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ENTRETIEN AVEC MAKHTAR NDIAYE, ANCIEN CAPITAINE DES 'LIONS':'La Can 2007 restera un moment triste de ma carrière'

Il était entré sur la scène internationale lors du championnat díAfrique d'Angola de 1989. A l'âge de 17 ans. C'est encore par l'Angola qu'il en ressort après un autre banquet continental. A moins d'un autre revirement de dernière minute, Makhtar Ndiaye, premier basketteur sénégalais en Nba, voit se terminer une idylle de 18 années avec l'équipe nationale du Sénégal. La fin n'est pas celle qu'il aurait aimée avoir, mais la "grande gueule" de la tanière aura passé du bon temps avec plusieurs générations de "Lions". Entretien.   


ALEXIS DACOSTA Walf Sports



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Walf Sports : Vous avez été tiré de votre retraite internationale pour la Can-2007. Cette campagne était-elle pour vous la dernière ?

Makhtar Ndiaye : Franchement, je ne sais pas. J'espère que ce sera la dernière. On verra avec les aléas du basket sénégalais. Je pense qu'on n'aura plus à faire appel à moi à la dernière minute. Malgré tout, c'est toujours un honneur pour moi de défendre les couleurs de mon pays. Je trouve que c'était un malheureux concours de circonstances qui a fait que je me suis retrouvé avec le maillot. Malheureusement, on n'a pas accompli ce qu'on voulait faire. Et quelque part, ça m'a laissé un goût amer. Notre parcours m'a beaucoup fait mal. Parce que pour la première fois, je me retrouve éliminé au premier tour et pour la première fois je ne joue pas pour une médaille.

 

N'avez-vous pas l'impression d'avoir été là que pour le décor, que c'était la Can de trop ?

Non pas du tout. Parce que jusqu'à présent je me sens bien. Je peux apporter beaucoup à l'équipe. Et puis, l'année dernière, j'ai fait une excellente saison avec mon club Levallois (Pro B, France, ndlr). Il me reste encore du basket. Quand je suis sur le terrain, je me donne à fond. Donc ce n'était pas une Can de trop. Car si je m'étais mieux préparé mentalement à la disputer, j'aurais plus apporté dans certains domaines du jeu.

 

Avant d'enfiler le maillot in extremis, vous occupiez le poste de manager général adjoint, un statut ambigu pour certains...

Cela a posé un problème à qui? (Il se répéte). Personnellement, ça ne me posait pas de problème. Et je ne pense que c'est le cas pour les joueurs qui étaient heureux de m'avoir à leurs côtés. La preuve, j'étais là quand il le fallait. Maintenant, si certains pensent que j'étais une personne de trop, ils n'avaient qu'à venir voir ce qui se passait sur le terrain. Car je me suis fait indispensable. Cela, j'en suis fier. Fier de savoir que les joueurs se sont battus pour que je sois là. Et je pense que si tout le monde se donnait à fond comme je l'ai fait, comme Gallo l'a fait ainsi que les joueurs, on n'en serait pas là à chercher des boucs-Èmissaires pour expliquer ce qui n'a pas marché. Moi, je peux affronter les gens parce que je n'ai rien à me reprocher. D'autant que je me suis consacré à l'équipe nationale au détriment de ma famille, de ma carrière et de mes intÈrÍts. Du coup, si certains ont un problème avec moi, c'est parce qu'ils sont mal à l'aise avec ceux qui veulent travailler.

 

Quel était votre rôle précisément?

J'étais là pour ce qui concernait l'équipe. Et pour vous dire vrai, je n'avais même pas prévu d'aller en Angola. Je me suis retrouvé aux Etats-Unis pour aider Gallo Fall (manager général des "Lions") à peaufiner la préparation. Car il n'avait pas, avec ses fonctions à Dallas Mavericks, le temps. Donc, le deal était de l'épauler et je devais rentrer en France le 17 août. Par hasard, les choses ont basculé autrement. En tout cas, personne n'est venu me signifier quoi que ce soit. En bien ou en mal.

 

Maintenant, quel est votre avenir avec cette équipe du Sénégal ?

On verra. Je suis là et disponible. Je ne prends aucune décision. Mais je peux vous dire qu'il n'y aura plus de polémique autour de mon rôle au niveau de cette équipe nationale. Tout devra être clair et précis. Car si je dois continuer avec l'équipe, ça doit être dans un rôle officiel. Maintenant, je ne sais pas de qui ça doit venir : de la fédération ou du ministère. Dans la mesure où on s'achemine vers les éliminatoires l'année prochaine et la Can au Nigeria en 2009. Tout cela se prépare dès à prÈsent. Je veux aider mais pas n'importe comment.

