Makhtar NDIAYE (Photo SENEBASKET)
Makhtar, il paraît que vous avez été voir les Lionnes à Cergy (France) où elles préparent le Mondial de basket qui débute le 12 septembre au Brésil ?
Ce n’était pas une visite officielle. Comme je n’habite pas loin, je suis allé les voir en tant que frère. J’y étais aussi pour les soutenir car elles ont vécu les mêmes péripéties que nous (les Lions) sur le plan de la préparation.
Qu’en est-il de votre rencontre avec le ministre des Sports, Daouda Faye?
Le ministre, on ne s’est pas parlé de manière officielle. D’ailleurs, ce n’est pas de mon ressort, si j’ai une proposition à faire, je m’adresserais à la fédération d’abord, avant de discuter avec le ministre. Donc, ce qu’on peut faire, c’est aider la fédération à mieux gérer des sportifs de haut niveau d’autant que les objectifs sont maintenant clairs : les filles vont accueillir la Can en décembre 2007 pour gagner une place olympique. Pour les garçons, il s’agira de se rendre en Angola pour chercher l’accréditation à «Beijing 2008». Et pour réussir cela, il faut une préparation sérieuse et rigoureuse. On ne peut pas rester les mains et les bras croisés jusqu’à 20 jours de la compétition et nous préparer. Ce n’est pas possible ! (Dépité) Daniuy nax souniou bop rekk, il ne faut pas se leurrer. Certes j’ai raccroché les baskets au niveau international, mais ce n’est pas pour autant que je ne vais pas m’investir pour la génération qui vient derrière.
Est-ce que votre retraite est définitive ?
Bi pa mom (cette fois-ci) C’est définitif. Je pense qu’il est temps pour moi de laisser la place aux jeunes pleins de talent et qui ne demandent qu’à être encadrés. Et je suis prêt à apporter mon coup de pouce à l’édifice.
Lors de votre entretien avec le ministre, avez-vous parlé du limogeage de l’ex-entraîneur national Abdourahmane Ndiaye «Adidas 1» ?
Personnellement, j’ai toujours soutenu Abdou et je le soutiendrai toujours. Non seulement, c’est un coach compétent mais c’est aussi un ami. Maintenant, je ne vais pas mélanger les choses, ma position, c’est celle d’un joueur. Abdou et le ministre ont leurs raisons, mais c’est dommage qu’il soit viré à un mois de la compétition. Il serait souhaitable qu’ils s’assoient autour d’une même table parce qu’il y a eu une incompréhension par rapport à l’ambition des deux hommes. Mais, ce qui est fait est fait, maintenant, il faut avancer.
Etes-vous fier de finir votre carrière internationale sur un Mondial décevant ?
Décevant ? Cela dépend par rapport à qui ou par rapport à quoi. Peut-être qu’on n’a pas gagné de matches, qu’on n’a pas eu le résultat escompté, mais vu les conditions dans lesquelles on a été, je suis très fier de faire partie du groupe. On n’a vraiment pas mérité ce résultat mais dans le sport, il y a une logique : tu te prépares bien, tu as des résultats. D’ailleurs, j’ai déjà dis à un de vos confrères américains que je n’échangerai pas un de mes coéquipiers pour un Américain parce que ce qu’on a vécu, je ne pense pas qu’un autre aurait accepté de le vivre. Juste pour cela, c’est une fierté. On a représenté le Sénégal dignement avec les moyens du bord. On a jamais baissé la tête, on a mouillé le maillot
national, c’est une fierté. On n’a jamais été ridicules.
Votre préparation a été calamiteuse à ce point ?
Il faut arrêter de colmater. Il faut avoir un plan de préparation et cesser d’improviser. Tout ce qu’on fait, c’est de l’improvisation pure et simple. Je pense qu’il faut tout anticiper. Il faut établir un calendrier de préparation, définir les matches et un lieu de regroupement stable, haut de gamme pour des joueurs de haut niveau et à un an de la compétition. Ainsi, à 6 mois de la compétition, les joueurs sauront à quoi s’attendre. S’ils acceptent (les primes) tant mieux et s’ils déclinent l’offre, on convoque un autre. C’est mieux que d’attendre le jour-j et faire du waxalé (marchandage) avec les joueurs. Chez les Hommes, tous les joueurs évoluent à l’étranger. Tous les joueurs ont un standing, c’est aux dirigeants de se professionnaliser. Lorsqu’on a des pros en main, il faut les traiter comme tels. Maintenant, quand on vient pour défendre les couleurs de la nation c’est sûr qu’il y aura des sacrifices à faire et on l’a toujours fait. On sait aussi que le Sénégalais est très exigeant par rapport à ses sportifs et tout ce qui compte c’est la gagne. Cependant, pour gagner il faut des conditions adéquates pour ne pas avoir de regrets. C’est dommage de constater qu’il y a des joueurs qui ne veulent pas venir en sélection parce que les conditions de préparation ne sont pas bonnes.
