Jusqu'au bout du rêve:Richard Marquet
Le chronomètre égrène ses dernières secondes. Une ovation de magnitude 10 sur l'échelle du plaisir fait trembler les murs de la salle Laloubère.
Une banderille de Delphine Lecoultre à 3 mètres du cercle. Le planchot n'en croit pas ses cristaux liquides. Basket Landes 73, Montpellier 69. Le banc landais, debout depuis le début du dernier quart-temps, est déchaîné. Une réplique puissance 10 accueille le retour du temps mort. « Bouleversant », se souvient Élisabeth Montero, laquelle déclenchera l'ultime secousse en chipant le ballon des mains de son homologue montpelliéraine. Le ballon de la gagne. De l'exploit. Les protégées d'Olivier Lafargue rêvent éveillées. Lattes-Montpellier, l'un des ténors de Ligue féminine, vient de chuter sur leur parquet, en huitième de finale de la Coupe de France. Ou quand la science-fiction rejoint la réalité. La magie Coupe opère.
Performance XXL. « Et dire qu'on s'attendait à en prendre 60 (NDLR : points), taquinait Babeth Montero. On était déjà très heureuses de mener au score à la mi-temps (48-47) ». La performance XXL, qui fera date dans l'histoire de la balle orange départementale, est d'autant plus méritoire que les Languedociennes, venues avec leurs internationales mais privées des Miller sisters (laryngite), n'ont fait aucun régime de faveur aux bizuths de N1F. « On venait pour gagner, confirmait le coach José Ruiz, déçu mais fair-play. Originaire du Gers, je savais où je mettais les pieds. À sept, les automatismes ont été longs à se mettre en place. Mais je ne cherche aucune excuse. En face, elles ont mis l'intensité qu'il fallait sur ce match. Pas nous. »
Et pourtant, entre une formation héraultaise, quatrième de Ligue aux ambitions européennes, et des Landaises qui n'en finissent pas de surprendre pour leur baptême du feu en N1F (2e ex æquo à deux points du leader mais un match en retard), il y a un monde d'écart. Songez que le CV de Sandra Dijon est aussi long que celui des onze Landaises réunies. Et qu'à côté des épaules de déménageurs de l'intérieure tricolore, Bineta Diouf et Pierrette Sylva, pourtant deux belles athlètes, ont l'allure de benjamines.
Fierté. Cet écart physique et technique, les dix Landaises en tenue de gala (auxquelles on associera Éva Lafaye) l'ont comblé par « cette envie, ce plaisir de jouer. De se transcender ensemble, ce qui nous permet de soulever des montagnes depuis le début de saison », indiquait Olivier Lafargue, qui a eu vite fait de zapper l'habituel debriefing d'après-match. « Que dire après ça ? » Sinon « merci » et toute la fierté qu'il a pour ses joueuses. Fierté. Le mot revient plusieurs fois dans la bouche de Marie-Pierre Duhau. Alors que Maryska Kowalik et Delphine Lecoultre sautaient comme des puces, le visage illuminé par une banane de circonstance, la capitaine landaise intériorisait son « enchantement ».
b[« L'envie, le plaisir de jouer ensemble, de se transcender, nous permettent de soulever des montagnes »]b
« J'ai même pas mal aux jambes, plaisantait-elle, pas totalement redescendue de son nuage. Le plus énorme, c'est qu'on n'avait même pas préparé ce match », lequel trône déjà dans le top 3 de son palmarès des émotions sportives. « Je crois qu'on est en train de vivre une aventure humaine énorme, avec un groupe qui vit bien, qui bosse, qui est sérieux à l'entraînement. J'ai l'impression de me retrouver sept-huit ans en arrière. Il y a une vraie communion entre nous, j'adore? », exulte celle dont la mission en début de saison « était d'arriver à faire un groupe avec des joueuses d'horizons différents, mais pétries de valeurs de c?ur énormes. » Et d'un mental en acier inoxydable qui a permis aux Landaises, décomplexées, de hisser leur niveau de jeu au fil des minutes.
