Mabika Mwadi (WNBA) la star du Basketball Congolaise ( ZAIRE)
Votre nom est bien connu du cercle du basket sénégalais dans les années 80, mais la jeune génération ne vous connaît pas. Pouvez-vous vous présentez
Ce n´est pas chose facile devant des têtes comme Bonaventure Carvalho, Busnel Diagne, Mbaye Guèye et d´autres entraîneurs sénégalais. Mais en fait, je suis un professeur d´éducation physique spécialisé en basket ou j´ai eu avec d´autres africains une grande opportunité de perfectionnement au Sénégal à la fin des années 70. Pour vos lecteurs, je suis le premier entraîneur africain à mettre fin à l´hégémonie des Lionnes, «reines» de l´époque. Une équipe qui m’a beaucoup marqué Mais je garde une bonne mémoire du Sénégal qui devient un pays ami et surtout sportif.
A l´époque, quand on parle du basket féminin africain, il survient toujours une grande rivalité entre le Sénégal et le Zaïre. Pourquoi sommes-nous arrivés à ce stade ?
C´est peut-être la manière dont on gérait nos équipes de l´époque, mais je peux vous dire que cette rivalité s´arrêtait sur le terrain. Le Sénégal a été l´un des premiers pays africains à développer le basket après la Guinée Conakry et le Madagascar qui ont disparus aujourd´hui. Quand nous sommes arrivés pour conquérir notre espace que tout a basculé.
A qui la faute?
Attention ! il n y a pas eu de coupable. En sport, c´est une sorte de communion. Nous avons de bons souvenirs avec les Sénégalaises et jusqu´à présent, je suis sûr que si les joueuses se rencontrent, elles vont se rappeler des souvenirs comme des soeurs.
En l´espace d´un an, l´Afrique a vu la progression fulminante de votre pays en coupe d´Afrique. Comment expliquer cet exploit?
Nous avons toujours disputé les tournois de la zone centrale avec le Cameroun, le Congo-Brazzaville et le Gabon, mais sans succès. Après notre venu au Sénégal en 1979, sur l´initiative de l´Afaba en vue de perfectionner les techniciens africains, que j´ai pris en main la sélection du Zaïre. En l´espace d´un an, nous avons eu d´excellentes joueuses qui nous ont donné beaucoup de satisfaction. Nous sommes venu à Dakar en 1981 et la surprise générale nous avons disputé la finale avec le Sénégal qui défendait son titre chez lui.
Nous avons eu devant nous, une très bonne équipe qui revenait du championnat du monde. Je n´oublie jamais Coumba Dickel Diawara, Kankou Coulibaly, Kadia Diarisso, les deux N'Dèye (Astou Sarr et Khoudia Touré) et surtout les meneuses Bâ ( Ndlr :Mariama) et Penda ( Diouf). Mais le Sénégal aussi avait devant lui, des jeunes battantes mais inexpérientes qui ont lutté jusqu´au bout.
Pouvez-vous revenir sur l´image de cette finale, puisqu´en vous écoutant, on sent un certain parfum de nostalgie des Lionnes du Sénégal de 1981?
(Rire). Ce n´est pas de la nostalgie, mais il faut garder les souvenirs de notre basket africain. Mais je vous rassure, le Sénégal avait gagné cette finale grâce à son capitale expérience acquise durant de longues années. Devant nous, les Lionnes citées en haut ont failli tomber, mais le manque d´expérience de nos joueuses nous a coûté chers surtout sur les dernières minutes de la prolongation, qui étaient d´ailleurs une première pour le Sénégal. Le public sénégalais doutait même de son équipe parce que les Sénégalaises avaient souffert. Malheureusement, nous avons perdu Longanza et Liguenga quand il restait trois et deux minutes pour 5 fautes personnelles chacune. Toute l´équipe avait senti le coup par manque d´expérience puisque c´était notre première participation. Mais le Sénégal avait mérité son titre. La satisfaction était venue des Zaïroises et Angolaises qui ont terminé deuxième et troisième. C´était la montée en puissance de l´Afrique centrale dans la hiérarchie du basket féminin continental.
Quel est l’origine de la violence et des évènements survenus lors de la finale de 1984 à Dakar ?
