«Dans un tel contexte, les coaches locaux ne font pas l’affaire»
Boniface, comme ça se passe pour vous à Malaga ?
Tout se passe bien. On poursuit la saison. Dimanche dernier, on a joué la Coupe du Roi. Malheureusement, on a perdu en prolongation. Au niveau du championnat, nous sommes dans les cinq premiers. Cela constitue une bonne performance au regard de l’objectif du club qui est de finir, au pire des cas, dans les cinq premiers. Malheureusement, on a perdu aussi en Euroligue, face au Partizan de Belgrade. Ce qui nous élimine mathématiquement des quarts de finale. Mais bon, c’est la vie, c’est le sport.
Vous évoluez à Malaga depuis quand ?
Depuis l’année dernière. En fait, l’année d’avant, je n’ai disputé que les play off. Je venais de la Russie. Cette année, ce sera ma deuxième saison. C’est une équipe compétitive. L’année dernière, on est allé jusqu’en demi-finale des play off. C’est une équipe qui évolue également en Euroligue. C’est un club bien organisé. Le quatrième club d’Espagne. Un des clubs forts d’Europe. C’est un rêve pour beaucoup de joueurs qui sont en Europe d’y évoluer. Ensuite, c’est une des plus belles villes d’Europe. Surtout par rapport au climat. Contrairement en Russie, ici il fait chaud toute l’année, Il n’y a pas de neige. C’est très beau.
Y a-t-il d’autres Sénégalais qui évoluent dans le championnat espagnol ?
Il y a Gomis qui est d’origine sénégalaise mais français de nationalité. Sinon, je suis le seul africain dans mon club. Il y a aussi Sitapha Savané. Pour nous deux sénégalais, cela se passe bien. Sitapha a quasiment fait six ans en Espagne. C’est un joueur très respecté. Depuis que je suis là aussi, j’essaie de me faire un nom. Dieu merci, tout se passe bien. Je me suis fait une place au sein de l’équipe. La difficulté réside surtout dans l’utilisation des étrangers dans un club qui est limité à deux. Contrairement à la France où il y a plus d’ouverture. C’est peut-être la raison pour laquelle, il n’y a pas beaucoup d’africains, ici.
Qu’est-ce qui a été déterminant dans le choix de Malaga ?
J’ai reçu l’invitation au moment où je jouais les play off en Russie. Mon manager m’a appelé pour me dire : «Malaga a besoin de toi, demain.» Le club avait besoin d’un pivot. J’ai demandé si c’était demain, impérativement. Et là, il a répondu : «Oui, oui, demain !» C’est ainsi que j’ai rejoint Malaga. J’ai signé un contrat de deux ans.
Vous avez évolué en Nba. Est-ce que le championnat américain ne vous manque pas ?
Non, non ! Avant d’y aller, c’était un rêve. Mais après l’expérience que j’ai eue là-bas, jouer dans un grand club d’Europe, me paraissait plus pertinent. C’est vrai que cela a été une expérience positive. Mais pour l’instant, rester en Europe est ma priorité. C’est ma dernière année de contrat. Peut-être que je vais rester, sinon j’irai dans un autre club, toujours en Europe. Un club qui joue l’Euroligue. Peut-être, je peux aller faire des camps aux Etats-Unis, si un club m’appelle. Mais, y rester, je ne le pense pas.
Est-ce à dire que vous avez tourné la page de la Nba ?
Pas totalement ! D’ailleurs, dimanche dernier, les dirigeants de Washington Wizards ont approché mon agent pour lui signifier qu’ils s’intéressent à moi. Vous savez, c’est très compliqué, la Nba. Mais aujourd’hui, ce n’est pas ma priorité. Maintenant, si l’opportunité se présente, je vais analyser la situation. Mais, pour vous dire vrai, je n’y crois pas trop. Je pense que mon avenir, c’est en Europe. Aujourd’hui, j’ai connu l’Euroligue, une compétition très relevée. J’ai pu montrer aux gens que je pouvais jouer à ce niveau. J’ai pu me faire une bonne réputation. Ce ne serait pas un problème pour moi, d’avoir un club ici, en Grèce, en Russie. Je suis ouvert à toutes les options. L’important pour moi, c’est d’avoir un grand club. Et, il y en a une dizaine en Europe.
