Daouda Faye VAVA ministre des sports
Maître, où en êtes-vous avec le dossier «Adidas» que vous avez décidé, pour le moment, de régler à l’amiable avec le Premier ministre ?
J’ai eu le plaisir de recevoir une première réponse, datée du 30 août 2006, du Premier ministre qui m’accuse réception de la lettre que je lui ai envoyée. Il m’informe que ses services sont en train d’étudier mon dossier. Et qu’il reviendra à moi sous peu dès que cette étude sera terminée. Je pense que c’est une bonne démarche, c’est une démarche qui est normale. Nous devons aussi faire preuve de patience dans la solution des litiges.
Donc apparemment la solution à l’amiable que vous souhaitiez suit bien son cours…
Je ne sais pas si elle se fera. En tout cas, le Premier ministre n’a pas pour le moment fermé sa porte. Il me laisse espérer que nous discuterons pour aboutir à une solution qui respecte les droits d’un citoyen.
Avec cette réponse, on peut noter une disponibilité du Premier ministre de vous suivre dans votre démarche…
C’est en effet mon souhait. Et j’ai espoir que le Premier ministre me recevra et que nous en parlerons. C’est après que je saurai s’il y a espoir d’un règlement à l’amiable. A défaut, ce sera la justice. Parce que j’ai le droit d’aller en justice tout de suite si je le souhaite, mais je voudrais d’abord avec mon pays discuter à l’amiable. Maintenant si la discussion a lieu c’est bien. Et je souhaite que ça se termine bien. «Adidas» est un citoyen, il m’a confié son destin, je m’en occupe.
Depuis que l’affaire «Adidas» a éclaté, avez-vous eu des contacts avec le ministre des Sports ?
Non du tout ! Je ne me suis pas adressé au ministre des Sports. C’est le Premier ministre qui est le dirigeant de tout le Gouvernement. S’il faut payer, ce n’est pas le ministre des Sports qui paye, c’est le Trésor public, qui dépend du ministère des Finances, qui paye. Le Premier ministre est responsable des agissements de tout son gouvernement. Je dois donc m’adresser à lui pour qu’il répare les torts qui ont été faits à un citoyen.
Quand vous parlez de tort, vous pensez aux dommages subis par votre client ?
Bien sûr, car comme vous le savez, le ministre des Sports a eu un comportement anormal contre «Adidas», et même j’irai au-delà, contre le basket sénégalais. Parce que le basket sénégalais est particulièrement satisfait de «Adidas». Alors en faisant ce qu’il a fait, le ministre des Sports a fait très mal au basket et au droit sénégalais. Ainsi qu’à la parole donnée par l’Etat qui a signé un contrat avec «Adidas». Et le Premier ministre doit veiller à ce que les contrats signés par l’Etat soient respectés.
Du coup, pour vous tous les ingrédients d’une rupture abusive de contrat sont donc établis dans cette affaire…
En effet, la décision du ministre des Sports est considérée par nous-même abusive. Tout homme de bonne foi qui étudie le dossier dira la même chose. Toute la presse, tous les observateurs, tous les dirigeants techniques du basket sénégalais, ils ont tous dit que le comportement du ministre est abusif. Abusif contre «Adidas», abusif contre le basket sénégalais. En ce moment il n’y a rien de plus anormal que ça. Une Equipe nationale qui va aux championnats du monde avec le meilleur entraîneur qu’il a eu dans sa carrière et que le ministre des Sports se comporte de cette manière sans motif valable, moi mon rôle est d’obtenir réparation des dommages causés à «Adidas».
Comment «Adidas» suit toute cette affaire ?
Avec beaucoup de sérénité, il me fait confiance, nous nous faisons confiance. Je lui ai envoyé la photocopie de la lettre du Premier ministre. Il sait qu’un travail comme ça ne se règle pas en deux jours, ni en 3 semaines, ni en 2 mois. Et qu’un problème se résout dans la sagesse, dans le calme et dans la patience. Il est tranquille, il est rassuré, il vit sa vie et il m’attend. hdiandy@lequotidien.sn