´il y a une chose que je ne veux plus revoir et penser, ce sont les événements de 1984, avec la bagarre rangée entre sénégalaises et zairoises. A la fin, il y a eu aucun vainqueur, mais des perdants. L´Afrique avait été sanctionné et était sur le point d´envoyer deux équipes au championnat mondial de Moscou em 1986. Avec la sanction de l´Afaba, de retirer le continent, une génération de bonnes joueuses tant sénégalaises et zairoises ont été sacrifié et du coup, n´ont plus de chance de découdre avec les meilleures du monde. C´était regrettable. 22 ans aprés, les images continuent de nous habiter.
Jusqu´à présent, le mystère de cette bataille rangée demeure puisque cet endroit n´est pas accessible au public encore moins aux journalistes ou organisateurs. Seules les équipes et les commissions techniques étaient autorisées dans l´enceinte. La bagarre est venue de quel coté? Tout ça pouvait être éviter?
Vous savez, il y a eu beucoup de discussions au niveau de la presse entre les concernés, les officiels et les spectateurs. Je ne peux pas dire que mes joueuses ou les sénégalaises sont coupables. Mais il y a eu un fait, nous pouvons éviter la bataille et les agressions. Au moment des faits, j´étais devant la porte laissant les joueuses courir dans les vestiaires avec les Sénégalaises. Mais aussitôt, des bruits m´ont alerté comme tout le monde. Aprés l´incident, le comité d´organisateur et les officiels voulaient qu´on joue le match, mais la motivation n’était plus là et la situation pouvait s´aggraver. Nous avons décidé de ne pas jouer et le Sénégal avait été déclaré vainqueur par forfait. Un climat de finale n´existait pas. Seulement, je ne suis pas d´accord qu´on donne la Coupe à quelqu´un et le priver de Coupe du monde. C’est ce qui s´est passé avec les finalistes.
La sanction a été injuste alors ?
Absolument. L´Afaba a siégé et a décidé de passer à l´acte. Ainsi, une excellente génération sénégalaise en fin de carrière vient d´être décimer, alors que mes filles étaient encore des gamines entre 21 et 24 ans. Aprés cette génération dorée, le Sénégal n´était plus le même.
Le règne du Zaire a coincidé avec le départ à la retraite des meilleures joueuses sénégalaises?
Pas tout à fait, puisque le Sénégal alignait à chaque compétition une bonne sélection. Seulement avec son forfait lors de la prochaine édition, sa succession avait été ouverte. Entre temps, mon équipe pouvait rivaliser avec n´importe quel pays africain. Mes joueuses étaient plus mûres, plus expérimentées et nous avions sur le retroviseur que le Sénégal qui était l´équipe à abattre. L´ossature de notre équipe nationale venait du club kinois, le BC Tourbillon, comme Bopp l’était pour le Sénégal. Mes joueuses vivaient ensemble et respiraient le basket puisque l´Etat avait mis des moyens. On est resté sur le podium mais sans rencontrer le Sénégal jusqu´aux Jeux africains de Naïrobi au Kenya. L´Afrique entier attendait notre confrontation, mais notre niveau était meilleur. Avec une équipe sénégalaise 100 % rajeunie pour prendre la relève de ses devancières, ce fut une promenade de santé de mes filles face à une jeune équipe du Sénégal dirigée par une certaine Marthe Ndiaye.
La décadence du basket sénégalais est il causé par les retraites précoces de la génération des Marême Bâ, Mame Penda, Nafissatou Diagne, Aminata Diagne Poulain et consorts?
Je ne peux pas l´affirmer. Mais, je pense que la relève n´était pas à la hauteur et le Sénégal avait toujours de bons joueurs tant chez les hommes que les filles. Je me rappelle du championnat avorté de Dakar en 1984. Le Sénégal venait de relancer Mame Maty Mbengue, Aicha Guèye et Diakhaté, trois jeunes joueuses agées entre 16 ans, 19 ans et 22 ans respectivement. Il faut voir aussi que le Zaïre devenait une puissance comme le Sénégal en Afrique.
Nous avons noté aussi que le Zaïre depuis qu´il est devenu Rdc, c´est la traversée du désert. Nous pouvons dire que c´est la décadence aprés le départ de la génération de Nguya, Bompoko, Bofonda, Longanza et Linguenga?