Parlons de l’Equipe nationale. Avez-vous des nouvelles de la Tanière ?
Oui ! Dimanche dernier, j’ai parlé avec coach Abdou «Adidas». Il m’a expliqué un peu la situation. Et comme tout le monde le sait, il est toujours en litige avec le gouvernement. Ils ne l’ont toujours pas payé. Ca n’est pas normal. Et de l’autre côté, il y a le président (de la fédération, Ass Gaye) qui est en train de le supplier de venir parce qu’ils n’ont pas de solutions. Vraiment je ne comprends pas. En tous les cas moi, je lui ai dit que j’étais toujours derrière lui. Je sais qu’il est prêt à venir. Mais, il faut un signal fort venant des autorités sportives. J’espère qu’il va revenir. De toutes les façons, s’il revient, je serai là.
Vous a-t-il dit qu’il avait pris la décision de ne plus venir ?
En fait, j’ai lu dans un entretien (Le Quotidien du 7 février 2009) qu’il n’allait plus revenir. Je l’ai appelé et j’en ai discuté avec lui. C’est vrai qu’il a décidé de ne plus revenir à cause de ce qui s’est passé. Mais, il faut savoir que c’est un homme honnête qui aime son pays et qui a envie de travailler pour son pays. On le soutient dans sa démarche. Ce n’est pas bien qu’il ne soit pas payé. Et je sais que s’il vient, ce ne sera pas pour l’argent. C’est plutôt pour l’équipe et pour le peuple sénégalais. Il est prêt à faire des sacrifices pour revenir. Il faudra que tout le monde le soutienne pour qu’il puisse revenir.
En dehors de lui, êtes-vous en contact avec d’autres dirigeants ?
Non ! C’est dommage. Je n’ai pas parlé qu’avec Gallo (Amadou, le Manager général) qui était de passage à Malaga, il y a quelques mois. Lui aussi m’avait fait part de son souhait de voir coach Abdou revenir. C’est avec lui seulement que j’ai pu discuter. Maintenant, si je viens au Sénégal et que le problème n’est toujours pas réglé, j’essayerai de parler avec le président de la fédération. Quant au ministère, je pense qu’à mon niveau, ce serait très difficile. Mais à travers les journaux, on lancera notre message et notre appel pour que l’Etat lui paie son argent. Nous sommes décidés à soutenir «Adidas».
On sent que vous tenez beaucoup à ce que «Adidas» reprenne l’équipe…
N’oublions pas que c’est lui qui nous a qualifiés à la Coupe du Monde (2006). Ce qui représente une grosse performance. Nous sommes les ambassadeurs du Sénégal partout où on se trouve. Aujourd’hui, Sitapha Savané et moi, on nous parle en tant que sportifs sénégalais. On n’arrête pas de demander à «Adidas» de revenir. Que ce soit moi, Malèye Ndoye, Babou Cissé... Ce que les gens ne savent pas, c’est que c’est lui qui peut sauver la situation. Cela nous gêne d’entendre tout le temps de la part des gens sur place, qui s’interrogent sur le pourquoi on n’a pas une grande équipe, alors qu’il y a de bons joueurs qui jouent dans de grands clubs en Europe, aux Etats-Unis. C’est parce qu’ils ne savent pas ce qui se passe sur place. Il y a des problèmes d’organisation, de ministère, de fédération… Personnellement, je peux venir en Equipe nationale sans qu’on ne me paye un sou, cela ne me dérange pas. Aujourd’hui, gagner un Championnat d’Afrique serait un honneur pour moi, pour tous les Sénégalais. Et, je sais qu’on en est capable. Ce n’est pas normal qu’on ait quatre joueurs qui jouent en Euroligue et qu’on n’arrive pas à gagner quelque chose. Il n’y a aucun pays qui totalise autant de joueurs de haut niveau. On a des joueurs qui jouent en Nba. Comment cela se fait-il qu’on ne soit pas les meilleurs en Afrique ? Ca n’est pas normal. Je peux comprendre que la fédération n’ait pas d’argent. Mais, le ministre des Sports ne peut pas dire qu’il n’en a pas pour le basket, au moment où il n’y a pas de compétitions internationales pour le football. On a juste besoin d’un tout petit peu pour être présent aux grands rendez-vous. On va travailler dur pendant deux ans pour, peut-être, gagner quelque chose au bout. Nous, on y croit fermement. Gagner la Coupe d’Afrique, ce sera une bonne publicité pour le Sénégal. Le basket, c’est le deuxième sport mondial. La discipline qui se développe aujourd’hui le plus rapidement au monde. Aux Jeux Olympiques, le basket est une attraction. Il faut que nos dirigeants le comprennent.