Quelle a été l’ambiance qui a prévalu dans la «tanière» malgré ces conditions déplorables ?
C’était dur à vivre, mais on a tenu. C’est une fierté. L’ambiance a été bonne et je tire mon chapeau à Tapha Gaye car ce n’était pas évident du tout de prendre une équipe à quatre jours du tournoi de Strasbourg et de faire le résultat qu’on a fait. On a tenu une mi-temps contre la France en préparation, mais on est monté en régime. Au tournoi de Lituanie, les gens étaient fatigués avec le voyage et cela ne s’est pas bien passé. Mais, on a toujours tenu un bon rang par rapport à nos objectifs. Comme je l’ai dit au Ministre, l’objectif, ce n’était pas de gagner la coupe du monde mais plutôt de préparer une équipe compétitive qui puisse aller en Angola et gagner. Et cela ne sera pas facile.
Comment jugez-vous le jeu des Lions à Sapporo ?
Il faut arrêter de mettre des bâtons dans les roues de nos coaches ! Voyez les autres équipes dans leur staff, il y avait trois à cinq assistants-coaches, mais Tapha il était seul avec Cheikhou (Diouf). Il devait s’occuper des autres équipes, du staff, de tout, c’est un peu trop. Maintenant, ceux qui sont dans leur canapé en train de regarder leur télé, peuvent critiquer. Je crois qu’on devrait plutôt l’applaudir. Maintenant si on a claqué au dernier quart, ce n’est pas par rapport au coach. Sur certains matches il y a eu un non respect des consignes. Il y a une fatigue et là on revient à la préparation.
Pour vous, quelle serait la recette alors ?
Il faut avancer. Il faut positiver parce que là cela ne peut pas être pire. J’ai dit au président de la Fédé (Alioune Badara Diagne) qu’on aimerait apporter notre pierre à l’édifice si on nous laisse faire. L’autre élément, il y a une personne qui est incontournable dans le basket sénégalais, Amadou Gallo Fall (chargé du recrutement de Dallas Marvericks, Nba) et je crois qu’il est inconcevable qu’on fasse quoi que ce soit sans que Gallo soit dedans. Il y a un problème, Gallo fait partie des 15 personnalités les plus importantes du basket mondial. C’est un Sénégalais, donc il faut l’utiliser. Il faut qu’on mette de côté nos ego et savoir que le gars est capable de nous rendre meilleurs. A Dallas, c’est une personne incontournable et la Nba ne va pas nous aider si ses joueurs ne viennent pas. C’est une personnalité de la Nba qui peut rendre nos dirigeants plus compétitifs et l’équipe encore plus compétitive. Il a des contacts, il est inconcevable qu’il n’ait pas une fonction précise à la fédération.
Pour vous, quelle serait la méthode à adopter pour que Gallo et d’autres internationaux à la retraite s’activent davantage pour le développement du basket sénégalais ?
Il faut qu’on serve à quelque chose. Je joue au basket depuis combien de temps ? Je ne sais même plus… Je suis en Equipe Nationale depuis 16 ans, il faut que cette expérience serve à quelque chose. Il nous manque toujours l’organisation mais, je suis optimiste par rapport à l’avenir de notre basket.
En gros, quel bilan tirez-vous de cette campagne et quelles sont les perspectives ?
Le bilan, sur la plan comptable, n’a pas été positif, on n’a pas gagné. Mais, cela a été une expérience enrichissante pour nos coaches et pour nos jeunes joueurs. Maintenant, il y a le championnat d’Afrique de 2007 en Angola et cela frappe déjà à la porte. Il faut être ambitieux et si on s’y met tout de suite, je pense qu’il y a moyen qu’on gagne l’Angola chez lui.
L’apport des joueurs Nba a-t-il manqué à l’équipe ?