 

Vous semblez faire partie des meubles de la sélection. Quand est-ce que tout ça a démarré ?

Mes débuts en équipe nationale se sont faits en décembre 1989 en Angola; c'était avec les Cheikh Mbacké Diop, Massaër Ndiaye, Etienne Preira, Moustapha Gaye, Souleymane Sène, Bruno Gomis, Adama Sarr. C'était la belle époque. Je venais de débuter et j'avais à peine 17 ans.

 

Pouvez-vous revenir sur cet itinéraire de 1989 à 2007 ?

Ma première Can, c'était en 1989. J'étais le "roockie" (bleu) de la sélection. Ensuite, j'ai manqué la Can de 1991, parce que c'est l'année où je suis parti aux Etats-Unis, et celle de 1993. J'ai réintégré l'équipe en 1995 avec les Omar Mar, Raymond Carvalho, Aly Ngoné etc. Là, je retrouvais des joueurs de ma génération. Et c'est la même équipe qui a joué et gagné la Can de 1997. Cette année, j'ai vécu des moments extraordinaires. Car ce n'est pas tout le temps qu'on est champion d'Afrique. La preuve, la seule fois que l'Angola a perdu son titre, c'est à Dakar. Après, il y a eu un gâchis. On a voulu aller en coupe du monde (1998) en bouleversant les choses. Ainsi, certains joueurs n'ont pas répondu présents. En 1999, j'avais décidé de mettre une croix sur la sélection parce que j'étais frustré par ce qui se passait. La rupture était difficile, mais je ne contrôlais pas tous les paramètres.  Puis vient 2001, où j'étais prêt à rejoindre la sélection. Tout était cool, mais bizarrement, pour des raisons que je ne citerais pas, je n'étais pas convoqué. En 2003, c'était le renouveau. Une fois encore, plusieurs joueurs avaient tourné le dos à la sélection. Du coup, Babou Cissé et moi sommes projetés au-devant de la scène. C'est la première fois qu'on jouait ensemble. Il nous fallait encadrer les jeunes tels que Malèye Ndoye, Issa Konaré qui étaient des universitaires aux Etats-Unis ainsi que le reste du groupe composé de locaux. Et le plus dur était de se qualifier lors des éliminatoires devant le Mali, le Cap-Vert et la Guinée. A l'époque, on ne connaissait pas bien nos jeunes coéquipiers et j'avais peur du conflit de générations. Finalement, tout s'est bien déroulé. A la Can-2003, en Egypte, on joue pour le podium. Mais on perd devant le Nigeria en demi-finale, puis en match de classement face à l'Egypte. Toutefois, une équipe était née. Et c'est ce même groupe qui est allé cueillir la place de vice-champion à Alger en 2005. Ce qui avait fini de remobiliser le monde du basket sénégalais. L'Èquipe était hyper solidaire et soudée. Elle avait soif de gloire. Et cela était l'oeuvre d'un coach merveilleux, Abdourahmane Ndiaye "Adidas". Il nous avait redonné l'envie de repartir. Après, il y a eu le fiasco de la coupe du monde en 2006 avec le limogeage d'Adidas. Et enfin, il y a l'Èpisode de la Can 2007 où Yamar Diène se blesse, Makhtar Ndiaye porte le n° 7 et on termine 9e.

 

Pouvez-vous revenir sur l'épisode de 1999 quand vous menaciez de ne plus porter le maillot national ?

Je n'ai jamais menacé de ne plus jouer pour le Sénégal. On a dû me confondre avec certains dont je tairais les noms. Au fait, en 1999 on n'a mme pas fait appel à moi. Ceux, qui étaient là à l'époque, croyaient que je menais une fronde contre le staff technique qui était en place. Maintenant, il faut arrÍter de se cacher derrière de faux arguments. J'avais un problème, en particulier, avec une personne qui était à la tête de l'équipe. Je ne m'entendais pas avec lui, ces méthodes ne me convenaient pas, je ne l'appréciais pas et lui pareil. Donc, je n'ai jamais proféré de menace. En plus, on aurait été un manque de cohérence de ma part. Car 1999, c'est l'année où je suis parti en Nba. Pourquoi le premier joueur de son pays en Nba renoncerait à la sélection nationale. Non, je n'ai jamais dit une telle chose. Là, je soutiens haut et fort que ce sont des mensonges que des gens ont écrits ou dits sur moi. Je ne peux pas renier mon pays. Il arrivait même que, personnellement, je contacte la fédération pour savoir si j'étais appelé.

 

En près de 20 ans de présence en sélection, quels sont vos bons moments en sélection ?