A vous entendre parler, on sent que vous avez envie de revenir en Equipe nationale…
Mais le Sénégal, c’est mon pays. J’ai les moyens, à travers le basket, de présenter le Sénégal partout où je vais. Partout en Europe, on connaît Boniface Ndong, Sitapha Savané, Desagana Diop, Malèye Ndoye, Babou Cissé... C’est vrai que gagner la Coupe d’Afrique sera une bonne chose pour nous les joueurs. Mais, je le répète ce sera également une bonne publicité pour le Sénégal. On ne demande pas les mêmes moyens dont on dispose ici. On sait que c’est impossible. On veut juste le minimum.
Seriez-vous là, si toutefois «Adidas» ne venait pas ?
Alors là, ce sera très difficile. Je vais vous donner les raisons. Aujourd’hui, j’ai 31 ans. Je ne peux plus faire partie d’un programme à long terme. Mais plutôt à court terme. C’est difficile de jouer pendant la saison et les vacances. Si on amène un nouveau coach, il sera obligé de recommencer un nouveau plan. Et cela demande la connaissance des joueurs. On ne fabrique pas une équipe en une année. Par contre, si «Adidas» revient, on gagne du temps. On connaît son système de jeu. Cela facilite beaucoup de choses, parce que les acquis sont là. C’est vrai que je ne suis pas catégorique dans ma démarche. Je pourrai revenir s’il y a quelqu’un d’autre. Mais, je pense qu’on perdra plus de temps avec un autre qu’avec «Adidas». Car, sans «Adidas», on va vers l’inconnu. Et cela, tous les joueurs le savent. Ce n’est pas seulement une règle pour moi. Elle est valable pour quasiment tous les joueurs. C’est une logique de sport.
Pensez-vous que les dirigeants le savent aussi ?
Je ne sais pas. J’espère qu’ils le savent. Mais, comme je l’ai dit, avec un peu de volonté, «Adidas» peut revenir. Et, je sais qu’il veut revenir.
Au cas où «Adidas» ne viendrait pas, qui pourrait coacher l’Equipe nationale ?
Honnêtement, je n’ai aucun nom. Je peux dire que mon entraîneur à Malaga est intéressé. Mais, il ne connaît pas l’Afrique, les joueurs. Ce n’est pas évident. Une équipe, c’est trop complexe. Il faut une intimité, du temps. «Adidas» a réussi à faire fonctionner les choses dans un délai très court. S’il revient, ce sera juste une continuité. Je ne dis pas que c’est le meilleur, mais il fera certainement le meilleur travail.
Comme alternative, on a parlé de Aimé Toupane. Qu’en pensez-vous ?
J’ai entendu parler de lui. Personnellement, je ne le connais pas. Je l’ai côtoyé en France. J’ai joué contre son équipe lorsqu’il était à Clermont Ferrand. Nous n’avons jamais discuté. Donc, je ne peux pas dire me prononcer à son sujet.
Et un entraîneur local ?