Vous avez la même situation au Sénégal à la fin des années 80. Nous avions commis le péché de ne pas préparer une relève qui était à la hauteur. En 1991, les juniors championnes d´Afrique à Dakar face au Sénégal constituait l´espoir. Aprés Dakar, les juniors filles sont allées en catégorie supérieure où elles ont reconquéri le titre perdu en 1994 en Afrique du Sud, face à leurs éternelles rivales sénégalaises. Mais par la suite, plusieurs d´entre elles ont abandonné le sport à cause du mariage ou du travail professionnel. Seules Pikini, Mabika et Ngoyisa de cette génération, continuaient à jouer puisqu´elles gagnent de l´argent pour çà. Vous savez qu´en Afrique, nous sommes des amateurs et il faut aller chercher le gagne pain ailleurs et ne pas dépendre du sport. Devenue presque rivales des Lionnes du Sénégal, l'équipe nationale Congolaise de basketball féminin, les Simbas ont commencé à s'essouffler après une bonne prestation aux derniers jeux africains à Abuja au Nigeria en 2003 d'où elles avaient été médaillées d'argent après une défaite face aux Lionnes, sans doute fatiguées et vieillissantes. Cependant, depuis, les choses semblent se gâter à partir de la Can à Maputo où la Rdc est éliminée au 1er tour, chose inédite depuis son arrivée en coupe d´Afrique. Cette sélection, totalement démotivée, a déçu les amoureux de la balle au panier qui n'ont pas coutume de la voir débarquée au premier tour. Ainsi commence une descente aux enfers pour une équipe qui n'a eu d'égal, durant presque une décennie, que la sélection Sénégalaise.
Vous pensez que le Nigéria veut faire comme le Sénégal et le Zaïre pour dominer à son tour le basket féminin?
En tout cas, il est entrain de règner depuis 2003. Toutes les coupes d´Afrique dorment à Lagos (championnat, Jeux africains et clubs champions). Il est entrain de faire la même chose que le Sénégal et le Zaïre dans les années 70, 80 et 90. Je ne suis plus dans l´encadrement de mon pays, mais je suis l´évolution du basket africain et je sais que les Nigérians sont entrain de mettre de gros moyens pour faire table rase sur cette discipline. Il y a beaucoup de joueurs qui évoluent en Nba et en Wnba. Les sociétés nationales publiques et privées sont aussi des alliées. C´est révolu le temps de dominer le basket africain pendant une décennie comme faisaient le Sénégal et le Zaïre. C´est le temps de ôtes-toi que je viens.
Ce n´est pas chose facile devant des têtes comme Bonaventure Carvalho, Busnel Diagne, Mbaye Guèye et d´autres entraîneurs sénégalais. Mais en fait, je suis un professeur d´éducation physique spécialisé en basket ou j´ai eu avec d´autres africains une grande opportunité de perfectionnement au Sénégal à la fin des années 70. Pour vos lecteurs, je suis le premier entraîneur africain à mettre fin à l´hégémonie des Lionnes, «reines» de l´époque. Une équipe qui m’a beaucoup marqué Mais je garde une bonne mémoire du Sénégal qui devient un pays ami et surtout sportif.
A l´époque, quand on parle du basket féminin africain, il survient toujours une grande rivalité entre le Sénégal et le Zaïre. Pourquoi sommes-nous arrivés à ce stade ?
C´est peut-être la manière dont on gérait nos équipes de l´époque, mais je peux vous dire que cette rivalité s´arrêtait sur le terrain. Le Sénégal a été l´un des premiers pays africains à développer le basket après la Guinée Conakry et le Madagascar qui ont disparus aujourd´hui. Quand nous sommes arrivés pour conquérir notre espace que tout a basculé.
A qui la faute?
Attention ! il n y a pas eu de coupable. En sport, c´est une sorte de communion. Nous avons de bons souvenirs avec les Sénégalaises et jusqu´à présent, je suis sûr que si les joueuses se rencontrent, elles vont se rappeler des souvenirs comme des soeurs.
En l´espace d´un an, l´Afrique a vu la progression fulminante de votre pays en coupe d´Afrique. Comment expliquer cet exploit?
Nous avons toujours disputé les tournois de la zone centrale avec le Cameroun, le Congo-Brazzaville et le Gabon, mais sans succès. Après notre venu au Sénégal en 1979, sur l´initiative de l´Afaba en vue de perfectionner les techniciens africains, que j´ai pris en main la sélection du Zaïre. En l´espace d´un an, nous avons eu d´excellentes joueuses qui nous ont donné beaucoup de satisfaction. Nous sommes venu à Dakar en 1981 et la surprise générale nous avons disputé la finale avec le Sénégal qui défendait son titre chez lui.
