Tony Parker et Claude Bergeaud baissent la tête, symboles du fiasco français. (L'Equipe)
Bergeaud : «Je n'ai pas pu faire ce que je voulais»
C'était il y a moins de deux semaines et pourtant, ça semble remonter aux calendes grecques. C'était un temps où l'équipe de France avait tout pour elle, des résultats, des individualités et des caractéristiques uniques. Elle parlait d'une seule voix et souvent, c'était celle de Claude Bergeaud, grand magnétiseur à coup de formules bariolées. Mais à l'ivresse succède la gueule de bois. Alors comme il est difficile, voire impossible, de brûler les idoles, et que celles-ci capitalisent de l'affection au fil d'interminables saisons NBA, c'est le sélectionneur, l'homme qu'on entend vraiment qu'un quart de l'année, qui va prendre. On peut lui faire des reproches. Sa gestion des matches, ses choix d'effectif et options tactiques, ont parfois semblé inopérants et même contre-productifs lors de la deuxième semaine de l'Euro, celle du grand dérapage.
La stratégie adoptée se serait écroulée principalement en raison d'un déficit physique, dû à une préparation gâchée par les blessures des uns et des autres. «Des problèmes ? non, non. susurre Florent Piétrus. Plutôt de la fatigue et un tournoi très relevé. Il nous a peut-être manqué deux semaines pour nous mettre au niveau des autres équipes.» Les oreilles de ceux qui étaient chargés de la préparation physique doivent siffler jusqu'au larsen car la fatalité est passée de mode. «Au plan physique, on était rôti, dit Claude Bergeaud. Dans l'explosivité, on était moins réactif que nos adversaires. J'estime ne pas avoir pu faire ce que je voulais. Samedi, j'ai vu les prémices d'un Boris (Diaw) enfin au niveau.» Parce que la palette des solutions était limitée, le jeu français avait été conçu sans filet, basé sur la force athlétique en défense (changements sur les écrans) et en attaque (intentions de jeu rapide, souvent vaines).
La NBA au pilori
Il y avait bien la volonté de formater un jeu de passes, mais hormis contre l'Allemagne, on ne l'a jamais vu que par séquences et plus du tout à la fin. La faillite de la défense, réputée inoxydable, a ôté tout tempo en attaque et le forfait tardif d'Aymeric Jeanneau, contesté car il a très vite rejoué avec l'ASVEL, a privé le sélectionneur du seul joueur capable de «bouger les joueurs par bloc, de dire quoi faire aux autres». Tony Parker, tout en faisant preuve d'un talent individuel fou, n'a jamais élevé la voix - ce n'est pas son style - et Boris Diaw a eu l'air d'un capitaine transparent. Leurs lancers francs ratés, inexplicables (là est tout le problème), ont fait un mal terrible. Au final, au-delà même de la non qualification olympique, le bilan fait froid dans le dos avec cinq défaites et quatre victoires contre la Pologne (sortie au premier tour), l'Italie (éliminée avant les quarts), la Turquie (déjà hors jeu) et donc l'Allemagne.
«L'année dernière, j'avais assumé que l'attaque n'était pas bonne, se défend le sélectionneur. Mais c'est un problème national. Pour moi ou pour un autre, je souhaite qu'on continue dans l'union. Il faut s'inscrire dans des choses sereines et positives.» Cependant, en rappelant jour après jour qu'il avait des joueurs NBA et que cela ne correspondait pas à une épreuve typée Euroligue, Claude Bergeaud a pu en froisser certains. «Si le coach pense ça. c'est bien, a déclaré Ronny Turiaf après le quart. S'il veut des joueurs d'Euroligue, qu'il les prenne. Il nous a fait confiance et nous, on voulait prouver qu'on est digne de confiance. S'il l'a dit, ça fait un peu mal mais bon. ce sont des choix que je respecterai.» Un propos rare dans un monde plutôt lisse. «Des joueurs d'Euroligue, il n'y en a pas», répond Claude Bergeaud. Un "dialogue" compliqué qui présente un contraste douloureux avec l'éloge dressé après la finale par David Blatt, l'entraîneur de la Russie, à Victor Khryapa, qui sortait pourtant d'une saison difficile à Chicago. Les mots changent toujours de sens quand la défaite pointe son nez.