Là, ce sera encore plus difficile. Je ne dis pas qu’on n’a pas de bons entraîneurs. Mais, il y a un problème d’expérience qui se pose. Moustapha Gaye, Parfait Adjivon, ce sont tous de très bons entraîneurs. Mais, ils n’ont pas encore l’expérience de la compétition internationale. Gagner un match dans les dernières secondes, mettre en place un choix tactique payant, ce sont de petits trucs que les entraîneurs locaux n’ont pas encore. Il faut aussi savoir jouer avec la pression. J’ai perdu la Coupe du Roi, après prolongations, j’ai joué l’Euroligue également. C’est dans ces moments-là, dans les dernières secondes, qu’on a besoin de la touche du coach. Parfois, seul le talent ne suffit pas. Pour augmenter nos chances, je dis donc que «Adidas» serait mieux qu’un Tapha Gaye ou un Parfait. Maintenant, on peut les prendre pour qu’ils apprennent. Dans le futur, ce sera à eux de coacher l’Equipe nationale. Mais, sincèrement dans un tel contexte, les coaches locaux ne font pas l’affaire.
Seriez-vous partant pour le Tournoi préliminaire de la Can, prévu en mai prochain à Bamako ?
Non ! D’ailleurs, j’en ai parlé avec coach Abdou. C’est impossible. Je ne pourrais pas être présent au Tournoi de Bamako. Si c’est au mois de mai, on est en play off. Je n’aurai pas l’autorisation de mon club. Tant que la saison n’est pas terminée, c’est sûr que mon club ne va pas me libérer. Ce sont des gens qui investissent beaucoup d’argent. Chaque match est très important pour nous. L’avenir du club en dépend. Je ne serai libre qu’à la fin de la saison. Notre dernier match, c’est le 25 juin. A moins qu’on ne soit éliminé plus tôt.
Avez-vous des nouvelles des autres joueurs de la sélection nationale ?
Oui, Malèye Ndoye je lui ai écrit dimanche dernier. Il a gagné la «Semaine des As», alors que moi, je perdais (rires). Sinon Sitapha, on est ensemble ici. J’ai joué contre lui récemment. J’ai rencontré le même jour son frère, Lamine Savané. Il était là pour voir le match. Par contre, Pape Sow, depuis qu’il est parti en Italie, je n’ai plus de ses nouvelles. Desagana, de temps en temps, on se parle au téléphone. Matar Ndiaye, je l’ai eu récemment. Disons que, nous qui sommes de la génération de 2005, nous sommes toujours restés des potes. Il n’y a que Jules Camara, Jules Wane…que j’ai un peu perdu de vue.
Boniface, comme ça se passe pour vous à Malaga ?
Tout se passe bien. On poursuit la saison. Dimanche dernier, on a joué la Coupe du Roi. Malheureusement, on a perdu en prolongation. Au niveau du championnat, nous sommes dans les cinq premiers. Cela constitue une bonne performance au regard de l’objectif du club qui est de finir, au pire des cas, dans les cinq premiers. Malheureusement, on a perdu aussi en Euroligue, face au Partizan de Belgrade. Ce qui nous élimine mathématiquement des quarts de finale. Mais bon, c’est la vie, c’est le sport.
Vous évoluez à Malaga depuis quand ?
Depuis l’année dernière. En fait, l’année d’avant, je n’ai disputé que les play off. Je venais de la Russie. Cette année, ce sera ma deuxième saison. C’est une équipe compétitive. L’année dernière, on est allé jusqu’en demi-finale des play off. C’est une équipe qui évolue également en Euroligue. C’est un club bien organisé. Le quatrième club d’Espagne. Un des clubs forts d’Europe. C’est un rêve pour beaucoup de joueurs qui sont en Europe d’y évoluer. Ensuite, c’est une des plus belles villes d’Europe. Surtout par rapport au climat. Contrairement en Russie, ici il fait chaud toute l’année, Il n’y a pas de neige. C’est très beau.
Y a-t-il d’autres Sénégalais qui évoluent dans le championnat espagnol ?
Il y a Gomis qui est d’origine sénégalaise mais français de nationalité. Sinon, je suis le seul africain dans mon club. Il y a aussi Sitapha Savané. Pour nous deux sénégalais, cela se passe bien. Sitapha a quasiment fait six ans en Espagne. C’est un joueur très respecté. Depuis que je suis là aussi, j’essaie de me faire un nom. Dieu merci, tout se passe bien. Je me suis fait une place au sein de l’équipe. La difficulté réside surtout dans l’utilisation des étrangers dans un club qui est limité à deux. Contrairement à la France où il y a plus d’ouverture. C’est peut-être la raison pour laquelle, il n’y a pas beaucoup d’africains, ici.
