De la gamine de l'unité 13 des Parcelles assainies, Foutamata Diango possède encore la technique de la ‘rue’. Ce toucher de velours inné lui permet d'esquiver ses adversaires. Mais, intelligente, l'aillière du Jaraaf ne déjoue pas pour autant, pierre angulaire d'une jeune ‘Lionne’ quasi imbattable en cette saison. Stratège, altruiste, elle brille par et pour les autres. Précision chirurgicale dans ses mains, elle distille avec une incroyable régularité les passes décisives. Modeste, Fatoumata Diango ne veut voir dans son jeu, brillant, que le reflet de la performance du groupe : ‘Je ne suis pas d'accord quand les gens soutiennent que le jeu du Jaraaf repose sur moi. Parce que nous sommes cinq sur le terrain et chacun apporte sa partition. Certaines prennent les rebonds, d'autres essaient de déjouer les cartes adverses. A moi seul, je ne peux pas gagner un match’.
Avec sa moue taquine, Diango, comme l’appellent ses amis, est sympa. Une jeune basketteuse avec qui on discute sans sentir le temps passer. Son sourire est naturel, son regard émerveillé. Mais Fatou n’est pas habituée à discuter avec la presse. ’Je préfère rester dans mon petit coin. Ce n’est pas parce que je ne veux pas parler aux journalistes, mais pour moi, c’est encore tôt de parler de ma carrière’, précise-t-elle. Elle tente d’évacuer le stress et cherche à détailler ses objectifs de la saison : ‘Cette année, on est éliminé de la coupe Arc-en-ciel (Bopp les a battus par 62-56 Ndlr). On a perdu une bataille, mais pas la guerre. L'ossature de l'équipe était partie en Côte d'Ivoire avec l’équipe nationale du Sénégal et la chance a été du côté de Bopp. Maintenant, il faut travailler d'avantage pour gagner une ou deux coupes (Le championnat et la coupe du Sénégal). En tout cas c’est mon objectif avec le Jaraaf’. Et le titre de reine du basket-ball 2010, ça ne vous dit rien ? ‘C’est vrai que le titre de reine m’avait échappé l’année dernière, mais je ne me focalise pas sur ça. Mais si je la remporte, tant mieux. Encore une fois, mon objectif, c’est d’aider le Jaraaf à gagner des coupes’, insiste-t-elle.
Elle ne vous dira pas les clubs qui s'intéressent à ses services. Mais elle avoue, sans gêne, qu’elle est tentée par une expérience européenne. Pour mieux gagner sa vie et pouvoir aider ses parents.
Célibataire sans enfants, Fatou ne veut pas s’engager très tôt dans le mariage : ‘Je veux me concentrer sur mes études et ma carrière’. Elle a 67 kg sur la balance, mais elle ne vous dira pas sa date de naissance. Fatoumata Diango est en deuxième année en Banque Finance à l’Institut Polytechnique Thomas Sankara de Dakar (Ipd). Joueuse de basket et étudiante, elle arrive à cumuler les deux, mais avoue que c’est très difficile. ‘Ce n'est pas facile d'allier les études et le basket. Parce qu’il m'arrive de m'absenter à l'école. Par exemple, quand on est en stage en équipe nationale, on est obligé de rater certains cours à cause des entraînements et il est difficile de rattraper les autres. En club, il y a aussi les entraînements qui se terminent tard (20 h). Et une fois à la maison, vous êtes obligé de revoir les cahiers avant de dormir’, reconnaît-elle. Avec un large sourire, elle dit avoir un objectif dans son cursus scolaire : ‘On ne sait pas ce que demain sera, mais je veux devenir une grande banquière au Sénégal pour bien assurer ma vie et celle de mes parents. Pour moi, il ne faut pas seulement se focaliser sur le basket parce que la carrière d’une jeune fille n’est pas longue. Et on peut avoir des contraintes qui peuvent même vous pousser à ne plus pratiquer la discipline’, analyse-t-elle.
Sa carrière ‘dorée’ dans le basket, elle la doit à sa copine Aïcha Touré qui l’a convaincue à pratiquer la discipline, en 2000. ‘Aïcha avait un oncle qui travaillait à l’hôtel Indépendance. En ce moment, mon père officiait au chemin de fer. Comme je lui rendais visite régulièrement, je voyais Aïcha pratiquer le basket. Et elle a fini par me convaincre à la pratique de cette discipline qui m’a permis d’être championne d’Afrique en 2009’, confesse-t-elle.
