« Je suis arrivé avec Mike Gonsalvses. À l'époque, il y avait soixante-dix personnes dans la Halle, tu pouvais entendre tes baskets ! ». Et des derbys, il en a connus. « C'était plus pour les supporters que nous, c'est leur histoire. Nous, on essayé de se faire un nom. Que de bons souvenirs, voir les salles en jaune, bleu et blanc, c'était génial. On se fréquentait plus que les joueurs aujourd'hui en dehors ». Son meilleur ennemi vichyssois était l'un de ses meilleurs amis dans la vie, « Bouba » Cissé, les Cazalon, Viviès… ont tous écrit des pages du derby.
Des relations avec le public, « Big Mak » en a eu des privilégiées. « J'ai une nature ouverte. Ce que voulaient les Roannais, c'est que l'on mouille le maillot, ils acceptaient la défaite pour peu que tu te donnes à 100 %. Ce n'était pas difficile ». Jean-Denys Choulet n'a pas oublié. « À cette époque, c'était beaucoup plus chaud, les derbys. Mak était « gros » joueur, attachant. Il n'a pas fait la carrière qu'il aurait pu faire, mais il y avait les à-côtés. Je me souviens d'un match à Nancy, il avait été énorme ! », sourit le coach.
Personnage atypique, pas dans le besoin financier, avec un contrat NBA qui a fini de le mettre à l'abri, Big Mak a débarqué tel un extraterrestre. « Je voulais juste jouer au basket, je me souviens du titre du journal « un joueur de NBA en Pro B ». Il y en avait plein qui se moquaient de moi. Mais j'ai fait mon « taf », on s'est maintenu en Pro A. Et pourtant, nous avions toujours le couteau sous la gorge. Bon, cela s'est mal fini pour moi. Je voulais que l'on prenne de bons joueurs et cela s'est fait sans moi, c'est dommage. J'en voudrais à vie à certains à Roanne. C'est comme si j'avais élevé un chien et qu'on me le prenait une fois prêt. ».
Mais Makthar ne mélange pas tout. « Jean-Denys Choulet, j'avais une relation cool avec lui. Avec lui, on pouvait jouer avec de la liberté, il est un peu fou, comme moi ! On s'appelait les deux blaireaux. Il coache avec son cœur. Je pense qu'il a besoin de cette proximité avec ses joueurs. Je ne suis pas sûr qu'il pourrait le faire au Barça par contre. Je me souviens qu'une fois, la veille d'un match contre Strasbourg, il m'a téléphoné à 23 heures pour me pourrir, me dire qu'Hugues allait me ridiculiser. Je ne lui ai pas parlé de la journée, j'ai fait un gros match (19 points à 75 %), l'autre n'a pas existé. Je lui ai dit, alors ? « Il a rigolé, il avait réussi son coup ! », rigole l'ancien capitaine choralien qui suit toujours le club de son cœur. Le mot de la fin ? « M..... à Jean-Denys ! ».
Eric Pejoux