Lee manque le panier du K.O.
Courtney Lee a touché la gloire du bout des doigts une fraction de seconde. Six dixièmes exactement, soit le temps restant à jouer dans le quatrième quart-temps alors que Lakers et Magic étaient à égalité, 88-88. A peine le temps pour une passe lobée de Hedo Turkoglu en direction de l'arrière rookie. Le 22e choix de la dernière Draft, deux places derrière Alexis Ajinca, récupérait la balle quasiment derrière la planche et la relançait comme il pouvait. Celle-ci touchait le plexiglas et rebondissait sur le cercle, fuyant le panier. Lee pouvait se prendre la tête entre les mains alors que les Lakers étaient quitte pour une grosse frayeur. Après trois minutes d'un nouveau mano a mano en prolongation, les Californiens creusaient le break décisif sur un 7-0 (97-91, 1'14" à jouer) marqué par deux actions fortes de Kobe Bryant, un fade away (tir à reculons) jordanesque puis une passe lumineuse dans le trafic en direction de Pau Gasol pour un 2+1. La conclusion d'une soirée compliquée pour l'ancien MVP malgré ses 29 points (10/22). «Kobe n'a pas fait un grand match, a concédé Phil Jackson. Ils lui ont fait des prises à deux et des trappes et on n'a pas su s'adapter.»Contre sublime de Turkoglu sur Bryant
Que Courtney Lee ait disposé de la balle de match en finale est déjà une surprise en soi. Mais plus étonnant encore, il avait déjà eu l'opportunité de casser l'égalité à 88-88 dix secondes plus tôt. Profitant de la défense resserrée sur ses équipiers, l'homme au masque, ce qui le fait ressembler à l'arrière des Pistons Richard Hamilton, avait pris l'intervalle et tenté un double pas qui tutoyait lui aussi l'arceau pour ressortir. Dans un scénario digne d'Hollywood, Kobe Bryant a alors hérité de la dernière balle. Mais débarrassé de la pression exercée par Mike Pietrus, sorti pour six fautes trois minutes plus tôt, il ne gagnait pas au change avec Hedo Turkoglu, moins porté au corps à corps mais plus filou, lequel le punissait d'un contre majestueux par derrière (photo ci-dessus). Le buzzer retentissait mais après visionnage de la vidéo, les arbitres décidaient de redonner six dixièmes de secondes à jouer à Orlando pour le scénario que l'on sait. «Mes gars se sont bien battus mais on n'a pas créé assez de jeu, a estimé Stan Van Gundy, le coach d'Orlando. Et les vingt balles perdues (contre douze aux Lakers) nous ont fait mal au final.»