Le Sénégal a été repêché pour Tripoli 2009. Qu’en pensez-vous ?
Vous savez avant le tournoi du Mali j’ai parlé avec le président de la fédération qui m’a appelé au téléphone. On a discuté pendant une heure et il m’a demandé la date qui nous arrange pour faire le tournoi. Je lui ai répondu que la meilleure date c’est celle qui est le plus loin possible au vu des play-offs. Il m’a dit que la FIBA veut faire le tirage au sort au mois de juin. Et je lui ai rétorqué que la meilleure date c’est celle qui se rapprocherait le plus du tirage au sort. Ensuite, un jour je lis dans la presse que le tournoi aura lieu le 15 mai, c’est-à-dire le jour où on commence les play-offs et où Malèye (Ndoye) joue la finale de la coupe de France. A partir de ce moment, il était impossible que les joueurs puissent venir. On revient donc toujours en arrière. Si c’était en pleine saison, on aurait pu s’arranger avec nos clubs, venir jouer pour le Sénégal et repartir. Mais imaginez que je dise à Malaga qui me paie : +bon je vais vous lâcher au moment le plus important de la saison+. Ils vont me traiter de fou. Pendant les play-offs, c’est mission impossible.
Mais Amarra Sy est venu lui prêter main forte au Mali…
Si Amara Sy a pu se libérer, c’est parce que son équipe ne jouait pas ce week-end-là. C’était un week-end de finale de coupe de France et Malèye jouait avec le Mans. Nous, on débutait les play-offs et je devais jouer ce dimanche contre l’équipe de Sitapha. Si Amara Sy avait un match de play-off ce serait pareil. Il n’aurait pas fait le déplacement. Maintenant qu’on est repêché, si on a notre équipe, le Mali ne peut pas nous battre. Je pense qu’une coupe d’Afrique sans le Sénégal ne serait pas intéressante, parce que nous sommes un des plus grands concurrents de l’Angola. Donc c’est normal que la FIBA-Afrique nous repêche. C’est une décision logique. L’équipe qui s’est déplacée au Mali a bien travaillé et a réussi à remporter un match là-bas. Il faut leur tirer le chapeau mais ce qui est clair c’est que le Sénégal, avec deux ou trois autres éléments, allait se qualifier sur le terrain. Mais comme la FIBA a choisi une mauvaise période, il ne pouvait en être autrement.
Est-ce que cela veut dire que la FIBA-Afrique devrait mieux harmoniser son calendrier ?
Bien sûr. Tout le monde connaît le calendrier des championnats en Europe. Donc, si la FIBA-Afrique veut que les joueurs africains participent à ses compétitions, elle doit harmoniser son calendrier avec ce qui se passe ailleurs. Cette date du 15 mai était une très mauvaise date pour le Sénégal, même pour l’entraîneur parce que si Villeneuve s’était qualifié en finale de la coupe de France, on serait parti sans entraîneur au Mali. Donc, c’est une décision qui n’avait pas de sens à moins qu’on ait voulu que le Sénégal ne se présente pas avec ses meilleurs joueurs au tournoi du Mali.
Maintenant que tout cela est derrière nous, Est-ce que Boniface est partant pour l’Afrobasket 2009 ?
Bien sûr. Moi j’ai toujours été partant pour porter le maillot de mon pays. Je l’ai fait en 2003 et en 2005. Tout ce que Boniface demande et les autres joueurs, c’est de bonnes conditions de préparation, un bon planning. On a un bon entraîneur, on a de bons joueurs, il reste juste à avoir une bonne préparation. Comme je l’ai toujours dit, ce qui m’intéresse c’est de gagner la coupe d’Afrique. Les gens ont vite fait de dire que je ne suis là que pour l’entraîneur ‘’Adidas’’ mais c’est inexact, parce que si lui est là comme coach et qu’on ne dispose d’aucun moyen, je ne vais pas perdre mon temps. J’ai, comme les autres joueurs, une saison très éprouvante avec l’Euroligue, le championnat, la coupe du Roi …Donc physiquement, on est très éprouvés, alors le minimum qu’on demande ce sont de bonnes conditions de travail.
Ce serait le troisième championnat d’Afrique de Boniface Ndong, alors qu’est ce qu’il faut pour lever le trophée cette fois-ci ?
2009 pourrait être la bonne année, mais il y a des préalables. D’abord, il faut qu’on réunisse tous nos meilleurs joueurs. Ensuite, il faut une bonne préparation qui n’a pas besoin d’être trop longue. Aujourd’hui, nous avons des joueurs d’expérience avec Malèye, Sitapha, Ngagne … Nous avons tous mûri, nous avons pris de l’âge et nous n’avons besoin que de ça. Nous avons tous envie de gagner une coupe d’Afrique. On attend que çà, avec impatience d’ailleurs, mais ce ne sera pas un cadeau, il nous faut travailler pour la gagner.
Qu’est ce qu’une bonne préparation pour vous ?
Une bonne préparation c’est avoir un calendrier et le suivre. Que ce soit en 20 jours ou en un mois, on peut se préparer d’autant qu’on n’a pas beaucoup de temps. Mais ce qu’il faut éviter c’est de procéder à des changements en pleine préparation pour finalement ne pas savoir sur quel pied danser. Il ne faut pas que demain l’on nous dise +non il n y a pas d’argent+ ou qu’on a des problèmes de visa par exemple. Ce sont ces détails qui faussent souvent le travail. Si toutes les conditions sont là, la pression sera alors dans notre camp, nous les joueurs et il ne nous restera plus qu’à faire honneur au pays parce qu’on sera motivé.