Mamdou Boumi Seck (Douanes): un dunk à l'échauffement
Il se démène comme un beau diable. Sur le terrain glissant de l’école des Douanes ou au stadium Marius Ndiaye, Mamadou Boumi Seck est soumis à une rude défense. Pas trop ménagé pour une majesté, mais le roi de la saison de basket 2006 ne passe pas inaperçu sur le téraflex de Marius Ndiaye avec ses… 2 mètres. Crâne rasé, corps musculeux, le meneur «Gabelou» culmine par sa discrétion et son talent pur. Car, du haut des gradins, sa classe lumineuse a fini d’éblouir les amoureux de la balle orange : «Boumi Seck est au-dessus de la mêlée», sérine un dirigeant de la fédération de basket. «Depuis le début du championnat, les gens en parlaient. Donc, c’est sans surprise que j’ai accueilli ce titre de roi de la saison, mais je suis très content de cette distinction. C’est le résultat du travail, mais aussi de l’aide de mes coéquipiers», savoure, en toute modestie, Mamadou Boumi Sek. Un titre de noblesse qui ne l’empêche pas d’avoir la tête sur les épaules, de révéler cette inconstance qui entache quelque peu le tableau de sa campagne couronnée : «Ma saison est moyenne. Des fois, j’étais à 100 %, des fois à 50», s’évalue le chef d’orchestre de la Douane.
PASSEUR D’EMOTIONS
Meneur de revue, le capitaine de cordée de la Douane a été un serviteur infaillible et un serveur inspiré du collectif «gabelou». Un altruisme épatant qui a nourri la fierté des entraîneurs qui ont escorté sa danse gracieuse sur les parquets. «C’est un vrai talent. Il a un bon potentiel. Il va très vite avec le ballon et sait organiser une équipe, présente Tapha Gaye, le directeur technique de l’As Douanes. Très fort en pénétration, il est capable d’amener son adversaire dans la raquette car, il est relativement grand. Mais, il a besoin d’améliorer son adresse, c’est le seul secteur où il a encore des lacunes.» Une remarque bien justifiée par sa maladresse notée lors de la «belle» du championnat 2006 où Boumi Seck a manqué de sérénité dans les lancers francs. N’empêche, Cheikh Sarr, l’adjoint de Tapha Gaye présentement aux Etats-Unis pour un stage de deux ans à l’Université Delaware, reste convaincu de ses atouts. «Il a une bonne vision de jeu et une bonne prise de décision», se félicite le technicien. Mais, le bonhomme a d’autres points faibles : un jeu défensif quelque peu lâche et une propension à «manger» le ballon : «Il pèche sur le plan défensif, il faut qu’il apprenne aussi à lâcher tôt le ballon», réclame Joahibou Diakhaté son ami et coéquipier à l’As Douanes. Comme quoi, si pétri de qualités soit-il, sa majesté garde encore une marge de progression.
Pourtant rien ne prédestinait ce Lébou au teint clair à fréquenter les terrains de basket. «Au départ, c’était un passe-temps», révèle-t-il. Juste pour suivre les traces de son grand frère et modèle, Aziz Seck, il se met aux joies de la balle orange. Puis, piqué par le virus heureux qui se propage sous l’arceau, il succombe à la tentation. Boumi affûte ses armes au modeste Pikine basket club en petites catégories, avant d’atterrir au terrain de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar de 1996 à 2003. Après un saut à l’Ascc Bopp, il est prêté avec option d’achat à la Douane pour la coupe d’Afrique des clubs de basket en 2004, au Caire. «Le jeu des Douaniers est plus en adéquation avec le mien. La Douane a un jeu rapide fait de contre-attaques de transition, un jeu plus étalé», confie Boumi Seck. Sélectionné en Equipe A en 2003, sous les ordres du même Tapha Gaye, l’homme dont la tâche consiste à mettre en place les attaques, s’acquitte bien de sa tâche de régisseur de jeu. D’où la prémonition de Joahibou Diakhaté : «D’ici deux ans, il sera le meneur titulaire de l’Equipe nationale.» Une prédiction qui a failli se réaliser, mais le sort s’en est mêlé. Victime d’une blessure à la main gauche, le seul local qui était pressenti pour Japon 2006 a raté le coche. N’empêche, son avenir s’annonce en rose ou en orange avec ses «contacts français» dont il préfère taire les identités. Serait-il discret à ce point ? Allez savoir…
HOMME DISCRET MAIS AMBITIEUX
La vérité connue voudrait qu’il soit ambitieux et sérieux. Son amour pour la balle orange ne l’empêche pas de se forger un destin hors des parquets. «Dans le contexte social actuel, beaucoup laissent les études pour le sport, mais, lui parvient à allier les deux, il est en 2e année d’informatique et il respecte les entraînements», souffle son coéquipier Joahibou Diakhaté. C’est dire que la jonction est parfaite entre les études et le basket. Ses deux passions. «Le basket, c’est comme les études», tranche l’intéressé. Inscrit en Bts à l’Institut supérieur d’informatique, il rêve d’un doctorat en informatique comme son frère, Aziz Seck, son idole. De même qu’il avait suivi les pas de son frère à la balle orange, il compte l’égaler en informatique. Un trait de caractère qui séduit son président de club, Cheikh Baba Diop, sous le charme de ce jeune consciencieux D’ailleurs, il lui décerne le titre de «bon étudiant» : «Il a des contacts à l’étranger, mais il privilégie ses études.» Et cette alliance d’ailleurs lui a valu deux titres de coupes du West African University Game, (les championnats universitaires) en 2003 et 2004 et un titre finaliste en 2005 avec la sélection universitaire en compagnie Joahibou Diakhaté et Mayoro Fall. Quelques glorioles qui n’ont jamais gonflé le «melon» d’un garçon «qui n’aime pas trop parler de (lui)».