Nous avons eu devant nous, une très bonne équipe qui revenait du championnat du monde. Je n´oublie jamais Coumba Dickel Diawara, Kankou Coulibaly, Kadia Diarisso, les deux N'Dèye (Astou Sarr et Khoudia Touré) et surtout les meneuses Bâ ( Ndlr :Mariama) et Penda ( Diouf). Mais le Sénégal aussi avait devant lui, des jeunes battantes mais inexpérientes qui ont lutté jusqu´au bout.
Pouvez-vous revenir sur l´image de cette finale, puisqu´en vous écoutant, on sent un certain parfum de nostalgie des Lionnes du Sénégal de 1981?
(Rire). Ce n´est pas de la nostalgie, mais il faut garder les souvenirs de notre basket africain. Mais je vous rassure, le Sénégal avait gagné cette finale grâce à son capitale expérience acquise durant de longues années. Devant nous, les Lionnes citées en haut ont failli tomber, mais le manque d´expérience de nos joueuses nous a coûté chers surtout sur les dernières minutes de la prolongation, qui étaient d´ailleurs une première pour le Sénégal. Le public sénégalais doutait même de son équipe parce que les Sénégalaises avaient souffert. Malheureusement, nous avons perdu Longanza et Liguenga quand il restait trois et deux minutes pour 5 fautes personnelles chacune. Toute l´équipe avait senti le coup par manque d´expérience puisque c´était notre première participation. Mais le Sénégal avait mérité son titre. La satisfaction était venue des Zaïroises et Angolaises qui ont terminé deuxième et troisième. C´était la montée en puissance de l´Afrique centrale dans la hiérarchie du basket féminin continental.
Quel est l’origine de la violence et des évènements survenus lors de la finale de 1984 à Dakar ?
´il y a une chose que je ne veux plus revoir et penser, ce sont les événements de 1984, avec la bagarre rangée entre sénégalaises et zairoises. A la fin, il y a eu aucun vainqueur, mais des perdants. L´Afrique avait été sanctionné et était sur le point d´envoyer deux équipes au championnat mondial de Moscou em 1986. Avec la sanction de l´Afaba, de retirer le continent, une génération de bonnes joueuses tant sénégalaises et zairoises ont été sacrifié et du coup, n´ont plus de chance de découdre avec les meilleures du monde. C´était regrettable. 22 ans aprés, les images continuent de nous habiter.
Jusqu´à présent, le mystère de cette bataille rangée demeure puisque cet endroit n´est pas accessible au public encore moins aux journalistes ou organisateurs. Seules les équipes et les commissions techniques étaient autorisées dans l´enceinte. La bagarre est venue de quel coté? Tout ça pouvait être éviter?
Vous savez, il y a eu beucoup de discussions au niveau de la presse entre les concernés, les officiels et les spectateurs. Je ne peux pas dire que mes joueuses ou les sénégalaises sont coupables. Mais il y a eu un fait, nous pouvons éviter la bataille et les agressions. Au moment des faits, j´étais devant la porte laissant les joueuses courir dans les vestiaires avec les Sénégalaises. Mais aussitôt, des bruits m´ont alerté comme tout le monde. Aprés l´incident, le comité d´organisateur et les officiels voulaient qu´on joue le match, mais la motivation n’était plus là et la situation pouvait s´aggraver. Nous avons décidé de ne pas jouer et le Sénégal avait été déclaré vainqueur par forfait. Un climat de finale n´existait pas. Seulement, je ne suis pas d´accord qu´on donne la Coupe à quelqu´un et le priver de Coupe du monde. C’est ce qui s´est passé avec les finalistes.
La sanction a été injuste alors ?
Absolument. L´Afaba a siégé et a décidé de passer à l´acte. Ainsi, une excellente génération sénégalaise en fin de carrière vient d´être décimer, alors que mes filles étaient encore des gamines entre 21 et 24 ans. Aprés cette génération dorée, le Sénégal n´était plus le même.
Le règne du Zaire a coincidé avec le départ à la retraite des meilleures joueuses sénégalaises?
