D’emblée, la vice-présidente chargée de l’équipe nationale féminine, l’ancienne internationale,
D’emblée, la vice-présidente chargée de l’équipe nationale féminine, l’ancienne internationale, Aya Pouye Ndiaye, a voulu camper le débat en indiquant qu’« il ne s’agit pas de faire de déballages ». Malheureusement pour elle, les choses ont mal tourné. Prenant la parole après Atoumane Gaye, qui était le délégué fédéral, lors du voyage des « Lionnes », l’ancien international masculin, Oumar Dia, « Adidas 2 », intendant de cette campagne, n’est pas allé par le dos de la cuillère pour cracher ses vérités à qui veut l’entendre. Prenant le contre-pied de Atoumane Gaye, qui tirait un bilan positif de la préparation, « Adidas 2 » martèlera : « nous avons complètement raté notre préparation ». En effet, soutient l’ancien international, « le lieu où nous étions, Temple-Sur-Lot, avait été pris depuis deux mois par les Maliennes. Nous étions obligés de loger dans des dortoirs qui, quand tu touches un robinet, tout le monde se réveille ». Très en colère, l’intendant ajoute, « la préparation a été trop longue et nous jouions, en France, des équipes de Nationale 2 ». A cela il faut ajouter de longs voyages de pas moins de 6 heures de route, entre leur lieu de résidence et Salamanque en Espagne, où les « Lionnes » y étaient pour disputer un tournoi, auquel prenaient part l’Australie, championne du monde, les Etats-Unis, champions olympiques. Après ce périple, « quand nous sommes arrivés en Ukraine, plus précisément à l’aéroport de Prague, nous avons poireauté pendant deux heures, avant de faire 300 kilomètres pour nous rendre à Ostrava (c’est là où est logée la poule du Sénégal) où nous sommes arrivés à 2 heures du matin ». En somme, résume Oumar Dia « Adidas 2 », « le championnat des filles était fini avant le début de la compétition, parce qu’elles étaient épuisées ».
L’affaire Mame Diodio Diouf
Si tout le monde atteste que les championnats du monde ont été un échec cuisant, le cas de Mame Diodio Diouf a installé l’incompréhension dans l’esprit des Sénégalais, qui ne voient pas clair, dans cette histoire. Après avoir subit des revers cinglants devant les Françaises (83 à 45) et les Américaines (108-52), les « Lionnes », pour leur troisième et dernier match de poule devant la Grèce, ne feront pas mieux. Les filles de l’entraîneur Moustapha Gaye s’inclinent par 83 à 68. C’est alors qu’éclate l’histoire de ce qu’est convenu d’appeler « l’affaire Diodio », même si des voix s’élevaient avant pour désapprouver cette mesure. En effet, la meneuse de l’équipe nationale féminine avait été libérée pour aller jouer en club en Suisse. Les arguments, selon les lesquels elle avait été mise à la disposition de son club pour lui permettre de signer son contrat ne tiennent pas debout, selon Oumar Ndiaye « Adidas 2 ». « Elle est déjà dans ce club depuis des années, et on vient nous dire qu’elle y était pour jouer, afin de signer son contrat. Il n’y avait pas de contrat à signer », rejette en bloc celui que le coach, lors de sa sortie, disait qu’il ignorait son rôle d’intendant. Si cette libération cause tant de problèmes, c’est parce qu’on ne voit pas clair dans cette histoire.
A propos de Mame Diodio Diouf, le délégué fédéral, Atoumane Gaye, réplique qu’il n’a été informé du départ de Mame Diodio qu’en France, contrairement à ce qui a été dit par le sélectionneur Moustapha Gaye. « Sinon, j’allais en parler aux fédéraux », répond-il.
Confusion de rôles
Chargée de prendre la relève d’Atoumane Gaye comme délégué fédéral à la fin de la phase de préparation, Aya Pouye Ndiaye, vice-présidente de la Fédération de basket chargée de l’équipe nationale féminine, s’est retrouvée hors de l’hôtel des « Lionnes du basket ». « A mon arrivée à l’hôtel Parking (où étaient logées les joueuses), on m’a dit que ma place n’était pas là, et que je devais loger à l’hôtel Clarion avec les délégués de la Fiba », soutient Mme Ndiaye. Citant l’article 32 des règlements unifiés qui, selon elle, mentionne la composition des délégués qui sont établis à 18 personnes, dont un administratif et 1 arbitre, « le directeur technique national, Ousseynou Ndiaga Diop, qui était le seul à être en contact avec le Comité d’organisation », pour reprendre les termes de Atoumane Gaye, a fait la répartition des chambres et a pris celle réservée au délégué fédéral qui devait assurer l’administration.
S’agissant du problème d’intendance, « comment veulent-ils que je joue mon rôle, alors que je logeais à 20 kilomètre de chez eux et que je ne voyais les joueuses que le jour du match à partir des gradins », s’est interrogé Adidas 2. D’où des problèmes d’intendance se sont posés.
Quant à la responsabilité de la Fédération dans ce parcours catastrophique, l’ancienne internationale, Mme Ndiaye refuse de l’assumer en affirmant « qu’il faut voir du côté de la Direction technique nationale ». Car, à l’en croire, sur le plan de « l’organisation et de la participation, l’instance dirigeante n’a joué aucun rôle », concédant simplement que « les rôles n’ont pas été définis au départ ». Dans l’impossibilité de situer les responsabilités de ce fiasco, Atoumane Gaye, par ailleurs président de la commission sportive de la Fédération a désigné le Dtn, Ousseynou Ndiaga Diop, comme étant « le seul qui puisse nous éclairer ». Donc, tout a été décidé en amont, d’après Aya Pouye Ndiaye.
François MENDY