«Il n’est ni agité, ni bavard», souffle sa maman, Dieynaba Sow. Une discrétion qui n’empêche pas le fils Seck de nourrir le rêve de jouer un jour aux côtés des dieux de la Nba, Dwayne Wade et LeBron James. «Mon ambition est de jouer en Pro A (France) ou en Nba», brandit l’ex-pensionnaire du Duc et de Bopp. D’ailleurs, pour ne pas trop se divertir, il a mis en sursis ses aventures amoureuses. La drague est en veilleuse. «Depuis quelque temps, je ne drague plus, je me concentre plus sur les études et le basket.» A-t-il peur des filles ce grand garçon de 23 ans ? «Non !» rigole-t-il. Et pour montrer sa virilité et laver son ego de mec blessé par l’allusion, il s’emballe : «J’ai eu ma première copine en classe de 5e secondaire et la dernière en date remonte à…quelques mois.» Cependant Souleymane Sall, son capitaine en club, est d’un autre avis. «Il est dangereux», sourit-il, cachottier. Une réputation de briseur de cœur que son ami Diakhaté dégage en ligne de fond. L’avocat de la défense plaide : «On l’a taxé d’être un dragueur, mais, je ne le crois pas. Car depuis deux ans qu’on passe trop de temps ensemble, je dirai qu’il a un comportement de gars sérieux.» Le Roi joue-t-il la diversion ? Même sa mère s’y met : «Quand il était enfant, Mamadou se mettait souvent au lit avec la balle orange qu’il présentait comme sa chérie.»
Casanier, Boumi Seck noie donc sa solitude dans la musique. Le Reggae et Bob Marley sont ses amours d’autant que, le fils de Babacar Seck, un des punks de Lamine Guèye dans les années 70, a une enfance bercée par la musique folk. Mais, l’engagement du Jamaïcain envoûte le fils et son franc parler l’inspire. «Il aime la franchise», confie sa mère. Toutefois, le roi n’aimera pas finir sa saison sur une note noire. «Il faut gagner la coupe du Sénégal, sinon ce serait fatal pour la Douane.» Rendez-vous est donc pris dimanche, face à l’Us Louga, lors de la finale de la coupe du Sénégal pour voir ce que vaut un roi blessé dans son honneur d’avoir manqué le titre de champion 2006 du Sénégal.
PASSEUR D’EMOTIONS
Meneur de revue, le capitaine de cordée de la Douane a été un serviteur infaillible et un serveur inspiré du collectif «gabelou». Un altruisme épatant qui a nourri la fierté des entraîneurs qui ont escorté sa danse gracieuse sur les parquets. «C’est un vrai talent. Il a un bon potentiel. Il va très vite avec le ballon et sait organiser une équipe, présente Tapha Gaye, le directeur technique de l’As Douanes. Très fort en pénétration, il est capable d’amener son adversaire dans la raquette car, il est relativement grand. Mais, il a besoin d’améliorer son adresse, c’est le seul secteur où il a encore des lacunes.» Une remarque bien justifiée par sa maladresse notée lors de la «belle» du championnat 2006 où Boumi Seck a manqué de sérénité dans les lancers francs. N’empêche, Cheikh Sarr, l’adjoint de Tapha Gaye présentement aux Etats-Unis pour un stage de deux ans à l’Université Delaware, reste convaincu de ses atouts. «Il a une bonne vision de jeu et une bonne prise de décision», se félicite le technicien. Mais, le bonhomme a d’autres points faibles : un jeu défensif quelque peu lâche et une propension à «manger» le ballon : «Il pèche sur le plan défensif, il faut qu’il apprenne aussi à lâcher tôt le ballon», réclame Joahibou Diakhaté son ami et coéquipier à l’As Douanes. Comme quoi, si pétri de qualités soit-il, sa majesté garde encore une marge de progression.