« À la mi-temps, je n'étais pas certain que le physique suivrait. Mais si ça marchait dans la tête, je savais que le reste suivrait, même quand Montpellier a durci le ton. »
Émotions. « Dès qu'on a marqué le premier panier, j'ai senti qu'il y avait moyen. On était plus rapide, mieux dans le rythme. Cette victoire récompense le travail de tout un club », analysait Babeth Montero, parfaite maîtresse de cérémonie, mardi soir.
Mais au-delà des statistiques, beaucoup d'images émergent de cette rencontre hors du commun. Anaïs Le Gluher faisant tourner la Lettone Gunta Basko en bourrique ou priant, du haut de son 1,78 m, l'immense Sandra Dijon de ne pas toucher à sa copine Bibi. Bineta Diouf, MVP de la soirée (23 points, ex æquo avec Elodie Bertal), donnant le tournis à la tour russe Podkovalnikova et faisant monter la moutarde au nez de Dijon, Marie-Pierre Duhau et Delphine Lecoultre valdinguant à 10 mètres sur un coup de postérieur de la même Dijon (omniprésente mardi soir) mais repartant aussitôt au charbon, les « coast to coast » de Montero, les primés qui tombent à pic de Maryska Kowalik et Isa Dartiguelongue. Sans oublier Emilie Delas, 18 ans, mystifiant par deux fois la défense héraultaise. « Il faut que les jeunes continuent à se battre car il y a vraiment de la qualité », soulignait d'ailleurs Olivier Lafargue.
Sur l'écran noir de leur nuit blanche, les joueuses de Basket Landes repasseront aussi en boucle leur vuelta triomphale soutenue par une salle de Laloubère, bourrée jusqu'aux tuiles une heure avant le coup d'envoi, qui a gagné mardi soir ses galons de Moutète landaise. Sans parler du bain de foule dans lequel les héroïnes d'un soir se sont prélassées de longues minutes.
« Tout ça donne envie d'aller rebondir à Nantes, samedi, pour retrouver la première place de la poule, avant, pourquoi pas, de recevoir Tarbes ou Mourenx en quarts », concluait la capitaine. Basket Landes n'a décidément pas fini de surprendr
Le chronomètre égrène ses dernières secondes. Une ovation de magnitude 10 sur l'échelle du plaisir fait trembler les murs de la salle Laloubère.
Une banderille de Delphine Lecoultre à 3 mètres du cercle. Le planchot n'en croit pas ses cristaux liquides. Basket Landes 73, Montpellier 69. Le banc landais, debout depuis le début du dernier quart-temps, est déchaîné. Une réplique puissance 10 accueille le retour du temps mort. « Bouleversant », se souvient Élisabeth Montero, laquelle déclenchera l'ultime secousse en chipant le ballon des mains de son homologue montpelliéraine. Le ballon de la gagne. De l'exploit. Les protégées d'Olivier Lafargue rêvent éveillées. Lattes-Montpellier, l'un des ténors de Ligue féminine, vient de chuter sur leur parquet, en huitième de finale de la Coupe de France. Ou quand la science-fiction rejoint la réalité. La magie Coupe opère.
Performance XXL. « Et dire qu'on s'attendait à en prendre 60 (NDLR : points), taquinait Babeth Montero. On était déjà très heureuses de mener au score à la mi-temps (48-47) ». La performance XXL, qui fera date dans l'histoire de la balle orange départementale, est d'autant plus méritoire que les Languedociennes, venues avec leurs internationales mais privées des Miller sisters (laryngite), n'ont fait aucun régime de faveur aux bizuths de N1F. « On venait pour gagner, confirmait le coach José Ruiz, déçu mais fair-play. Originaire du Gers, je savais où je mettais les pieds. À sept, les automatismes ont été longs à se mettre en place. Mais je ne cherche aucune excuse. En face, elles ont mis l'intensité qu'il fallait sur ce match. Pas nous. »
Et pourtant, entre une formation héraultaise, quatrième de Ligue aux ambitions européennes, et des Landaises qui n'en finissent pas de surprendre pour leur baptême du feu en N1F (2e ex æquo à deux points du leader mais un match en retard), il y a un monde d'écart. Songez que le CV de Sandra Dijon est aussi long que celui des onze Landaises réunies. Et qu'à côté des épaules de déménageurs de l'intérieure tricolore, Bineta Diouf et Pierrette Sylva, pourtant deux belles athlètes, ont l'allure de benjamines.
