Par la magie de ''Saint Ousmane'' dit ''Bondé'', son futé entraîneur, l'Ascc Bopp a fait preuve d'abnégation et de ruse pour bloquer le Duc dans une zone de non-succès pendant deux quarts temps de la finale.
Il reste moins de 12 secondes à jouer : le Duc, comme sur plusieurs périodes du match, perd un rebond tout fait, victime de la pugnacité des verts. Gadiaga, métronome de la machine à jouer de Bopp, fait un dernier petit numéro et sert un coéquipier qui temporise, prend ses aises, shoot et marque un dernier panier à trois points. Le Duc agonise et remercie le ciel de mettre fin à son calvaire. Le cauchemar est terminé, le rêve s'est envolé, Bopp est sacré.
Pourtant, à l'entame de la rencontre, personne parmi le millier d'étudiants présents à Marius Ndiaye pour rendre hommage à une équipe dont le dernier accès à une finale remonte à 1993, n'était prêt à ce scénario, tant les premiers pas des protégés de Parfait Adjivon étaient et déterminés.
A la quatrième minute de jeu déjà, le Duc qui joue à merveille ses phases d'attaque et qui compte sur une paire de grands aux anges, se met à percer allègrement la muraille boppoise. L'équipe de l'université de Dakar prend les rebonds défensifs - puisque Bopp qui multiplie les tirs extérieurs ne trouve pas le succès (0 tirs à 3 points sur 7 tentatives) - et joue la carte du réalisme avec ses forces du moment en privilégiant le jeu de pénétration.
Cette stratégie s'appuie sur les deux intérieurs Mamadou Ndiaye et Abdoul Bâ, auteurs de 15 des 18 points qui permettent au Duc de finir le premier quart temps avec succès (18-12).
Le débat est posé et les options choisies. Ousmane Diallo s'adoube lui-même et s'auto-désigne ''saint coach'', pour administrer une leçon de fausse charité chrétienne, en piégeant le Duc avec une ''défense de zone'' que Sir Parfait, l'autre maître de banc, reconnait n'avoir pas ''pu attaquer''.
La belle harmonie entre les jaunes et noirs sur le terrain et ceux qui garnissent les gradins se casse, lorsque les supporters du Duc s'époumonent à pousser une équipe qui subitement a perdu son âme au point de verser dans le charlatanisme.
Les mauvaises combinaisons, les mauvaises décisions, les mauvais choix de jeu s'amoncellent au passage d'une rédemption méritée de Bopp qui, non seulement met une défense de feu, mais présente un jeu offensif de toute vitesse drivée par Ibrahima Diatta, meneur de jeu et El Hadji Malick Gadiaga, meneur d'équipe qui s'appuie à merveille sur leur grands Robert Mendy et Abdoulaye Seck, pour renverser les choses et mener à la mi-temps par 4 points (28-32).
Les jeux sont presque faits puisque Bopp qui avait maintenu le Duc à seulement dix points offensifs, remet le même système et bloque de nouveau l'équipe étudiante à 5 paniers réussis dans le 3e quart temps, faute de pouvoir compter sur son métronome du demi cercle Abdoul Bâ bloqué sur le banc par trois fautes personnels.
Même stratégie, même tarif de 10 à 20. Bopp, auteur d''entrée d'un 10-0, prend le cap et prend définitivement le chemin de la sainteté par la grâce de ''Saint Ousmane'' et ses ''enfants de cœur'' dont Gadiaga, meilleur marqueur (20 points).