D'abord, il y a ma première sélection en 1989 en Angola. Pour le premier match, je suis titularisé. Lors de cette Can, alors j'étais encore junior, je rentre avec la médaille de bronze. Ensuite, il y a la victoire en 1997 à Dakar. Et puis, il y a 2005. Durant cette campagne, le plus captivant ce n'était pas le côté sportif, mais c'était plus ce qui se passait autour de l'équipe. C'est-à-dire l'ambiance, la manière dont on travaillait, les relations entre joueurs. Plusieurs parmi eux ne me connaissaient que de nom et de rÈputation. Aujourd'hui, ce sont eux qui m'appellent à n'importe quelle heure pour se confier.

 

Quels sont les moments difficiles ?

Les moments de galère, c'est en 1995 quand l'équipe est coincée à Martigues. On ne savait pas quand partir et ce qu'on fera. C'est en 1999, quand on dit n'importe quoi sur moi. C'est vrai que je suis une grande gueule et je l'assume. Durant cette période, des gens ont cherché à me casser. Et cela a duré jusqu'en 2003. Beaucoup de choses fausses étaient écrites sur moi. Les gens, au lieu de me défendre, appuyaient ces idées. Donc c'était des moments de solitude où je n'avais que ma famille et mes amis. Il a fallu que je revienne pour redorer mon blason et me réconcilier avec le peuple sénégalais. Les périodes de galère, c'est aussi en 2005, lorsqu'on ne disposait pas de maillots pour jouer. J'arrive et il y níavait pas de maillot de ma taille. Et il y a, enfin, 2007 où on espérait quelque chose et ça ne s'est pas réalisé. C'est un moment triste qui marque ma carrière.

 

Dix-huit années en équipe nationale, ça doit faire pleines d'anecdotes...

Des anecdotes oui. Par exemple en 1989, je me souviens qu'après les entraînements, nos aînÈs lançaient les ballons dans les tribunes. Et nous, les plus jeunes, avons été obligés d'aller les récupérer sans broncher. Toujours la même année, je me rappelle que le staff technique pour aller à la Can avait des difficultés pour faire une sélection. C'est finalement devant l'aéroport que cela s'est fait. On est revenu d'un stage externe à 23 heures du soir. Et on ne savait pas qui des 20 joueurs était retenu. Alors que le départ pour l'Angola était prévu à 6 heures du matin. Il y a eu aussi la fameuse histoire des maillots contre l'Egypte en 2003. On devait jouer en blanc, voilà que les Egyptiens se pointent avec la même couleur. On avait déjà fait nos bagages parce qu'on devait rentrer tôt le lendemain. Ainsi, il a fallu récupérer les tee-shirts qu'on avait donnés aux supporters, couper les manches et jouer avec. Ces histoires figurent parmi tant d'autres. Et c'est tout cela qui forge le joueur.

 

Aujourd'hui, on se rend compte qu'il n'y a pas de leaders dans l'Èquipe du Sénégal, comme vous l'étiez avec Babou Cissé et Boubacar Aw...

Vous savez, avec Babou Cissé et Boubacar Aw, nous avons toujours été pointés du doigt. Malgré cela, on était à chaque fois présent. Parce que les grandes gueules sont attendues au tournant. Donc, on a intérêt à être performant car on vous ne pardonne rien. Maintenant, d'une Èquipe à une autre, les personnalités sont différentes. Mais, ce qu'il faut comprendre est que ceux-là qui sont actuellement dans l'équipe sont encore jeunes. Ainsi, il leur faut du temps pour sortir de leur coquille. Malèye Ndoye, qui est aujourd'hui le capitaine, ce n'est pas quelqu'un qui va revendiquer des choses en râlant. On ne peut pas forcer la personnalité. Il faut du temps pour que ces jeunes s'affirment et deviennent des leaders naturels. Cependant, l'idéal est d'essayer de mettre les joueurs dans de meilleures conditions pour qu'on níait pas à avoir des grandes gueules.

 

Comment expliquez-vous les nombreuses défections pour Angola-2007 ?

Je le répéte une fois de plus, être appelé en équipe nationale est un honneur, quelles que soient la situation et les conditions. Je ne peux pas parler à la place des joueurs. Chacun a ses raisons qu'elles soient valables ou pas. C'est à eux de s'expliquer. Toutefois, ce n'est pas parce qu'un joueur n'a pas répondu à la sélection qu'il n'est plus Sénégalais ou qu'il ne pense pas à l'équipe. Il ne faut pas les faire passer pour des parias. On avancera en essayant d'écouter leurs raisons et d'analyser leur position. L'essentiel est de tout faire pour avoir les douze meilleurs Sénégalais à temps et au bon moment. Il faut trouver un terrain d'entente entre les joueurs, la fédération, le ministère et le manager général. Les erreurs de cette annÈe et du passé doivent servir pour le futur.

