant d’établir le leadership du groupe. Maintenant, nous avons un entraîneur et des contacts ont été déjà pris avec les joueurs et nous attendons de prendre contact avec lui (Sam Vincent). Car c’est mon rôle d’assurer que le coach soit en communication avec les joueurs. Après, je vais me focaliser sur la préparation et avec le directeur technique, nous allons décider des réponses par rapport à certaines invitations. Cependant, je suis très confiant. Notre objectif est de nous qualifier à Beijing 2008, c’est pourquoi je me refuse de réfléchir en termes de si nous passons deuxième ou troisième. Le moyen le plus sûr, c’est de remporter le titre en Angola.
Depuis 97, le Sénégal court derrière le titre, quelle est la stratégie pour mettre fin au règne angolais ?
L’Angola joue chez elle et son palmarès impose le respect. Donc, nous le respectons, n’empêche, notre objectif est de remporter le titre pour nous qualifier aux Jeux Olympiques. Et il n’y a pas de raison qu’on s’en cache. Nous ne négligeons pas les autres nations parce que ce championnat d’Afrique sera très relevé. Outre l’Angola, le Nigeria et le Mali ont un bon potentiel et avec une bonne organisation, ils peuvent créer des surprises. De même que le Cameroun qui peut surprendre avec son lot d’expatriés aux Etats-Unis. Il n y a plus d’équipe faible, l’important est de bien se préparer. Donc, il faut qu’on ait un staff cohésif qui élimine toutes les possibles surprises.
Boly BAH