(Nuancé) Non, je n’irai pas jusque-là. Les joueurs qui étaient là ont fait le boulot. Ils sont aussi méritants. Les joueurs Nba ont certes du talent, mais ils n’étaient pas là pour des raisons personnelles et les absents ont toujours tort. C’est sûr qu’on peut toujours polémiquer sur l’apport de Boniface (Ndong). Il a fait une campagne (Can 2005) avec nous. On sait ce qu’il vaut mais c’est dommage qu’il soit blessé. On peut toujours regretter les absences des uns et des autres, mais ce serait manquer de respect aux joueurs qui étaient là, qui se sont battus pour le maillot malgré les conditions très difficiles. Donc, il faut aussi leur tirer le chapeau.
Vous arrêtez votre carrière internationale, mais en club comment cela se passe ?
Tranquille. Je suis à Paris, tout se passe bien à Levallois, un club ambitieux qui veut monter en Pro A. Là, il me reste encore deux ans de contrat et je vais voir après cette année si j’ai encore envie de continuer. Par contre, ce n’est pas pour autant que je laisserai le Sénégal et le basket, je l’ai dans le sang. Tant que je vivrai, je ferai tout mon possible pour que les gens soient fiers de ce basket. J’ai eu des frissons quand j’ai vu l’Espagne gagner (la Coupe du monde), maintenant c’est peut-être prétentieux de dire qu’on veut la coupe du monde. Avec le potentiel qu’on a, on peut cependant gagner la Can.
Pensez-vous à votre reconversion ?
J’y pense tous les jours mais ce sera une reconversion dans le basket. C’est sûr. Je suis en train d’explorer certaines pistes mais surtout pas de coaching. Je n’ai pas assez de patience pour être coach. Mais si demain, je veux un boulot, c’est sûr que je l’aurai. J’ai un diplôme en communication et en relation internationale. Mais ma passion, c’est le basket, donc j’aimerais travailler dans le milieu que ce soit en France ou aux Etats-Unis.
Un des problèmes du basket sénégalais, c’est la communication, et vous êtes un spécialiste…
(Il coupe) Le grand problème du basket, c’est l’organisation. Il y a de bonnes volontés qui sont là et qui veulent bosser mais il y a un problème d’organisation. A la fédé, c’est du bénévolat, on ne peut pas exiger grand-chose d’eux. Mais avec tout le respect, que je leur dois, je crois qu’il faut avancer. Essayons de profiter des personnes de bonne foi. Sinon, on sera constamment dépouillé de nos talents. Essayons d’avancer et de faire progresser le basket qui est une source de satisfaction pour le sport sénégalais.
Ce n’était pas une visite officielle. Comme je n’habite pas loin, je suis allé les voir en tant que frère. J’y étais aussi pour les soutenir car elles ont vécu les mêmes péripéties que nous (les Lions) sur le plan de la préparation.
Qu’en est-il de votre rencontre avec le ministre des Sports, Daouda Faye?
Le ministre, on ne s’est pas parlé de manière officielle. D’ailleurs, ce n’est pas de mon ressort, si j’ai une proposition à faire, je m’adresserais à la fédération d’abord, avant de discuter avec le ministre. Donc, ce qu’on peut faire, c’est aider la fédération à mieux gérer des sportifs de haut niveau d’autant que les objectifs sont maintenant clairs : les filles vont accueillir la Can en décembre 2007 pour gagner une place olympique. Pour les garçons, il s’agira de se rendre en Angola pour chercher l’accréditation à «Beijing 2008». Et pour réussir cela, il faut une préparation sérieuse et rigoureuse. On ne peut pas rester les mains et les bras croisés jusqu’à 20 jours de la compétition et nous préparer. Ce n’est pas possible ! (Dépité) Daniuy nax souniou bop rekk, il ne faut pas se leurrer. Certes j’ai raccroché les baskets au niveau international, mais ce n’est pas pour autant que je ne vais pas m’investir pour la génération qui vient derrière.
Est-ce que votre retraite est définitive ?
Bi pa mom (cette fois-ci) C’est définitif. Je pense qu’il est temps pour moi de laisser la place aux jeunes pleins de talent et qui ne demandent qu’à être encadrés. Et je suis prêt à apporter mon coup de pouce à l’édifice.
Lors de votre entretien avec le ministre, avez-vous parlé du limogeage de l’ex-entraîneur national Abdourahmane Ndiaye «Adidas 1» ?
Personnellement, j’ai toujours soutenu Abdou et je le soutiendrai toujours. Non seulement, c’est un coach compétent mais c’est aussi un ami. Maintenant, je ne vais pas mélanger les choses, ma position, c’est celle d’un joueur. Abdou et le ministre ont leurs raisons, mais c’est dommage qu’il soit viré à un mois de la compétition. Il serait souhaitable qu’ils s’assoient autour d’une même table parce qu’il y a eu une incompréhension par rapport à l’ambition des deux hommes. Mais, ce qui est fait est fait, maintenant, il faut avancer.