On ne pourrait pas penser que le maillot national ne fait plus courir les expatriés ?

Je crois que c'est exagéré de le penser. Tout joueur aspire à porter le maillot de son pays. Mais il y a les conditions qui ne sont pas souvent adéquates à la haute compétition. N'empêche, les joueurs sont disposés à venir. Et moi, je suis optimiste pour l'avenir. Il faut juste tourner cette page sombre.

 

Etes-vous donc contre la décision de la fédération de mettre une croix sur certains joueurs?

Je n'étais pas au courant, c'est vous qui me l'apprenez. S'ils l'ont décidé, ils n'ont qu'à l'assumer. Suspendre des joueurs parce qu'ils ne sont pas venus, c'est leur rendre la t‚che plus facile. Je ne pense pas que ce soit la solution. D'autant qu'il y avait de la tricherie parmi les joueurs pressentis cette année.

 

Et le cas Desagana?

Il n'y a pas de cas Desagana. Pourquoi vous en faites un cas?

 

Il n'est jamais là quand on l'attend.

Donc, on prendra les autres. Desagana, qu'on le veuille ou pas, c'est le drapeau du basket sénégalais en Nba. Ainsi, il faut voir où il joue et les conditions. Cela ne sert à rien de faire de sa non-présence un drame. Car si on le pointe du doigt, on devrait le faire pour Boniface, Sitapha, Xane d'Almeida, Cheikhou Thioune. Et là, tout le monde sera un cas. Desagana n'est pas venu, essayons qu'il soit là la prochaine fois. Il faut arrêter d'être négatif chaque fois qu'il y a déception et contre performances. La solution n'est pas de fermer la porte aux joueurs. Et vu ce qu'on a vécu ses cinq dernières années, on se doit d'être ouvert à tous les joueurs.

 

Organiser la Can est pour díaucuns le raccourci pour la reconquête du titre continental. Partagez-vous cet avis ?

Je ne le pense pas. Car le plus difficile est détrôner l'Angola. C'est sûr. Ce n'est pas parce que l'Angola a les moyens qu'elle gagne. Tout est une affaire d'organisation. L'angola est le seul pays d'Afrique qui dispose de ses joueurs 12 mois/12. Ils ont un championnat fort. Au Sénégal, on n'a pas ce luxe. Donc, il faut trouver des alternatives pour être dans les dispositions de faire des performances.

 

 

Propos recueillis par

Alexis DACOSTA 
 


Article rédigé par le Samedi 8 Septembre 2007




1.Posté par diahle le 08/09/2007 19:41
tout a fai dacor avec mahou il fo ke les membres du ministeres et cel d la federation de demicionner mai c du nimporte koi le senegalais se reveiellron kan c de la merde

2.Posté par sarko le 09/09/2007 00:05
franchement mec tu peux pas fermer .....arrete de parler ala presse et fait comme tes copains de la selection.on ne les entends pas. sa lamegne.

3.Posté par Seydou le 09/09/2007 03:33
Tout a fait d' accord avec toi Sarko....Ce mec est peut etre le pire des basketteurs senegalais de tous les temps et il se permet toujours d' ouvrir sa grande gueule! Qui plus est, il se permet aussi de dire qu' il sait pas s' il va faire adieu a la selection...J' ai un conseil pour toi mon vieux, eloignes toi non seulement du Basket, mais de la selection parce que t' a toujours rate ta presence en equipe nationale! Tu dois vraiment avoir un bon marabout parce que jusqu' a present je me demande comment tu as toujours ete retenu au sein de l' equipe nationale parce que vraiment mon vieux, t' as pas de talent!

WASALAM

4.Posté par Icebreaker le 09/09/2007 09:35
je vois que vousles sénégalais vous êtes vraiment méchants entre vous ,un gars qui a fait 18 ans en séleçao et vous lui parlait mal comme ça...je l'ai vu joué en Angola en 1989 ace preira et aw et ils sont trop bons....Je ne vous comprends pas vous , vous insultez ce qui viennent en seleçao et vous laissait ceux qui refusent et en plus ils vous a donné une coupe , il a défendu sur moi en 1997, il m'a fait beaucoup malo, en tou ca mois je le rspecte ....

Un ancien basketteur Angolais Almeida depuis Boston

5.Posté par ibson le 30/01/2009 23:09
comprend les icebreaker, il ne l'ont pas vu et ils ne connaisent absoluement rien du basket, et un


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