Expliquant sa première convocation en équipe nationale A du Sénégal, Fatou dira : ‘Quand le coach m'a appelée pour rejoindre la tanière, je me suis dit que j'ai montré quelque chose de concret pour mériter sa confiance. Aussi, j’ai redoublé d'effort pour ne pas le décevoir. Et ça a été une réussite pour une première campagne’. Pour la première fois, c’était lors d’un déplacement au Liban. Le Sénégal devait prendre part au tournoi de la francophonie du 27 septembre au 6 octobre 2009. Profitant d’un étonnant concours de circonstance, Fatou s’installe dans la ‘Tanière’. Depuis, son entraîneur Moustapha Gaye est sous le charme. ‘Elle est très pugnace. Elle est très agressive et a un bon shoot. C’est une fille très disponible, toujours au service des autres. C’est cela qu’on attendait d’elle. Répondre présente quand on a besoin d’elle, elle a su le faire’, avait laissé entendre le technicien.
Ainsi, Diango débarque pour l’Afrobasket 2009 qui s’est tenu du 9 au 18 octobre dernier à Madagascar. Le parcours s’achève en apothéose. Au soir du 18 octobre 2009 à Antananarivo, capital du Madagascar, elle remporte son premier trophée continental. ‘Ça fait partie des plus beaux jours de ma vie. C'était la première fois que j'intègre l'équipe nationale A pour prendre part à une compétition de haut niveau. Et ça été un plaisir pour moi de faire partie de l'équipe qui remporta la coupe d'Afrique’, reconnaît-elle.
Et d’ajouter : ‘Quand on partait à Madagascar, j'avais la certitude qu'on pouvait remporter la coupe. Parce qu'il y avait une solidarité extraordinaire au sein de l'équipe. Une complicité tel qu'on ne pouvait pas faire la différence entre les anciennes et les nouvelles. Et le jour de la finale, quand l'arbitre a sifflé la fin du match, des souvenirs se bousculaient dans ma tête. En 2007, quand le Mali a remporté la coupe au Sénégal, j’étais dans les gradins et j’avais dit à mes copines : ’Si je parviens à intégrer l’équipe nationale, je gagnerai la coupe d'Afrique’. Et ainsi mon rêve venait de se réaliser’, se rappelle encore Fatoumata Diango.
Encore tétanisée par l’émotion six mois après cet exploit, elle garde le silence pendant quelques secondes. Son visage est inondé de joie. Pour son père, pour sa mère. Deux phares qui ont éclairé sa vie. ‘ Sur le podium, j’ai surtout pensé à mon papa. Parce qu’au début de ma carrière, il ne voulait pas que je fasse du basket Je tardais à rentrer à la maison et il pensait que j’allais sacrifier mes études. Et par là, je venais de lui prouver qu’on pouvait allier sport et étude’, explique-t-elle. Alors durant quelques secondes, malgré le délire ambiant, la charmante Fatou a fait un bond de six mois en arrière. Elle se revoit comme une vraie ‘Lionne’ sur le parquet du stadium d’Antanarivo.
Avec sa moue taquine, Diango, comme l’appellent ses amis, est sympa. Une jeune basketteuse avec qui on discute sans sentir le temps passer. Son sourire est naturel, son regard émerveillé. Mais Fatou n’est pas habituée à discuter avec la presse. ’Je préfère rester dans mon petit coin. Ce n’est pas parce que je ne veux pas parler aux journalistes, mais pour moi, c’est encore tôt de parler de ma carrière’, précise-t-elle. Elle tente d’évacuer le stress et cherche à détailler ses objectifs de la saison : ‘Cette année, on est éliminé de la coupe Arc-en-ciel (Bopp les a battus par 62-56 Ndlr). On a perdu une bataille, mais pas la guerre. L'ossature de l'équipe était partie en Côte d'Ivoire avec l’équipe nationale du Sénégal et la chance a été du côté de Bopp. Maintenant, il faut travailler d'avantage pour gagner une ou deux coupes (Le championnat et la coupe du Sénégal). En tout cas c’est mon objectif avec le Jaraaf’. Et le titre de reine du basket-ball 2010, ça ne vous dit rien ? ‘C’est vrai que le titre de reine m’avait échappé l’année dernière, mais je ne me focalise pas sur ça. Mais si je la remporte, tant mieux. Encore une fois, mon objectif, c’est d’aider le Jaraaf à gagner des coupes’, insiste-t-elle.
Elle ne vous dira pas les clubs qui s'intéressent à ses services. Mais elle avoue, sans gêne, qu’elle est tentée par une expérience européenne. Pour mieux gagner sa vie et pouvoir aider ses parents.
