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EXCLUSIF : Interview d'Amadou Fall, vice-président de la NBA

Nos confrères de StarAfrica se sont entretenus avec le Sénégalais Amadou Fall, vice-président de la NBA en charge du développement du basketball en Afrique. Un modèle de réussite. Interview.



EXCLUSIF : Interview d'Amadou Fall, vice-président de la NBA
Mr Fall, pouvez-vous détailler votre parcours et rappeler vos fonctions actuelles ? J’
ai grandi en Afrique, au Sénégal et j’ai commencé à jouer au basket vers 16 ou 17 ans au Dakar Université Club. Ensuite, je suis allé aux Etats-Unis pour faire mes études supérieures à « University of the District of Columbia » (UDC) basée à Washington DC et j’ai terminé la fac en 1993. Aujourd’hui je suis vice-président de la NBA, en charge du développement en Afrique.

Comment en êtes-vous arrivé à de telles responsabilités ?
Tout a commencé par l’opportunité que j’ai eu de rencontrer un volontaire du corps de la paix qui s’était arrangé pour que j’aie un matricule à l’UDC et pour que je bénéficie d’une bourse afin de poursuivre mes études et jouer au basket. Tout à commencé par là. Je me suis petit à petit imprégné dans le milieu du basketball universitaire et ensuite c’est comme dans toute entreprise, il faut être à la bonne place au bon moment. Grâce à la mondialisation du basket, j’ai profité d’une ouverture par rapport aux talents qui provenaient d’en dehors des Etats-Unis et j’ai aussi eu la chance de rencontrer Donnie Nelson, aujourd’hui président des Mavericks de Dallas, qui m’a ouvert les portes du club en 1998. J’ai commencé comme scout là-bas et j’ai eu l’honneur de participer au retour dans l’élite, c’était une aventure formidable, l’équipe enchainait les victoires, les MVP et disposait de très bons joueurs comme Nowitzki ou Nash. En parallèle on a continué à développer des contacts et tout le monde commençait à se pencher sur le continent Africain du fait de l’énorme potentiel athlétique. Chez nous en NBA, on prêche toujours le « giving-back » pour nos joueurs (ndlr : ne pas oublier d’où l’on vient). Personnellement, dans mon cercle on a toujours essayé de s’assurer que l’Afrique ne soit pas oubliée par la mondialisation du basket.

Avec le recul, comment analyseriez-vous votre parcours ?

C’est difficile d’être objectif, de se juger soi-même. En tout cas, ce que je retiens, c’est le message « tout est possible » que l’on donne aux jeunes africains malgré les problèmes de développement et les carences qu’ils connaissent. Mon histoire est peut-être extraordinaire mais je ne pense pas qu’elle soit unique. Le déclic à été l’opportunité, j’ai certainement tapé dans l’œil de la bonne personne mais il y a eu beaucoup de travail et de sérieux. Quelque soit la langue ou la culture, le travail est quelque chose qui paye toujours. Mon ami Masai Ujiri, General Manager des Denvers Nuggets est un autre exemple de beau parcours. Aujourd’hui, je suis très fier mais je ne me prends pas la tête car il y a un chantier énorme en Afrique et tout le travail est devant nous.

Vous parlez de chantier, quels sont les projets et les objectifs du basket africain ?
 
Notre mission s’articule autour du développement du basket à sa racine. Il faut rendre la pratique de ce sport plus accessible. Contrairement au football qui peut se jouer partout avec n’importe quoi, le basket nécessite un terrain, un ballon, des paniers et c’est notre rôle de s’investir dans le développement de ces infrastructures pour que même dans les coins les plus reculés, les gamins puissent jouer au basket tôt. Comme dans mon cas, beaucoup de joueurs en Afrique débutent tard (vers 16 ans) et perdent pas mal d’années car ils n’ont pas pu être exposés au basket avant. Nos efforts se concentrent également sur le développement de l’expertise locale, nous nous investissons beaucoup à organiser des séminaires pour former des cadres (entraîneurs, arbitres). Nous souhaitons aussi que les spectateurs aient l’opportunité des voir les matchs de NBA. Nous faisons beaucoup d’effort pour que nos rencontres soient retransmis sur des télévisions nationales en Afrique. Les jeunes sont très attirés par le basket mais aussi par le « lifestyle » tout autour de ce sport.

Quelles évolutions constatez-vous depuis votre prise de fonction à la tête de la NBA Afrique ?
 Cette année nous atteignons tous les records, nous n’allons pas tarder à être présent sur l’ensemble du continent Africain d’une façon ou d’une autre. Ceci est dû aux accords de longue date que l’on a avec des partenaires comme Canal+, ESPN, Al Jazeera ou encore la compagnie C Africa qui couvrent de nombreux pays. La semaine dernière par exemple j’ai pu voir le match des Lakers contre Dallas dans un bar à Nairobi au Kenya et je trouve ça super car ça rapproche les gens du basket.

Qu’en est-il des matchs africains à la télévision ?

 Ceci est une des prochaines étapes, nous sommes déjà en contact avec une compagnie qui négocie auprès des Ligues Nationales. Il nous faut d’abord familiariser le public avec nos produits pour que les jeunes connaissent mieux la NBA. A travers les programmes de développement que nous menons sur place, nous continuons à rehausser le niveau des Ligues Nationales pour que les jeunes puissent jouer au basket au haut niveau, là ou ils se trouvent, c'est-à-dire dans leur pays.