Fierté. Cet écart physique et technique, les dix Landaises en tenue de gala (auxquelles on associera Éva Lafaye) l'ont comblé par « cette envie, ce plaisir de jouer. De se transcender ensemble, ce qui nous permet de soulever des montagnes depuis le début de saison », indiquait Olivier Lafargue, qui a eu vite fait de zapper l'habituel debriefing d'après-match. « Que dire après ça ? » Sinon « merci » et toute la fierté qu'il a pour ses joueuses. Fierté. Le mot revient plusieurs fois dans la bouche de Marie-Pierre Duhau. Alors que Maryska Kowalik et Delphine Lecoultre sautaient comme des puces, le visage illuminé par une banane de circonstance, la capitaine landaise intériorisait son « enchantement ».
b[« L'envie, le plaisir de jouer ensemble, de se transcender, nous permettent de soulever des montagnes »]b
« J'ai même pas mal aux jambes, plaisantait-elle, pas totalement redescendue de son nuage. Le plus énorme, c'est qu'on n'avait même pas préparé ce match », lequel trône déjà dans le top 3 de son palmarès des émotions sportives. « Je crois qu'on est en train de vivre une aventure humaine énorme, avec un groupe qui vit bien, qui bosse, qui est sérieux à l'entraînement. J'ai l'impression de me retrouver sept-huit ans en arrière. Il y a une vraie communion entre nous, j'adore? », exulte celle dont la mission en début de saison « était d'arriver à faire un groupe avec des joueuses d'horizons différents, mais pétries de valeurs de c?ur énormes. » Et d'un mental en acier inoxydable qui a permis aux Landaises, décomplexées, de hisser leur niveau de jeu au fil des minutes.
« À la mi-temps, je n'étais pas certain que le physique suivrait. Mais si ça marchait dans la tête, je savais que le reste suivrait, même quand Montpellier a durci le ton. »
Émotions. « Dès qu'on a marqué le premier panier, j'ai senti qu'il y avait moyen. On était plus rapide, mieux dans le rythme. Cette victoire récompense le travail de tout un club », analysait Babeth Montero, parfaite maîtresse de cérémonie, mardi soir.
Mais au-delà des statistiques, beaucoup d'images émergent de cette rencontre hors du commun. Anaïs Le Gluher faisant tourner la Lettone Gunta Basko en bourrique ou priant, du haut de son 1,78 m, l'immense Sandra Dijon de ne pas toucher à sa copine Bibi. Bineta Diouf, MVP de la soirée (23 points, ex æquo avec Elodie Bertal), donnant le tournis à la tour russe Podkovalnikova et faisant monter la moutarde au nez de Dijon, Marie-Pierre Duhau et Delphine Lecoultre valdinguant à 10 mètres sur un coup de postérieur de la même Dijon (omniprésente mardi soir) mais repartant aussitôt au charbon, les « coast to coast » de Montero, les primés qui tombent à pic de Maryska Kowalik et Isa Dartiguelongue. Sans oublier Emilie Delas, 18 ans, mystifiant par deux fois la défense héraultaise. « Il faut que les jeunes continuent à se battre car il y a vraiment de la qualité », soulignait d'ailleurs Olivier Lafargue.
Sur l'écran noir de leur nuit blanche, les joueuses de Basket Landes repasseront aussi en boucle leur vuelta triomphale soutenue par une salle de Laloubère, bourrée jusqu'aux tuiles une heure avant le coup d'envoi, qui a gagné mardi soir ses galons de Moutète landaise. Sans parler du bain de foule dans lequel les héroïnes d'un soir se sont prélassées de longues minutes.
« Tout ça donne envie d'aller rebondir à Nantes, samedi, pour retrouver la première place de la poule, avant, pourquoi pas, de recevoir Tarbes ou Mourenx en quarts », concluait la capitaine. Basket Landes n'a décidément pas fini de surprendr
Nba Finals Game 3 : Et Cleveland passe devant !!!!
