Les lendemains d'un titre de champion de Suisse ne sont pas toujours roses. Elfic Fribourg est en train de l'expérimenter à ses dépens. Même si l'équipe a été remaniée et. disons-le, affaiblie à l'entre saison, elle n'en dispose pas moins d'éléments devant lui permettre de tirer son épingle du jeu. En théorie, les elfes valent bien mieux que leur classement actuel. Et, par bribes et morceaux, l'ont déjà démontré. Or. au soir d'une rocambolesque défaite contre Pully. les Fribourgeoises ne sont-elles pas à égalité de points avec l'avant-dernier de ligue A.
Le pied au plancher
La défaite subie à Riva sept jours plus tôt aurait dû servir d'avertissement:
Elfic file du mauvais coton. La tuile qui lui est tombée sur la tète samedi
contre Pully. une équipe que les elfes avaient potinant écrabouillée de 20
points lors du match aller. n'en fut que la triste confirmation. Ce match. les
Fribourgeoises auraient dé le liquider en une seule mi-temps: la première.
Parties le pied au plancher et avec l'évidente volonté de se racheter. elles
ont asphyxié une équipe vaudoise dépassée en rythme et en intensité (15-5 à la
3éme minute). Très présente au rebond. Laure Diederich servait de point
d'ancrage dans la raquette alors que Simona Soda. Crystal Harris et Sarah
Kershaw alignaient les paniers.
Après avoir repris son souffle, ce dont profita Pully pour revenir à 29-25
(10éme), El-fic remettait la compresse (43-29 à la 141. C'est laque les
Fribourgeoises au ra lent été bien inspirées d'archiver la rencontre. C'est là
aussi que Momar N'Doye. le volubile entraîneur de Pully, trouva la parade en
installant une défense de zone. Sitôt la pause passée. les Vaudoises se mirent à
grignoter leurs I I points de retard. Et les elfes à accumuler les ratés: 2 sur
1 I au tir et 6 balles perdues lors des six premières minutes du 3éme quart.
La faute qui tue
Sous l'impulsion de sa meneuse sénégalaise Diodio Diouf. Pully passait en tète
(5963 à la 271. Le calcul est vite fait Elfic venait de se prendre un partiel
de 4-19. Et perdait pour cinq fautes Flora Cochand. Mirela Vuckovic clouée au
fond de son lit, l'effectif des elfes devenait très, très court.
Mené de 8 points (64-72). Elfic s'accrocha pour ne pas tout perdre. C'est des
mains de Simona Soda qu'aurait pu venir le salut. la Croate alignant trois tirs
à trois points dans le dernier quart, dont un à 4"de
te totalement inexplicable sur DiodioDiouf alors qu' il ne restait plus que 2" à
jouer. Et la Sénégalaise transformait un de ses deux lancers francs...
Confiance ou pas?
Responsable technique d'Elfic. Cédric Allemann était terriblement remonté au
ternie d'une partie n'augurant rien de bon pour son équipe: -Au début de la
semaine passée, on a eu une séance au cours de laquelle on a demandé des points
à l'entraîneur. Ce soir, on n'a rien. Et il y a des questions à poser sur
l'homogénéité de l'équipe et sur ses carences. Il y aura donc une deuxième
discussion. Je n'ai pas pour habitude de prendre des décisions à chaud, niais il
ne faut pas qu'on commence à accepter les défaites. Même si on n'a pas fixé
d'objectif précis pour cette saison. on a les moyens de rester clans le groupe
des play-off.. Allemann va un peu plus loin: "Je ne sais pas si toutes les
Joueuses de l'équipe ont encore confiance l'une envers l'autre. On peut aussi se
poser la question de la confiance en l'entraîneur."
A quelques mètres de là. Eric Fréchette était un entraîneur catastrophé: .Après
deux premiers quarts ou on a fait ce qu'on avait à faire, j'ai vu un 3éme quart
pathétique. On est revenu très mou de la pause alors que J'avais été pourtant
clair: il fallait repartir fort comme si c'était 0-0." Reste à savoir si le
message d'Eric Fréchette passe bien avec ses joueuses. Et là. le technicien
québécois dégage en touche: "Je pense que c'est davantage une question de
confiance. Et on se doit d'être une famille pour s'épauler quand ça fait mal."
Trois quarts d'heure après la fin de la rencontre, les Joueuses d'Elfic
n'avaient toujours pas quitté leur vestiaire..