Qu’est-ce qui a été déterminant dans le choix de Malaga ?
J’ai reçu l’invitation au moment où je jouais les play off en Russie. Mon manager m’a appelé pour me dire : «Malaga a besoin de toi, demain.» Le club avait besoin d’un pivot. J’ai demandé si c’était demain, impérativement. Et là, il a répondu : «Oui, oui, demain !» C’est ainsi que j’ai rejoint Malaga. J’ai signé un contrat de deux ans.
Vous avez évolué en Nba. Est-ce que le championnat américain ne vous manque pas ?
Non, non ! Avant d’y aller, c’était un rêve. Mais après l’expérience que j’ai eue là-bas, jouer dans un grand club d’Europe, me paraissait plus pertinent. C’est vrai que cela a été une expérience positive. Mais pour l’instant, rester en Europe est ma priorité. C’est ma dernière année de contrat. Peut-être que je vais rester, sinon j’irai dans un autre club, toujours en Europe. Un club qui joue l’Euroligue. Peut-être, je peux aller faire des camps aux Etats-Unis, si un club m’appelle. Mais, y rester, je ne le pense pas.
Est-ce à dire que vous avez tourné la page de la Nba ?
Pas totalement ! D’ailleurs, dimanche dernier, les dirigeants de Washington Wizards ont approché mon agent pour lui signifier qu’ils s’intéressent à moi. Vous savez, c’est très compliqué, la Nba. Mais aujourd’hui, ce n’est pas ma priorité. Maintenant, si l’opportunité se présente, je vais analyser la situation. Mais, pour vous dire vrai, je n’y crois pas trop. Je pense que mon avenir, c’est en Europe. Aujourd’hui, j’ai connu l’Euroligue, une compétition très relevée. J’ai pu montrer aux gens que je pouvais jouer à ce niveau. J’ai pu me faire une bonne réputation. Ce ne serait pas un problème pour moi, d’avoir un club ici, en Grèce, en Russie. Je suis ouvert à toutes les options. L’important pour moi, c’est d’avoir un grand club. Et, il y en a une dizaine en Europe.
Parlons de l’Equipe nationale. Avez-vous des nouvelles de la Tanière ?
Oui ! Dimanche dernier, j’ai parlé avec coach Abdou «Adidas». Il m’a expliqué un peu la situation. Et comme tout le monde le sait, il est toujours en litige avec le gouvernement. Ils ne l’ont toujours pas payé. Ca n’est pas normal. Et de l’autre côté, il y a le président (de la fédération, Ass Gaye) qui est en train de le supplier de venir parce qu’ils n’ont pas de solutions. Vraiment je ne comprends pas. En tous les cas moi, je lui ai dit que j’étais toujours derrière lui. Je sais qu’il est prêt à venir. Mais, il faut un signal fort venant des autorités sportives. J’espère qu’il va revenir. De toutes les façons, s’il revient, je serai là.
Vous a-t-il dit qu’il avait pris la décision de ne plus venir ?
En fait, j’ai lu dans un entretien (Le Quotidien du 7 février 2009) qu’il n’allait plus revenir. Je l’ai appelé et j’en ai discuté avec lui. C’est vrai qu’il a décidé de ne plus revenir à cause de ce qui s’est passé. Mais, il faut savoir que c’est un homme honnête qui aime son pays et qui a envie de travailler pour son pays. On le soutient dans sa démarche. Ce n’est pas bien qu’il ne soit pas payé. Et je sais que s’il vient, ce ne sera pas pour l’argent. C’est plutôt pour l’équipe et pour le peuple sénégalais. Il est prêt à faire des sacrifices pour revenir. Il faudra que tout le monde le soutienne pour qu’il puisse revenir.
En dehors de lui, êtes-vous en contact avec d’autres dirigeants ?
