Question : Quel bilan pouvez-vous tirer après l’élimination du Sénégal en quart malgré cette dernière victoire sur le Mali ?
— Abdourahmane Ndiaye : ’’Nous assumons nos responsabilités. Mais en finissant comme ça (victoire sur le Mali pour la 7-ème place), on perd avec un peu plus de dignité par rapport à nos ambitions qui étaient de remporter la Coupe d’Afrique, ou d’être dans les trois premiers. On n’a pas atteint cet objectif, mais néanmoins je pense qu’il faut rester positif, avoir une attitude optimiste parce que c’est important dans les moments difficiles. Il faut rester positif, être serein, ne pas analyser à chaud parce que je n’aime pas analyser à chaud
— Que faut-il retenir de ce tournoi ?
— La grande leçon, c’est qu’il faut construire dans le temps. Quand on regarde l’Angola (vainqueur de l’épreuve) jouer c’est ce qui ressort. Parce qu’on ne peut pas avoir ce que l’on veut à l’instant T. Il y a eu des hauts et des bas, mais l’équipe s’est bien comportée sur le plan de l’engagement et, donc, tranquillement il faudra analyser les actions qu’il faut mettre en place pour que le basket sénégalais revienne à sa place. Je crois qu’aujourd’hui on a une bonne base de construction et cela ne peut être que progressif.
— Etes vous prêt à rester à al tête de cette équipe, malgré cette contre- performance ?
— De toute façon, je suis un homme engagé. Je ne suis pas quelqu’un qui fait des actions ponctuelles, en feu de paille. Je vais jusqu’au bout de mes convictions. Mon credo personnel c’est de ne jamais lâcher, d’arriver jusqu’au bout en persévérant. Aujourd’hui on a perdu une bataille mais pas la guerre. On va parler avec les principaux responsables, les principaux décideurs et voir la suite à donner. Après une élimination face à la Côte d’Ivoire et une défaite face au Nigeria, nous avons demandé aux joueurs de finir. De bien finir parce que c’était important de finir avec cette note positive. Pour eux d’abord parce qu’il y a eu beaucoup de déception, pour le Sénégal ensuite et pour le basket. Pour qu’on puisse encore espérer pour l’avenir. Cela nous a permis de bien sortir de cette compétition. Les joueurs avaient à cœur de bien finir. Cela s’est vu avec la tension qu’il y avait sur le banc, une tension positive. Je pense qu’il faut assumer ses responsabilités. On ne les fuira pas, moi le premier.
— Y’a-t-il moyen de continuer avec ce groupe ?
— Ce n’est pas tellement évident. Il va falloir remettre une certaine ambiance qui nous permettra de travailler comme il faut. Sereinement pour les prochains objectifs dont je parle. C’est un groupe en progression, qui n’a pas de vécu, qui vient de naître. Quand on voit les Angolais qui montent, comme l’a dit le coach du Mali, on sent qu’il y a un vécu. Une équipe, c’est une histoire, c’est un vécu, c’est l’expérience commune et notre vécu collectif n’est pas très important, même s’il ya de très bons joueurs. C’est important pour une équipe. Cela veut dire qu’il nous faudra réfléchir sur ce qu’il faut mettre en place pour que l’équipe ait un vécu ensemble et que les gens puissent travailler dans un climat de progression et d’amélioration constante. Les joueurs sont persuadés de ce discours. On en a discuté. Aujourd’hui on laisse passer le championnat. On reviendra vers eux pour discuter tranquillement. Je crois qu’il y a des joueurs professionnels qui étaient impliqués jusqu’au bout, qui sont déçus de ne pas être en finale et qui sont conscients de cette situation. Mais je suis persuadé que si l’équipe continue à vivre ensemble, on aura le championnat africain.
— Comment jugez-vous le niveau du championnat d’Afrique depuis 2005 ?
— Aujourd’hui on rate le championnat. Il était très relevé, avec beaucoup de surprises. Des équipes qui n’ont pas fait le deuxième tour et qui auraient pu y être. Des équipes qui avaient des ambitions comme nous, mais qui ne sont pas passées. La Côte d’Ivoire constitue une belle surprise et le niveau était très relevé avec beaucoup de joueurs qui jouent à l’extérieur, des professionnels qui sont dans toutes les équipes. C’est important.
— Si c’était à reprendre que changeriez-vous ?
— J’ai dit qu’il faut tranquillement analyser ce qu’on a mis en place. L’organisation, le jeu, la façon de faire…Il faut réfléchir sur tout ce qui a fait qu’on n’ait pas pu se rapprocher de notre vrai objectif. Il faut être serein et réfléchir. Je ferai cette réflexion en collaboration avec les décideurs et puis après on avisera.