Etes-vous fier de finir votre carrière internationale sur un Mondial décevant ?
Décevant ? Cela dépend par rapport à qui ou par rapport à quoi. Peut-être qu’on n’a pas gagné de matches, qu’on n’a pas eu le résultat escompté, mais vu les conditions dans lesquelles on a été, je suis très fier de faire partie du groupe. On n’a vraiment pas mérité ce résultat mais dans le sport, il y a une logique : tu te prépares bien, tu as des résultats. D’ailleurs, j’ai déjà dis à un de vos confrères américains que je n’échangerai pas un de mes coéquipiers pour un Américain parce que ce qu’on a vécu, je ne pense pas qu’un autre aurait accepté de le vivre. Juste pour cela, c’est une fierté. On a représenté le Sénégal dignement avec les moyens du bord. On a jamais baissé la tête, on a mouillé le maillot
national, c’est une fierté. On n’a jamais été ridicules.
Votre préparation a été calamiteuse à ce point ?
Il faut arrêter de colmater. Il faut avoir un plan de préparation et cesser d’improviser. Tout ce qu’on fait, c’est de l’improvisation pure et simple. Je pense qu’il faut tout anticiper. Il faut établir un calendrier de préparation, définir les matches et un lieu de regroupement stable, haut de gamme pour des joueurs de haut niveau et à un an de la compétition. Ainsi, à 6 mois de la compétition, les joueurs sauront à quoi s’attendre. S’ils acceptent (les primes) tant mieux et s’ils déclinent l’offre, on convoque un autre. C’est mieux que d’attendre le jour-j et faire du waxalé (marchandage) avec les joueurs. Chez les Hommes, tous les joueurs évoluent à l’étranger. Tous les joueurs ont un standing, c’est aux dirigeants de se professionnaliser. Lorsqu’on a des pros en main, il faut les traiter comme tels. Maintenant, quand on vient pour défendre les couleurs de la nation c’est sûr qu’il y aura des sacrifices à faire et on l’a toujours fait. On sait aussi que le Sénégalais est très exigeant par rapport à ses sportifs et tout ce qui compte c’est la gagne. Cependant, pour gagner il faut des conditions adéquates pour ne pas avoir de regrets. C’est dommage de constater qu’il y a des joueurs qui ne veulent pas venir en sélection parce que les conditions de préparation ne sont pas bonnes.
Quelle a été l’ambiance qui a prévalu dans la «tanière» malgré ces conditions déplorables ?
C’était dur à vivre, mais on a tenu. C’est une fierté. L’ambiance a été bonne et je tire mon chapeau à Tapha Gaye car ce n’était pas évident du tout de prendre une équipe à quatre jours du tournoi de Strasbourg et de faire le résultat qu’on a fait. On a tenu une mi-temps contre la France en préparation, mais on est monté en régime. Au tournoi de Lituanie, les gens étaient fatigués avec le voyage et cela ne s’est pas bien passé. Mais, on a toujours tenu un bon rang par rapport à nos objectifs. Comme je l’ai dit au Ministre, l’objectif, ce n’était pas de gagner la coupe du monde mais plutôt de préparer une équipe compétitive qui puisse aller en Angola et gagner. Et cela ne sera pas facile.
Comment jugez-vous le jeu des Lions à Sapporo ?
Il faut arrêter de mettre des bâtons dans les roues de nos coaches ! Voyez les autres équipes dans leur staff, il y avait trois à cinq assistants-coaches, mais Tapha il était seul avec Cheikhou (Diouf). Il devait s’occuper des autres équipes, du staff, de tout, c’est un peu trop. Maintenant, ceux qui sont dans leur canapé en train de regarder leur télé, peuvent critiquer. Je crois qu’on devrait plutôt l’applaudir. Maintenant si on a claqué au dernier quart, ce n’est pas par rapport au coach. Sur certains matches il y a eu un non respect des consignes. Il y a une fatigue et là on revient à la préparation.
Pour vous, quelle serait la recette alors ?