Non ! C’est dommage. Je n’ai pas parlé qu’avec Gallo (Amadou, le Manager général) qui était de passage à Malaga, il y a quelques mois. Lui aussi m’avait fait part de son souhait de voir coach Abdou revenir. C’est avec lui seulement que j’ai pu discuter. Maintenant, si je viens au Sénégal et que le problème n’est toujours pas réglé, j’essayerai de parler avec le président de la fédération. Quant au ministère, je pense qu’à mon niveau, ce serait très difficile. Mais à travers les journaux, on lancera notre message et notre appel pour que l’Etat lui paie son argent. Nous sommes décidés à soutenir «Adidas».
On sent que vous tenez beaucoup à ce que «Adidas» reprenne l’équipe…
N’oublions pas que c’est lui qui nous a qualifiés à la Coupe du Monde (2006). Ce qui représente une grosse performance. Nous sommes les ambassadeurs du Sénégal partout où on se trouve. Aujourd’hui, Sitapha Savané et moi, on nous parle en tant que sportifs sénégalais. On n’arrête pas de demander à «Adidas» de revenir. Que ce soit moi, Malèye Ndoye, Babou Cissé... Ce que les gens ne savent pas, c’est que c’est lui qui peut sauver la situation. Cela nous gêne d’entendre tout le temps de la part des gens sur place, qui s’interrogent sur le pourquoi on n’a pas une grande équipe, alors qu’il y a de bons joueurs qui jouent dans de grands clubs en Europe, aux Etats-Unis. C’est parce qu’ils ne savent pas ce qui se passe sur place. Il y a des problèmes d’organisation, de ministère, de fédération… Personnellement, je peux venir en Equipe nationale sans qu’on ne me paye un sou, cela ne me dérange pas. Aujourd’hui, gagner un Championnat d’Afrique serait un honneur pour moi, pour tous les Sénégalais. Et, je sais qu’on en est capable. Ce n’est pas normal qu’on ait quatre joueurs qui jouent en Euroligue et qu’on n’arrive pas à gagner quelque chose. Il n’y a aucun pays qui totalise autant de joueurs de haut niveau. On a des joueurs qui jouent en Nba. Comment cela se fait-il qu’on ne soit pas les meilleurs en Afrique ? Ca n’est pas normal. Je peux comprendre que la fédération n’ait pas d’argent. Mais, le ministre des Sports ne peut pas dire qu’il n’en a pas pour le basket, au moment où il n’y a pas de compétitions internationales pour le football. On a juste besoin d’un tout petit peu pour être présent aux grands rendez-vous. On va travailler dur pendant deux ans pour, peut-être, gagner quelque chose au bout. Nous, on y croit fermement. Gagner la Coupe d’Afrique, ce sera une bonne publicité pour le Sénégal. Le basket, c’est le deuxième sport mondial. La discipline qui se développe aujourd’hui le plus rapidement au monde. Aux Jeux Olympiques, le basket est une attraction. Il faut que nos dirigeants le comprennent.
A vous entendre parler, on sent que vous avez envie de revenir en Equipe nationale…
Mais le Sénégal, c’est mon pays. J’ai les moyens, à travers le basket, de présenter le Sénégal partout où je vais. Partout en Europe, on connaît Boniface Ndong, Sitapha Savané, Desagana Diop, Malèye Ndoye, Babou Cissé... C’est vrai que gagner la Coupe d’Afrique sera une bonne chose pour nous les joueurs. Mais, je le répète ce sera également une bonne publicité pour le Sénégal. On ne demande pas les mêmes moyens dont on dispose ici. On sait que c’est impossible. On veut juste le minimum.
Seriez-vous là, si toutefois «Adidas» ne venait pas ?
Alors là, ce sera très difficile. Je vais vous donner les raisons. Aujourd’hui, j’ai 31 ans. Je ne peux plus faire partie d’un programme à long terme. Mais plutôt à court terme. C’est difficile de jouer pendant la saison et les vacances. Si on amène un nouveau coach, il sera obligé de recommencer un nouveau plan. Et cela demande la connaissance des joueurs. On ne fabrique pas une équipe en une année. Par contre, si «Adidas» revient, on gagne du temps. On connaît son système de jeu. Cela facilite beaucoup de choses, parce que les acquis sont là. C’est vrai que je ne suis pas catégorique dans ma démarche. Je pourrai revenir s’il y a quelqu’un d’autre. Mais, je pense qu’on perdra plus de temps avec un autre qu’avec «Adidas». Car, sans «Adidas», on va vers l’inconnu. Et cela, tous les joueurs le savent. Ce n’est pas seulement une règle pour moi. Elle est valable pour quasiment tous les joueurs. C’est une logique de sport.