Pas tout à fait, puisque le Sénégal alignait à chaque compétition une bonne sélection. Seulement avec son forfait lors de la prochaine édition, sa succession avait été ouverte. Entre temps, mon équipe pouvait rivaliser avec n´importe quel pays africain. Mes joueuses étaient plus mûres, plus expérimentées et nous avions sur le retroviseur que le Sénégal qui était l´équipe à abattre. L´ossature de notre équipe nationale venait du club kinois, le BC Tourbillon, comme Bopp l’était pour le Sénégal. Mes joueuses vivaient ensemble et respiraient le basket puisque l´Etat avait mis des moyens. On est resté sur le podium mais sans rencontrer le Sénégal jusqu´aux Jeux africains de Naïrobi au Kenya. L´Afrique entier attendait notre confrontation, mais notre niveau était meilleur. Avec une équipe sénégalaise 100 % rajeunie pour prendre la relève de ses devancières, ce fut une promenade de santé de mes filles face à une jeune équipe du Sénégal dirigée par une certaine Marthe Ndiaye.
La décadence du basket sénégalais est il causé par les retraites précoces de la génération des Marême Bâ, Mame Penda, Nafissatou Diagne, Aminata Diagne Poulain et consorts?
Je ne peux pas l´affirmer. Mais, je pense que la relève n´était pas à la hauteur et le Sénégal avait toujours de bons joueurs tant chez les hommes que les filles. Je me rappelle du championnat avorté de Dakar en 1984. Le Sénégal venait de relancer Mame Maty Mbengue, Aicha Guèye et Diakhaté, trois jeunes joueuses agées entre 16 ans, 19 ans et 22 ans respectivement. Il faut voir aussi que le Zaïre devenait une puissance comme le Sénégal en Afrique.
Nous avons noté aussi que le Zaïre depuis qu´il est devenu Rdc, c´est la traversée du désert. Nous pouvons dire que c´est la décadence aprés le départ de la génération de Nguya, Bompoko, Bofonda, Longanza et Linguenga?
Vous avez la même situation au Sénégal à la fin des années 80. Nous avions commis le péché de ne pas préparer une relève qui était à la hauteur. En 1991, les juniors championnes d´Afrique à Dakar face au Sénégal constituait l´espoir. Aprés Dakar, les juniors filles sont allées en catégorie supérieure où elles ont reconquéri le titre perdu en 1994 en Afrique du Sud, face à leurs éternelles rivales sénégalaises. Mais par la suite, plusieurs d´entre elles ont abandonné le sport à cause du mariage ou du travail professionnel. Seules Pikini, Mabika et Ngoyisa de cette génération, continuaient à jouer puisqu´elles gagnent de l´argent pour çà. Vous savez qu´en Afrique, nous sommes des amateurs et il faut aller chercher le gagne pain ailleurs et ne pas dépendre du sport. Devenue presque rivales des Lionnes du Sénégal, l'équipe nationale Congolaise de basketball féminin, les Simbas ont commencé à s'essouffler après une bonne prestation aux derniers jeux africains à Abuja au Nigeria en 2003 d'où elles avaient été médaillées d'argent après une défaite face aux Lionnes, sans doute fatiguées et vieillissantes. Cependant, depuis, les choses semblent se gâter à partir de la Can à Maputo où la Rdc est éliminée au 1er tour, chose inédite depuis son arrivée en coupe d´Afrique. Cette sélection, totalement démotivée, a déçu les amoureux de la balle au panier qui n'ont pas coutume de la voir débarquée au premier tour. Ainsi commence une descente aux enfers pour une équipe qui n'a eu d'égal, durant presque une décennie, que la sélection Sénégalaise.
Vous pensez que le Nigéria veut faire comme le Sénégal et le Zaïre pour dominer à son tour le basket féminin?
En tout cas, il est entrain de règner depuis 2003. Toutes les coupes d´Afrique dorment à Lagos (championnat, Jeux africains et clubs champions). Il est entrain de faire la même chose que le Sénégal et le Zaïre dans les années 70, 80 et 90. Je ne suis plus dans l´encadrement de mon pays, mais je suis l´évolution du basket africain et je sais que les Nigérians sont entrain de mettre de gros moyens pour faire table rase sur cette discipline. Il y a beaucoup de joueurs qui évoluent en Nba et en Wnba. Les sociétés nationales publiques et privées sont aussi des alliées. C´est révolu le temps de dominer le basket africain pendant une décennie comme faisaient le Sénégal et le Zaïre. C´est le temps de ôtes-toi que je viens.