Pour réussir, un arbitre doit donc préparer mentalement les rencontres qu’il doit diriger. Cela suppose, entre autres, qu’il devra bien se concentrer, s’imposer par son autorité (souriante, c’est à dire sans abus de pouvoir) et sa compétence, tout en établissant des relations saines et correctes avec tous les protagonistes. D’ailleurs, les spécialistes de l’arbitrage estiment qu’une bonne part du succès de l’arbitre dépend de sa personnalité, de son comportement et de ses attitudes, sur et en dehors du terrain.
Cette petite brochure essaie - modestement – de répondre à quelques questions que se posent les arbitres (de tous les sports). Il faudrait tout de même savoir qu’un arbitre qui a du tact et qui fait preuve de diplomatie n’aura pas trop de problèmes pour diriger des matchs importants et décisifs. Il gagnera la confiance de tous ; on le respectera et on appréciera sa valeur.
Mais la psychologie de l’arbitrage ne s’apprend pas uniquement dans les livres. Elle s’acquiert aussi - et surtout – sur le terrain, grâce à la pratique et à l’expérience. C’est ainsi, qu’au fil de sa carrière, l’arbitre procèdera à des ajustements et des réglages de sa conduite et commettra moins de maladresses. Ceci, à condition bien entendu, de tirer le maximum de ses expériences vécues et des conseils de ses aînés !
Les Motivations de l'arbitre
Pourquoi devient-on arbitre ? Qu’est-ce qui pousse certains à mettre le sifflet dans la bouche et à affronter chaque semaine, joueurs, entraîneurs et spectateurs ? On qualifie parfois les arbitres de…masochistes (c’est à dire des individus aimant ou recherchant la souffrance), d’inconscients ou même d’êtres anormaux ! On ne comprend pas pourquoi ils persévèrent et s’obstinent à poursuivre leur activité, chaque week-end, faisant fi des critiques, des difficultés et des risques dont ils sont l’objet.
Dans ce qui suit, nous allons essayer d’analyser quelques unes des raisons qui poussent certains à devenir des arbitres et…à le rester.
1. L’arbitre et le sport
L’arbitre est avant tout UN SPORTIF et UN ATHLETE, dans son corps et dans son esprit. C’est souvent un individu qui a pratiqué son Sport, en tant que joueur, durant quelques années.
La plupart du temps, il ne s’agirait pas d’un joueur d’une grande valeur technique. C’est souvent un athlète de niveau moyen. L’arbitrage sera donc pour lui une manière de s’exprimer, de s’affirmer, de se sentir utile pour le Sport qu’il aime. C’est aussi, en quelque sorte, la continuation de sa carrière sportive, le deuxième acte au cours duquel il continuera à être actif, à participer aux compétitions, à s’entraîner, à retrouver des sensations, à rendre service à son Sport favori…
S’il est vraiment ambitieux, il travaillera sérieusement pour monter dans la hiérarchie de l’arbitrage et il essaiera de devenir arbitre international, rêve qu’il n’a peut-être pas pu réaliser lorsqu’il était joueur !
2. L’arbitre et l’amitié
« Celui qui dit qu’il ne croit pas à l’amitié, ou qu’il n’a point d’amis est banni », ainsi s’exprimait Saint-Just, homme politique français du 18ème siècle. Mais, de nos jours, parler de (véritable) amitié dans le Sport serait presque une utopie.
En effet et sans faire preuve de pessimisme, nous pouvons dire que le Monde vit aujourd’hui une époque caractérisée par la recrudescence de l’égoïsme et du chacun pour soi et où la violence fait partie de notre quotidien, amplifiée par les médias ! Heureusement qu’il y a encore le Sport et nul n’ignore les échanges et les relations interindividuelles qu’il favorise.
Ceci concerne aussi l’arbitre car son activité lui offre plusieurs occasions pour se faire de nouveaux amis (tout en cherchant à avoir le moins d’ennemis possibles…) parfois un peu partout dans le monde (si on est arbitre international), connaître plein de gens (d’autres arbitres, mais également des entraîneurs, des joueurs, des dirigeants, des journalistes, voire même…de simples spectateurs).
Rien n’est donc aussi exaltant que d’être salué ou amicalement interpellé ou reconnu dans la rue par des personnes appartenant à la grande famille du Sport. C’est en quelque sorte la plus belle reconnaissance qu’un arbitre peut attendre de la part des autres acteurs de son Sport ! Les relations humaines constitueront ainsi sa principale richesse et il se rendra compte par la suite à quel point cela lui sera utile dans sa vie personnelle et sociale.
3. L’arbitre et la justice
Roger Martin du Gard, écrivain français disait : « Il n’y a pas d’ordre véritable sans la justice ». Arbitrer, c’est vouloir et aimer être juste. C’est également tendre vers une sorte de perfection dans le jugement, l’équité et l’intégrité. Bien sûr, seul Dieu est parfait, mais si quelqu’un décide un jour de faire carrière dans l’arbitrage, c’est vraisemblablement parce qu’il est animé de cette « force intérieure » qui le pousse à rendre à chacun ce qui lui est dû, ce qui lui appartient, ce qui lui revient de droit ; autrement dit que le meilleur gagne sans tenir compte d’aucune pression ou influence extérieure, en restant NEUTRE, IMPARTIAL et INDEPENDANT en toutes circonstances.
Pour lui, la Loi et le Règlement sont au dessus de Tout et de Tous et il veillera à les appliquer sans la moindre complaisance envers quiconque. Car, aujourd’hui, il y a trop d’injustices sur la Terre pour que l’arbitre, à sa manière et avec les modestes moyens dont il dispose, ne cherche à donner à sa fonction une auréole de DROITURE, de LOYAUTE et de NOBLESSE.
Robert BUSNEL disait dans son « Livre des Prières » : « Toutes proportions gardées, ta fonction est la plus noble de toutes les activités humaines, car elle représente la Justice et la Vérité ». Et nous sommes convaincus que toute la philosophie de l’arbitrage se trouve résumée dans cette expression !