Pensez-vous que les dirigeants le savent aussi ?
Je ne sais pas. J’espère qu’ils le savent. Mais, comme je l’ai dit, avec un peu de volonté, «Adidas» peut revenir. Et, je sais qu’il veut revenir.
Au cas où «Adidas» ne viendrait pas, qui pourrait coacher l’Equipe nationale ?
Honnêtement, je n’ai aucun nom. Je peux dire que mon entraîneur à Malaga est intéressé. Mais, il ne connaît pas l’Afrique, les joueurs. Ce n’est pas évident. Une équipe, c’est trop complexe. Il faut une intimité, du temps. «Adidas» a réussi à faire fonctionner les choses dans un délai très court. S’il revient, ce sera juste une continuité. Je ne dis pas que c’est le meilleur, mais il fera certainement le meilleur travail.
Comme alternative, on a parlé de Aimé Toupane. Qu’en pensez-vous ?
J’ai entendu parler de lui. Personnellement, je ne le connais pas. Je l’ai côtoyé en France. J’ai joué contre son équipe lorsqu’il était à Clermont Ferrand. Nous n’avons jamais discuté. Donc, je ne peux pas dire me prononcer à son sujet.
Et un entraîneur local ?
Là, ce sera encore plus difficile. Je ne dis pas qu’on n’a pas de bons entraîneurs. Mais, il y a un problème d’expérience qui se pose. Moustapha Gaye, Parfait Adjivon, ce sont tous de très bons entraîneurs. Mais, ils n’ont pas encore l’expérience de la compétition internationale. Gagner un match dans les dernières secondes, mettre en place un choix tactique payant, ce sont de petits trucs que les entraîneurs locaux n’ont pas encore. Il faut aussi savoir jouer avec la pression. J’ai perdu la Coupe du Roi, après prolongations, j’ai joué l’Euroligue également. C’est dans ces moments-là, dans les dernières secondes, qu’on a besoin de la touche du coach. Parfois, seul le talent ne suffit pas. Pour augmenter nos chances, je dis donc que «Adidas» serait mieux qu’un Tapha Gaye ou un Parfait. Maintenant, on peut les prendre pour qu’ils apprennent. Dans le futur, ce sera à eux de coacher l’Equipe nationale. Mais, sincèrement dans un tel contexte, les coaches locaux ne font pas l’affaire.
Seriez-vous partant pour le Tournoi préliminaire de la Can, prévu en mai prochain à Bamako ?
Non ! D’ailleurs, j’en ai parlé avec coach Abdou. C’est impossible. Je ne pourrais pas être présent au Tournoi de Bamako. Si c’est au mois de mai, on est en play off. Je n’aurai pas l’autorisation de mon club. Tant que la saison n’est pas terminée, c’est sûr que mon club ne va pas me libérer. Ce sont des gens qui investissent beaucoup d’argent. Chaque match est très important pour nous. L’avenir du club en dépend. Je ne serai libre qu’à la fin de la saison. Notre dernier match, c’est le 25 juin. A moins qu’on ne soit éliminé plus tôt.
Avez-vous des nouvelles des autres joueurs de la sélection nationale ?
Oui, Malèye Ndoye je lui ai écrit dimanche dernier. Il a gagné la «Semaine des As», alors que moi, je perdais (rires). Sinon Sitapha, on est ensemble ici. J’ai joué contre lui récemment. J’ai rencontré le même jour son frère, Lamine Savané. Il était là pour voir le match. Par contre, Pape Sow, depuis qu’il est parti en Italie, je n’ai plus de ses nouvelles. Desagana, de temps en temps, on se parle au téléphone. Matar Ndiaye, je l’ai eu récemment. Disons que, nous qui sommes de la génération de 2005, nous sommes toujours restés des potes. Il n’y a que Jules Camara, Jules Wane…que j’ai un peu perdu de vue.