Boris Diaw, que nous vaut cette présence au Sénégal ?
Depuis trois ans, chaque été je viens au Sénégal pour voir ma famille. J’ai la moitié de ma famille à Dakar. Et j’aime bien visiter ce pays. Spécialement cette année, j’en ai profité pour organiser un camp de basket en association avec le club de l’Ascc Bopp. On a réussi à mettre en place cela grâce à la motivation de tout le monde.
Peut-on savoir ce qui vous lie à Bopp ?
Spécifiquement, je ne connaissais pas cette école de basket. Mais par le biais de Babacar Cissé (capitaine des Lions et ex-pensionnaire de Bopp) avec qui j’ai joué en Pro A, j’ai fait la connaissance du club de Bopp. C’est lui (Babou Cissé) qui nous a dit qu’il venait de cette école et qu’il y a un bon site qui s’occupe des gosses du quartier et c’est parti de là. C’est comme cela que j’ai découvert ce club.
Ce camp basket fait-il désormais partie de votre calendrier ?
C’est le souhait qu’on a. D’autant que je suis très content du déroulement de cette première édition. On va essayer de pérenniser cela en changeant la formule. On ne sait pas encore sous quelle forme cela va se faire, mais on va essayer de faire un camp un peu plus long. On n’a pas encore les dates parce que cela dépend du calendrier des matches de l’Equipe de France et de mon club. Mais on va essayer de le faire chaque année.
Quel est le bilan de cette première édition ?
Les jeunes ont beaucoup de potentiels, par rapport aux camps que j’organise régulièrement en France. Ce sont des jeunes qui, pour le même âge, ont beaucoup de qualités physiques. Ils sont très grands de taille, ils ont beaucoup de vitesse et sont explosifs. Maintenant, il faut travailler sur les qualités techniques qui vont s’appuyer sur les qualités physiques.
Ce camp, est-ce pour vous une façon de participer au développement du basket sénégalais ?
J’essaie d’aider que cela soit dans le basket ou ailleurs. Mon association Babac-Ards essaie de contribuer au développement dans le basket et dans d’autres secteurs. Actuellement, on a un partenariat de travail avec l’Empire des Enfants. L’association est en place depuis quand ? C’est tout nouveau, cela a été long de la mettre en place. D’ailleurs, ce camp est la première action qu’on fait. On va continuer. On va pérenniser cela. On va essayer de revenir l’année prochaine. Babac-Ards, le nom de l’association, est un jeu de mot, car mon deuxième prénom, c’est Babacar.
Pouvez-vous revenir sur vos origines sénégalaises ?
Mon père est 100 % sénégalais (Ndlr : Me Issa Diaw), mais moi je suis né en France et j’ai grandi avec la culture française. Je suis 50 % Français et 50 % Sénégalais.
Avez-vous hésité entre le maillot sénégalais et la tunique de l’Equipe de France ?
Non, comme j’ai grandi en France, c’est tout naturellement que je me suis tourné vers l’Equipe nationale de France. Et à partir du moment où à 15 ans j’étais déjà en Equipe de France, je ne pouvais plus changer de nationalité.
L’année dernière, vous avez été le joueur qui a le plus progressé en Nba. L’Amérique a découvert un autre Boris Diaw…
C’est quelque chose qui fait plaisir. Vu que l’année d’avant je n’avais pas l’occasion d’avoir beaucoup de temps de jeu à Atlanta. A Phœnix, j’ai trouvé une équipe où je me sentais très bien. Donc, j’ai pu m’exprimer et j’ai été très touché d’avoir ce titre. Maintenant, pour la saison à venir, il faut que je continue de progresser. Mon but est d’essayer d’être meilleur chaque année et toujours apprendre quelque chose. Déjà, étant le joueur qui a le plus progressé cette année, cela va être dur de progresser davantage.
Avez-vous des relations avec les joueurs sénégalais évoluant en Nba ?
Je les connais très bien et je les vois régulièrement. J’ai joué avec Mamadou Ndiaye à Atlanta, mais maintenant, il est en Grèce. Il y a Desagana Diop (Dallas) et Pape Sow (Toronto Raptors) que je croise régulièrement. Il y a aussi Boniface Ndong (Los Angeles Clippers), chez qui j’ai mangé du thiebou dieun (Riz au poisson) à Los Angeles.
Comment appréciez-vous le parcours de l’Equipe de France lors du dernier Mondial au Japon ?
On est très content de cette cinquième place. C’est une bonne place si on regarde les quatre équipes qui sont devant nous, l’Espagne, la Grèce, les Etats-Unis et l’Argentine. Ce sont des équipes qui sont au-dessus de nous aujourd’hui. Donc le fait d’avoir accroché cette 5e place est une bonne chose pour le futur. On a une équipe jeune qui va progresser. Dans le futur, on va essayer d’aller plus haut, mais là on avance pas à pas.
Le Sénégal était aussi à ce rendez-vous japonais, comment jugez-vous son niveau de basket ?
C’est sûr que cela a été un Mondial difficile pour le Sénégal. Même si je pense que c’est déjà une bonne chose d’être au championnat du monde. Et, c’est une équipe qui a beaucoup de jeunes joueurs plein de potentialités pour les années futures. Le problème qu’il y a, c’est qu’ils n’ont pas pu amener des joueurs évoluant en Nba. Mais j’espère que, dans le futur, la fédération pourra s’occuper des assurances des joueurs et que le Sénégal pourra jouer avec la meilleure équipe possible. Je pense que si le Sénégal joue avec ses meilleurs joueurs à travers le monde, il a de fortes chances de faire quelque chose dans les compétitions internationales.