Célibataire sans enfants, Fatou ne veut pas s’engager très tôt dans le mariage : ‘Je veux me concentrer sur mes études et ma carrière’. Elle a 67 kg sur la balance, mais elle ne vous dira pas sa date de naissance. Fatoumata Diango est en deuxième année en Banque Finance à l’Institut Polytechnique Thomas Sankara de Dakar (Ipd). Joueuse de basket et étudiante, elle arrive à cumuler les deux, mais avoue que c’est très difficile. ‘Ce n'est pas facile d'allier les études et le basket. Parce qu’il m'arrive de m'absenter à l'école. Par exemple, quand on est en stage en équipe nationale, on est obligé de rater certains cours à cause des entraînements et il est difficile de rattraper les autres. En club, il y a aussi les entraînements qui se terminent tard (20 h). Et une fois à la maison, vous êtes obligé de revoir les cahiers avant de dormir’, reconnaît-elle. Avec un large sourire, elle dit avoir un objectif dans son cursus scolaire : ‘On ne sait pas ce que demain sera, mais je veux devenir une grande banquière au Sénégal pour bien assurer ma vie et celle de mes parents. Pour moi, il ne faut pas seulement se focaliser sur le basket parce que la carrière d’une jeune fille n’est pas longue. Et on peut avoir des contraintes qui peuvent même vous pousser à ne plus pratiquer la discipline’, analyse-t-elle.
Sa carrière ‘dorée’ dans le basket, elle la doit à sa copine Aïcha Touré qui l’a convaincue à pratiquer la discipline, en 2000. ‘Aïcha avait un oncle qui travaillait à l’hôtel Indépendance. En ce moment, mon père officiait au chemin de fer. Comme je lui rendais visite régulièrement, je voyais Aïcha pratiquer le basket. Et elle a fini par me convaincre à la pratique de cette discipline qui m’a permis d’être championne d’Afrique en 2009’, confesse-t-elle.
Expliquant sa première convocation en équipe nationale A du Sénégal, Fatou dira : ‘Quand le coach m'a appelée pour rejoindre la tanière, je me suis dit que j'ai montré quelque chose de concret pour mériter sa confiance. Aussi, j’ai redoublé d'effort pour ne pas le décevoir. Et ça a été une réussite pour une première campagne’. Pour la première fois, c’était lors d’un déplacement au Liban. Le Sénégal devait prendre part au tournoi de la francophonie du 27 septembre au 6 octobre 2009. Profitant d’un étonnant concours de circonstance, Fatou s’installe dans la ‘Tanière’. Depuis, son entraîneur Moustapha Gaye est sous le charme. ‘Elle est très pugnace. Elle est très agressive et a un bon shoot. C’est une fille très disponible, toujours au service des autres. C’est cela qu’on attendait d’elle. Répondre présente quand on a besoin d’elle, elle a su le faire’, avait laissé entendre le technicien.
Ainsi, Diango débarque pour l’Afrobasket 2009 qui s’est tenu du 9 au 18 octobre dernier à Madagascar. Le parcours s’achève en apothéose. Au soir du 18 octobre 2009 à Antananarivo, capital du Madagascar, elle remporte son premier trophée continental. ‘Ça fait partie des plus beaux jours de ma vie. C'était la première fois que j'intègre l'équipe nationale A pour prendre part à une compétition de haut niveau. Et ça été un plaisir pour moi de faire partie de l'équipe qui remporta la coupe d'Afrique’, reconnaît-elle.
Et d’ajouter : ‘Quand on partait à Madagascar, j'avais la certitude qu'on pouvait remporter la coupe. Parce qu'il y avait une solidarité extraordinaire au sein de l'équipe. Une complicité tel qu'on ne pouvait pas faire la différence entre les anciennes et les nouvelles. Et le jour de la finale, quand l'arbitre a sifflé la fin du match, des souvenirs se bousculaient dans ma tête. En 2007, quand le Mali a remporté la coupe au Sénégal, j’étais dans les gradins et j’avais dit à mes copines : ’Si je parviens à intégrer l’équipe nationale, je gagnerai la coupe d'Afrique’. Et ainsi mon rêve venait de se réaliser’, se rappelle encore Fatoumata Diango.
Encore tétanisée par l’émotion six mois après cet exploit, elle garde le silence pendant quelques secondes. Son visage est inondé de joie. Pour son père, pour sa mère. Deux phares qui ont éclairé sa vie. ‘ Sur le podium, j’ai surtout pensé à mon papa. Parce qu’au début de ma carrière, il ne voulait pas que je fasse du basket Je tardais à rentrer à la maison et il pensait que j’allais sacrifier mes études. Et par là, je venais de lui prouver qu’on pouvait allier sport et étude’, explique-t-elle. Alors durant quelques secondes, malgré le délire ambiant, la charmante Fatou a fait un bond de six mois en arrière. Elle se revoit comme une vraie ‘Lionne’ sur le parquet du stadium d’Antanarivo.