Il faut avancer. Il faut positiver parce que là cela ne peut pas être pire. J’ai dit au président de la Fédé (Alioune Badara Diagne) qu’on aimerait apporter notre pierre à l’édifice si on nous laisse faire. L’autre élément, il y a une personne qui est incontournable dans le basket sénégalais, Amadou Gallo Fall (chargé du recrutement de Dallas Marvericks, Nba) et je crois qu’il est inconcevable qu’on fasse quoi que ce soit sans que Gallo soit dedans. Il y a un problème, Gallo fait partie des 15 personnalités les plus importantes du basket mondial. C’est un Sénégalais, donc il faut l’utiliser. Il faut qu’on mette de côté nos ego et savoir que le gars est capable de nous rendre meilleurs. A Dallas, c’est une personne incontournable et la Nba ne va pas nous aider si ses joueurs ne viennent pas. C’est une personnalité de la Nba qui peut rendre nos dirigeants plus compétitifs et l’équipe encore plus compétitive. Il a des contacts, il est inconcevable qu’il n’ait pas une fonction précise à la fédération.
Pour vous, quelle serait la méthode à adopter pour que Gallo et d’autres internationaux à la retraite s’activent davantage pour le développement du basket sénégalais ?
Il faut qu’on serve à quelque chose. Je joue au basket depuis combien de temps ? Je ne sais même plus… Je suis en Equipe Nationale depuis 16 ans, il faut que cette expérience serve à quelque chose. Il nous manque toujours l’organisation mais, je suis optimiste par rapport à l’avenir de notre basket.
En gros, quel bilan tirez-vous de cette campagne et quelles sont les perspectives ?
Le bilan, sur la plan comptable, n’a pas été positif, on n’a pas gagné. Mais, cela a été une expérience enrichissante pour nos coaches et pour nos jeunes joueurs. Maintenant, il y a le championnat d’Afrique de 2007 en Angola et cela frappe déjà à la porte. Il faut être ambitieux et si on s’y met tout de suite, je pense qu’il y a moyen qu’on gagne l’Angola chez lui.
L’apport des joueurs Nba a-t-il manqué à l’équipe ?
(Nuancé) Non, je n’irai pas jusque-là. Les joueurs qui étaient là ont fait le boulot. Ils sont aussi méritants. Les joueurs Nba ont certes du talent, mais ils n’étaient pas là pour des raisons personnelles et les absents ont toujours tort. C’est sûr qu’on peut toujours polémiquer sur l’apport de Boniface (Ndong). Il a fait une campagne (Can 2005) avec nous. On sait ce qu’il vaut mais c’est dommage qu’il soit blessé. On peut toujours regretter les absences des uns et des autres, mais ce serait manquer de respect aux joueurs qui étaient là, qui se sont battus pour le maillot malgré les conditions très difficiles. Donc, il faut aussi leur tirer le chapeau.
Vous arrêtez votre carrière internationale, mais en club comment cela se passe ?
Tranquille. Je suis à Paris, tout se passe bien à Levallois, un club ambitieux qui veut monter en Pro A. Là, il me reste encore deux ans de contrat et je vais voir après cette année si j’ai encore envie de continuer. Par contre, ce n’est pas pour autant que je laisserai le Sénégal et le basket, je l’ai dans le sang. Tant que je vivrai, je ferai tout mon possible pour que les gens soient fiers de ce basket. J’ai eu des frissons quand j’ai vu l’Espagne gagner (la Coupe du monde), maintenant c’est peut-être prétentieux de dire qu’on veut la coupe du monde. Avec le potentiel qu’on a, on peut cependant gagner la Can.
Pensez-vous à votre reconversion ?
J’y pense tous les jours mais ce sera une reconversion dans le basket. C’est sûr. Je suis en train d’explorer certaines pistes mais surtout pas de coaching. Je n’ai pas assez de patience pour être coach. Mais si demain, je veux un boulot, c’est sûr que je l’aurai. J’ai un diplôme en communication et en relation internationale. Mais ma passion, c’est le basket, donc j’aimerais travailler dans le milieu que ce soit en France ou aux Etats-Unis.
Un des problèmes du basket sénégalais, c’est la communication, et vous êtes un spécialiste…
(Il coupe) Le grand problème du basket, c’est l’organisation. Il y a de bonnes volontés qui sont là et qui veulent bosser mais il y a un problème d’organisation. A la fédé, c’est du bénévolat, on ne peut pas exiger grand-chose d’eux. Mais avec tout le respect, que je leur dois, je crois qu’il faut avancer. Essayons de profiter des personnes de bonne foi. Sinon, on sera constamment dépouillé de nos talents. Essayons d’avancer et de faire progresser le basket qui est une source de satisfaction pour le sport sénégalais.