C'était il y a moins de deux semaines et pourtant, ça semble remonter aux calendes grecques. C'était un temps où l'équipe de France avait tout pour elle, des résultats, des individualités et des caractéristiques uniques. Elle parlait d'une seule voix et souvent, c'était celle de Claude Bergeaud, grand magnétiseur à coup de formules bariolées. Mais à l'ivresse succède la gueule de bois. Alors comme il est difficile, voire impossible, de brûler les idoles, et que celles-ci capitalisent de l'affection au fil d'interminables saisons NBA, c'est le sélectionneur, l'homme qu'on entend vraiment qu'un quart de l'année, qui va prendre. On peut lui faire des reproches. Sa gestion des matches, ses choix d'effectif et options tactiques, ont parfois semblé inopérants et même contre-productifs lors de la deuxième semaine de l'Euro, celle du grand dérapage.
La stratégie adoptée se serait écroulée principalement en raison d'un déficit physique, dû à une préparation gâchée par les blessures des uns et des autres. «Des problèmes ? non, non. susurre Florent Piétrus. Plutôt de la fatigue et un tournoi très relevé. Il nous a peut-être manqué deux semaines pour nous mettre au niveau des autres équipes.» Les oreilles de ceux qui étaient chargés de la préparation physique doivent siffler jusqu'au larsen car la fatalité est passée de mode. «Au plan physique, on était rôti, dit Claude Bergeaud. Dans l'explosivité, on était moins réactif que nos adversaires. J'estime ne pas avoir pu faire ce que je voulais. Samedi, j'ai vu les prémices d'un Boris (Diaw) enfin au niveau.» Parce que la palette des solutions était limitée, le jeu français avait été conçu sans filet, basé sur la force athlétique en défense (changements sur les écrans) et en attaque (intentions de jeu rapide, souvent vaines).
La NBA au pilori
Il y avait bien la volonté de formater un jeu de passes, mais hormis contre l'Allemagne, on ne l'a jamais vu que par séquences et plus du tout à la fin. La faillite de la défense, réputée inoxydable, a ôté tout tempo en attaque et le forfait tardif d'Aymeric Jeanneau, contesté car il a très vite rejoué avec l'ASVEL, a privé le sélectionneur du seul joueur capable de «bouger les joueurs par bloc, de dire quoi faire aux autres». Tony Parker, tout en faisant preuve d'un talent individuel fou, n'a jamais élevé la voix - ce n'est pas son style - et Boris Diaw a eu l'air d'un capitaine transparent. Leurs lancers francs ratés, inexplicables (là est tout le problème), ont fait un mal terrible. Au final, au-delà même de la non qualification olympique, le bilan fait froid dans le dos avec cinq défaites et quatre victoires contre la Pologne (sortie au premier tour), l'Italie (éliminée avant les quarts), la Turquie (déjà hors jeu) et donc l'Allemagne.
«L'année dernière, j'avais assumé que l'attaque n'était pas bonne, se défend le sélectionneur. Mais c'est un problème national. Pour moi ou pour un autre, je souhaite qu'on continue dans l'union. Il faut s'inscrire dans des choses sereines et positives.» Cependant, en rappelant jour après jour qu'il avait des joueurs NBA et que cela ne correspondait pas à une épreuve typée Euroligue, Claude Bergeaud a pu en froisser certains. «Si le coach pense ça. c'est bien, a déclaré Ronny Turiaf après le quart. S'il veut des joueurs d'Euroligue, qu'il les prenne. Il nous a fait confiance et nous, on voulait prouver qu'on est digne de confiance. S'il l'a dit, ça fait un peu mal mais bon. ce sont des choix que je respecterai.» Un propos rare dans un monde plutôt lisse. «Des joueurs d'Euroligue, il n'y en a pas», répond Claude Bergeaud. Un "dialogue" compliqué qui présente un contraste douloureux avec l'éloge dressé après la finale par David Blatt, l'entraîneur de la Russie, à Victor Khryapa, qui sortait pourtant d'une saison difficile à Chicago. Les mots changent toujours de sens quand la défaite pointe son nez.