Transféré pour 33 millions de dollars, Desagana Diop ’’fier’’ qu’un Sénégalais ait autant de valeur en NBA

— Vous venez de signer un nouveau contrat de cinq ans avec Dallas. Comment vivez-vous ce moment important de votre carrière ?

— Je le vis bien. Avec beaucoup de fierté d’abord, mais aussi tout en mesurant la responsabilité qu’il y a derrière, étant donné que je vais devoir tout donner pour mériter une telle confiance. C’est mon contrat le plus important depuis que j’ai intégré la NBA en 2001. On remercie le bon Dieu. C’est un rêve qui se réalise et c’est le signe que seul le travail paie. L’année dernière, je n’avais pas même pas pris de vacances pour aller voir ma famille au Sénégal. J’étais resté ici à me préparer pour la saison et essayer de m’améliorer dans certains secteurs de mon jeu. Donc, là, c’est l’aboutissement de tant de sacrifices. Il me faut, à partir de maintenant, augmenter mon volume de travail pour mieux me consacrer à mon club.

— Pourquoi avoir choisi Dallas quand on sait que d’autres équipes vous voulaient également dans leur effectif ?

— Pourquoi Dallas ? D’abord parce que c’est une ville qui me plaît, mais surtout parce que c’est une équipe avec laquelle j’ai déjà fait des pas dans ma carrière professionnelle. Donc j’avais envie de continuer cette idylle avec les Mavericks d’autant que je suis le chouchou des supporters qui apprécient le fait que je me donne à fond pour l’équipe.

— Mais Dallas vous avait laissé filer il n y a pas longtemps pour permettre la venue de Jason Kidd ?

— C’est vrai que Dallas m’avait échangé avec d’autres joueurs contre Jason Kidd, mais c’est comme cela que les choses marchent ici. Le business c’est le business et tant que l’équipe croit qu’elle fait le meilleur choix, il n y a pas de sentiment. De toute façon, la saison écoulée n’était pas très bonne et c’est ce qui avait expliqué qu’à un moment donné, l’option Jason Kidd a été choisie par l’équipe pour mieux rebondir. Au moment de signer de nouveau, je n’ai pas pensé à cette affaire. Il faut savoir se plier aux règles du marché quand on est professionnel. L’essentiel c’est de revoir le passé pour en tirer les leçons et je ne manquerai pas de le faire. L’essentiel est que j’étais désiré dans cette équipe aussi bien par l’entraîneur que par certains joueurs et surtout les supporters. D’ailleurs certains joueurs ont essayé de jouer leur partition en me demandant de revenir, ce qui montre qu’ils connaissent ma valeur et surtout que je leur ai manqué durant les Play Off (rires).

— Le patron de Dallas, Don Nelson, a également bien apprécié votre retour…

— C’est de la fierté que Don Nelson dise de telles choses après ma signature parce que c’est une voix autorisée pour le faire. Il s’y connaît bien. Cela va me pousser à mieux jouer pour que, d’ici quatre ans, on redise la même chose. Parce qu’en tant que professionnel, il faut produire au fur et à mesure et de plus en plus pour mériter sa place. Donc je dois persévérer.

— Avec votre salaire, vous êtes aujourd’hui le sportif sénégalais le mieux payé. Comment comptez-vous gérer cette renommée ?

— Mais il me semble qu’il n y a pas à gérer une quelconque renommée. Mon objectif ce n’est pas spécialement d’être le sportif sénégalais le mieux payé ou pas. Mon objectif est de jouer au basket dans une ligue de rêve, d’avoir des contrats qui, au-delà de l’argent qu’ils me rapportent, me permettent de me sentir bien et d’avoir l’impression que ma valeur en tant que joueur est quand même élevée. L’argent, je ne dirai pas que ce n’est pas important, mais ce n’est pas seulement la raison de mon retour à Dallas. C’est vrai qu’avec l’argent je me mets — ainsi que ma famille – à l’abri du besoin, mais franchement ce qui me rend fier dans cette affaire c’est qu’un basketteur sénégalais puisse avoir une telle valeur dans la NBA. C’est le plus important à mes yeux.