Y a-t-il des pays mieux représentés que d’autres en Afrique, ou le basket à un plus grand intérêt pour la population ?
Oui, bien sûr, cela dépend de plusieurs facteurs. Il y a le potentiel athlétique des populations et le nombre d’habitant selon les pays ou encore le succès des équipes nationales. Nous focalisons d’avance cinq pays dans lesquels nous pilotons des programmes en collaborations avec les fédérations locales pour les aider à se développer. Il y a d’abord l’Afrique du Sud, ou nous sommes basés, pour l’intérêt latent qu’il y a pour le basket et que nous nous efforçons d’amener à la surface, l’Angola qu’on ne présente plus et qui a tout gagné ces dernières années. Il y a aussi le Nigéria, un immense pays (ndlr : 150 millions d’habitants) qui a déjà envoyé plusieurs joueurs aux USA, le Sénégal qui a une longue histoire, un palmarès important ainsi qu’un public déjà acquis, et enfin le Kenya qui est un carrefour en Afrique de l’Est et qui a vraiment la volonté de s’engager dans nos programmes de développement. L’objectif étant toujours d’augmenter la popularité des championnats locaux. J’ai parlé de ces cinq pays mais cela ne veut pas dire que nous sommes fermés aux autres. Il y a notre programme phare, Basketball Without Borders (Basketball Sans Frontières), qui recrute chaque année 100 jeunes de 35 pays différents et à côté nous implantons aussi des camps de développement au niveau régional pour toucher tout les pays d’Afrique. Le fait d’avoir maintenant une présence physique sur le continent nous permet de faire beaucoup plus.

Basketball Without Borders est un programme que finance la NBA ?
 
Oui absolument, la NBA est à l’origine de ces initiatives de développement avec l’appui de nos partenaires mondiaux comme Nike, Coca-Cola, Spalding ou Adidas mais c’est un vaste chantier et nous encourageons aussi les partenaires locaux à s’investir dans le jeu car c’est la seule manière de garantir un développement durable. Une entité étrangère ne peut pas faire le travail à elle seule et grâce à notre présence, on peut former des cadres sur place qui pourront transmettre leurs connaissances et prendre le relai.

 Grâce à ces programmes, on peut espérer voir davantage de basketteurs africains en NBA à l’avenir ?
Le but étant avant tout d’améliorer la qualité du basket en Afrique et que le nombre de pratiquant augmente. C’est aussi de faire de notre sport, le basket, un instrument de développement. Au bout du compte, si le nombre de joueurs locaux, d’entraîneurs locaux, d’arbitres qualifiés s’accroit, la migration des talents vers les championnats de haut niveau dont la NBA ne sera qu’une conséquence logique du travail fait à la base. Notre ligue (la NBA) est la seule où l’on peut légitimement dire que les meilleurs joueurs de notre sport vont y jouer. Depuis les années 1970, sans aucun réel travail de développement, il y a eu plus d’une trentaine de joueurs africains à venir jouer en NBA. Ce nombre montre l’énorme potentiel qui existe alors imaginez ce que ça peut être avec les programmes de développement en cours.

Sur combien de temps imaginez-vous tenir ces programmes ?

Je pense que les progrès vont avoir lieu beaucoup plus rapidement que ce que certains imaginent. Nous avons de grandes ambitions comme le fait d’organiser des matchs de pré-saisons NBA sur le sol africain d’ici 2012. Il y a du travail à faire au niveau des infrastructures notamment mais ce n’est pas l’intérêt ni l’engouement qui manque. Nous travaillons dur pour que tout cela aboutisse et c’est un grand pari.

Si vous aviez un souhait pour l’avenir, lequel serait-ce ?

J’aimerais que beaucoup plus de jeunes en Afrique voient le sport comme un tremplin, un outil pour développer des communautés et je pense que le basket est la meilleure école. Dans mon cas, ce sport m’a guidé toute ma vie et je voudrais que les jeunes joueurs africains puissent suivre leurs études tout en jouant au basket. Personnellement j’ai eu l’opportunité d’aller aux Etats-Unis mais il y a de très bonnes universités en Afrique et à la NBA Afrique on va contribuer au développement du basketball au niveau scolaire et universitaire sur place, pour tous ceux qui n’auront ni la chance ni le talent pour aller aux USA.
source : Gaël B.starafrica

Article rédigé par NGOR.D.Dione Guelwaar le Vendredi 28 Janvier 2011


NGOR.D.Dione Guelwaar


1.Posté par sarma le 30/01/2011 00:45
beau programme en parole mais en réalité ceci n'a jusqu'à présent pas servi le basket africain. je pense que ce que vous faites pour la nba n'est rien d'autre qu'une forme d'imperialisme; voila bientot quelques années que vous organisez la nba out of borgers qui ne s"agit rien d'autre que de faire une selection des meilleurs jeunes du continent pour en extirper les meilleurs que vous placez ensuite aux etats unis . s ils ont la possibilité de passer pro c'est encore la nba qui en beneficie car jusqu'à present le continent n'a reçu aucune contre partie de ces fils d'autant plus que ces actions sont menées à l'ecart des federations africaines et de fiba afrique ; alors je pense qu"il serait bon de recadrer les choses et d'asseoir un veritable partenariat . Je crois que ces pratiques ne sont pas monnaie courante dans les autres continents alors un peu de consideration pour notre continent .il ne s"agit pas non plus de 'arroser le continent d'equipements sportifs pour legitimer vos pratiques . ne maintenez pas cette politique de la main tendue , je n"ignore pas les possibilités dont vous disposez pour aider le basket africain dans le vrai sens du terme , alors poussez la reflexion dans un souci de developpement educatif d'abord et sportif ensuite ;je pense que là on aura un partenariat gagnant ganant.bon courage et bonne reussite

2.Posté par billy le 31/01/2011 14:06
que de bonnes idées
que DIEU vous accopagne et vous donne la force pour la realisation

3.Posté par ousmane le 31/03/2012 15:50
il vraima rendre a sesar ce ki est a cesar trailler pour ton pays et aider les jeunnes ki aiment ce sport

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