Pourtant rien ne prédestinait ce Lébou au teint clair à fréquenter les terrains de basket. «Au départ, c’était un passe-temps», révèle-t-il. Juste pour suivre les traces de son grand frère et modèle, Aziz Seck, il se met aux joies de la balle orange. Puis, piqué par le virus heureux qui se propage sous l’arceau, il succombe à la tentation. Boumi affûte ses armes au modeste Pikine basket club en petites catégories, avant d’atterrir au terrain de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar de 1996 à 2003. Après un saut à l’Ascc Bopp, il est prêté avec option d’achat à la Douane pour la coupe d’Afrique des clubs de basket en 2004, au Caire. «Le jeu des Douaniers est plus en adéquation avec le mien. La Douane a un jeu rapide fait de contre-attaques de transition, un jeu plus étalé», confie Boumi Seck. Sélectionné en Equipe A en 2003, sous les ordres du même Tapha Gaye, l’homme dont la tâche consiste à mettre en place les attaques, s’acquitte bien de sa tâche de régisseur de jeu. D’où la prémonition de Joahibou Diakhaté : «D’ici deux ans, il sera le meneur titulaire de l’Equipe nationale.» Une prédiction qui a failli se réaliser, mais le sort s’en est mêlé. Victime d’une blessure à la main gauche, le seul local qui était pressenti pour Japon 2006 a raté le coche. N’empêche, son avenir s’annonce en rose ou en orange avec ses «contacts français» dont il préfère taire les identités. Serait-il discret à ce point ? Allez savoir…
HOMME DISCRET MAIS AMBITIEUX
La vérité connue voudrait qu’il soit ambitieux et sérieux. Son amour pour la balle orange ne l’empêche pas de se forger un destin hors des parquets. «Dans le contexte social actuel, beaucoup laissent les études pour le sport, mais, lui parvient à allier les deux, il est en 2e année d’informatique et il respecte les entraînements», souffle son coéquipier Joahibou Diakhaté. C’est dire que la jonction est parfaite entre les études et le basket. Ses deux passions. «Le basket, c’est comme les études», tranche l’intéressé. Inscrit en Bts à l’Institut supérieur d’informatique, il rêve d’un doctorat en informatique comme son frère, Aziz Seck, son idole. De même qu’il avait suivi les pas de son frère à la balle orange, il compte l’égaler en informatique. Un trait de caractère qui séduit son président de club, Cheikh Baba Diop, sous le charme de ce jeune consciencieux D’ailleurs, il lui décerne le titre de «bon étudiant» : «Il a des contacts à l’étranger, mais il privilégie ses études.» Et cette alliance d’ailleurs lui a valu deux titres de coupes du West African University Game, (les championnats universitaires) en 2003 et 2004 et un titre finaliste en 2005 avec la sélection universitaire en compagnie Joahibou Diakhaté et Mayoro Fall. Quelques glorioles qui n’ont jamais gonflé le «melon» d’un garçon «qui n’aime pas trop parler de (lui)».
«Il n’est ni agité, ni bavard», souffle sa maman, Dieynaba Sow. Une discrétion qui n’empêche pas le fils Seck de nourrir le rêve de jouer un jour aux côtés des dieux de la Nba, Dwayne Wade et LeBron James. «Mon ambition est de jouer en Pro A (France) ou en Nba», brandit l’ex-pensionnaire du Duc et de Bopp. D’ailleurs, pour ne pas trop se divertir, il a mis en sursis ses aventures amoureuses. La drague est en veilleuse. «Depuis quelque temps, je ne drague plus, je me concentre plus sur les études et le basket.» A-t-il peur des filles ce grand garçon de 23 ans ? «Non !» rigole-t-il. Et pour montrer sa virilité et laver son ego de mec blessé par l’allusion, il s’emballe : «J’ai eu ma première copine en classe de 5e secondaire et la dernière en date remonte à…quelques mois.» Cependant Souleymane Sall, son capitaine en club, est d’un autre avis. «Il est dangereux», sourit-il, cachottier. Une réputation de briseur de cœur que son ami Diakhaté dégage en ligne de fond. L’avocat de la défense plaide : «On l’a taxé d’être un dragueur, mais, je ne le crois pas. Car depuis deux ans qu’on passe trop de temps ensemble, je dirai qu’il a un comportement de gars sérieux.» Le Roi joue-t-il la diversion ? Même sa mère s’y met : «Quand il était enfant, Mamadou se mettait souvent au lit avec la balle orange qu’il présentait comme sa chérie.»
Casanier, Boumi Seck noie donc sa solitude dans la musique. Le Reggae et Bob Marley sont ses amours d’autant que, le fils de Babacar Seck, un des punks de Lamine Guèye dans les années 70, a une enfance bercée par la musique folk. Mais, l’engagement du Jamaïcain envoûte le fils et son franc parler l’inspire. «Il aime la franchise», confie sa mère. Toutefois, le roi n’aimera pas finir sa saison sur une note noire. «Il faut gagner la coupe du Sénégal, sinon ce serait fatal pour la Douane.» Rendez-vous est donc pris dimanche, face à l’Us Louga, lors de la finale de la coupe du Sénégal pour voir ce que vaut un roi blessé dans son honneur d’avoir manqué le titre de champion 2006 du Sénégal.