
La tête couverte d’un bonnet qui dissimule ses dreadloks, toujours en mouvement sur la touche, le corps dégoulinant de sueur, Malick Diop, coach de l’Ugb, se distingue. Il a une manière particulière de communiquer avec ses joueurs quand il a du mal à se faire entendre : avec des cartons de différentes couleurs. Le championnat terminé, Malick trahit son secret : «Ce sont des formes de défense. Le rouge veut dire défense homme à homme tout terrain, ou encore défense haute. Le bleu, zone 2 et 3. Le vert, zone 1, 3, 1.» Originaire de la région de Kaolack, Malick Diop y a fait ses premiers pas dans le basket en qualité de joueur. Il poursuit son étoile qui le conduit à Dakar où il atterrit à l’As Douanes, coachée à l’époque par Hamady Bassoum, entre 1986-1987. L’année suivante, le jeune Kaolackois rejoint la Seib (Société électrique et industrielle du Baol actuel Suneor) qui réussit la montée en premier division sous la houlette de Ousseynou Ndiaga Diop, actuel Directeur technique national. Après trois ans passés chez les huiliers, Malick Diop tape dans l’œil de l’équipe lougatoise, fait les beaux jours de cette équipe de 1993 à 1998, avant qu’une blessure au genou vienne le contraindre à la retraite.
Joueur, Malick Diop évoluait au poste d’ailier. Selon des témoignages, il faisait partie des joueurs les plus adroits du championnat, à l’époque, et avait la chance aussi de pratiquer les autres disciplines, sauf les arts martiaux. «J’ai été sélectionné en Equipe nationale de rugby. A l’époque, j’évoluais sous le maillot des Caïmans», se souvient-il. Malick a aussi joué au football pour avoir contribué à la montée en D1 du Ndiambour de Louga, en 2002.
Retour en zone
Pour revenir sur sa carrière de coach de basket-ball, Malick Diop a débuté dans ce métier au Ndiambour de Louga où il a été l’adjoint de Mor Issa Sall, de 2002 à 2004. Quelques notions de base acquises, il choisit de se concentrer uniquement au centre qui porte son nom. Aujourd’hui, ce centre «Malick basket-ball school» de Louga a formé beaucoup d’internationaux, dont Mohamed Diop et Mame Mbaye qui évoluent en Espagne. Malgré tout, il s’est incliné face à la demande de l’Union sportive lougatoise (Garçon), club de troisième division, en 2005. Comme un messie, le néo-coach réussit la prouesse de faire monter le club en un temps record pour atteindre l’élite et jouer des finales. Il quitte cette équipe en 2007 pour une nouvelle expérience avec l’équipe féminine du même club lougatois. Malheureusement, la réussite n’était pas au rendez-vous, l’équipe est reléguée en deuxième division. Il s’exile à l’Ugb de Saint-Louis. Annoncé dans un premier temps à la tête de l’équipe féminine en début de saison 2010, Malick Diop atterrit sur le banc des garçons avec la mission de décrocher le Championnat et la Coupe du Sénégal. Avec un groupe composé d’étudiants, acquis à sa cause et prêts à aller au front, il débute le Championnat en fanfare. L’Ugb est devenue intenable durant plus de 15 matchs, avant d’être éliminée en 1/2 finale du Championnat. Mais Malick réussit à prendre sa revanche en finale de Coupe du Sénégal devant le Duc. Il peut aussi se féliciter d’avoir coaché le roi de la saison Mohamed Diode, un talent qui, selon lui, a sa place dans la sélection locale. La mission avec les hommes accomplie, il se fixe un autre objectif : la montée des filles en D1. «Nous sommes sur une bonne lancée. L’équipe n’a pas encore de défaite et nous ne comptons pas lâcher jusqu’à la montée», promet le coach.